Politologue au Centre de recherche et d’information socio-politiques (Crisp), Benjamin Biard analyse les résultats des élections du 9 juin 2024. Il estime que les Ecolos peuvent se relever de la débâcle subie à l’issue du scrutin et que le parti socialiste, en optant pour une cure d’opposition n’avait pas tellement le choix au regard du recul enregistré par les autres partis de gauche (PTB, Ecolo). Pour lui, la victoire du MR renforce tant le leadership de son président, Georges-Louis Bouchez au sein du parti et crédibilise sa stratégie, mais elle conforte aussi le leadership du parti en Wallonie et à Bruxelles.

Quelle est votre analyse des résultats de ces élections de 2024, maintenant que ces résultats sont définitifs ?

On a quelques surprises avec des éléments à la hausse et à la baisse. La première surprise qui vient vraiment remettre en cause les sondages successifs pendant la quasi-totalité depuis 5 ans, c'est évidemment le résultat du Vlaams Belang qui reste très important. Le parti d’extrême droite réalise la meilleure performance de son histoire au niveau fédéral, la 2e meilleure performance après celle de 2004 qui était de 24% au niveau flamand. Son résultat demeure tout à fait important, mais il ne parvient pas à prendre le leadership en Flandre comme il était attendu. On voyait l’écart se creuser avec la N-VA, mais ce dernier qui, de manière assez ferme, a conservé le leadership en Flandre. C’est le premier élément sans doute qui ressort.