INTERNATIONAL

La reconnaissance de la Palestine divise l’Europe

BELGA

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé cette semaine, le même jour et à la même heure, qu'elles reconnaîtront mardi prochain l’existence d’un Etat Palestinien. La nouvelle a déclenché la fureur d’Israël et a jeté le trouble dans la diplomatie européenne. La Belgique, comme d’autres Etats membres de l’Union, elle, adopte une position attentiste…

La reconnaissance d’un « Etat palestinien » par Madrid, Dublin et Oslo – qui, par ailleurs ne fait pas partie de l’Union européenne - est un geste fort. Mais il est aussi purement symbolique car il n’aura aucun effet réel sur la situation au Proche-Orient.
Certes, un quatrième Etat européen, la Slovénie, pourrait se joindre au trio (le parlement de Ljubljana doit débattre de la question dans les jours qui viennent), mais la diplomatie européenne n’emboitera probablement pas le pas à une initiative que beaucoup estiment prématurée. Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez qui apparait comme l’initiateur de cette manœuvre a bien tenté de convaincre le Portugal, la Belgique et le Luxembourg de le suivre, mais il a échoué.

Les deux parties doivent s’asseoir à égalité (...)

En soi, le mouvement n’a rien d’étonnant : les trois pays concernés, et surtout l’Espagne et l’Irlande, campent depuis longtemps sur des positions très hostiles à Israël.
Justifiant sa décision, Pedro Sanchez a déclaré : «Seule une solution à deux États permettra la paix. Et, pour y arriver, les deux parties doivent s'asseoir à égalité de conditions (…) Le temps est venu de passer des paroles aux actes. De dire aux millions de Palestiniens qui souffrent que nous sommes avec eux, qu'il y a un espoir.»

On notera que le Premier espagnol a tenu à préciser que la démarche ne se faisait pas « contre le peuple d'Israël et encore moins contre les Juifs, un peuple admirable, dont l'identité est intimement liée à l'histoire et à la culture de l'Espagne» et qu’il condamnait le Hamas, « groupe terroriste qui n'a pas sa place dans l'avenir de la Palestine». Un discours similaire a été tenu par ses homologues norvégien, Jonas Gahr Store et irlandais, Simon Harris, chacun « la paix et la sécurité pour Israël et pour la Palestine ».

Un petit parti islamiste, l’« Union des démocrates musulmans de France », a déposé une liste aux élections européennes

Dans les trois pays concernés, toutefois, cette reconnaissance ne fait pas l’unanimité. A Madrid, deux partis, Vox (extrême droite) et Junts (indépendantistes catalans de centre droit) s’y sont déclarés hostiles alors que le Parti populaire (PP, droite), est resté ambigu.

Colère à Jérusalem

L’annonce a évidemment été accueillie avec colère par Jérusalem. Mercredi, Benyamin Netanyahou a évoqué une « récompense pour le terrorisme qui n'apportera pas la paix ». « Ce sera un État terroriste, il tentera de commettre encore et encore le massacre du 7 octobre, et nous n'accepterons pas cela » a-t-il ajouté. Dans la foulée, il a rappelé ses ambassadeurs à Dublin et Oslo.

De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé ce vendredi matin, suite à la décision de reconnaissance mais aussi à un «appel antisémite» de Yolanda Diaz, ministre du travail, numéro 3 du gouvernement espagnol et présidente du parti d'extrême gauche « Sumar », qui avait évoqué la veille la « libération de la Palestine du fleuve à la mer», avoir « décidé de couper le lien entre le consulat d'Espagne à Jérusalem et les Palestiniens ». 

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