Qu’on se le dise: le Railpass gratuit ne sera pas reconduit

La messe est dite. Le 31 mars prochain, signera la fin définitive de la validité du « fameux » Railpass gratuit de la SNCB, le sésame nommé « Hello Belgium ». Il aura eu dans les faits un succès retentissant: près de 3,6 millions de Belges l’avaient commandé. Soit 2,3 millions de demandes réalisées lors de la première semaine de septembre 2020, ce qui représente déjà près de 28 millions de voyages gratuits.
Mais combien seront-ils à en avoir vraiment profité? Annoncé dans un premier temps au printemps dernier tel un cadeau généreusement offert par le Kern  aux confinés (sans en avoir au préalable averti la SNCB…), il devait nous permettre de passer l’été au chaud sous le soleil de Belgique, qui pour le coup fut au rendez-vous, lui. C’était sans savoir que sa distribution serait reconduite par deux fois, et fut proposée juste après les grandes vacances, déjà (encore) un couac.

Annoncé en grandes pompes, le Railpass n’aura pas fait que des heureux, loin de là. Bien que l’heure ne soit pas encore à l’évaluation, aux dires de la SNCB. Elle est en tout cas à la non reconduction. Annoncé dans un premier temps pour juillet, dans un second temps, pour le mois d’août, une aubaine pour les familles, à la veille de la rentrée… Son usage sera finalement effectif à partir du 5 octobre. Son objectif, toujours le même: encourager le tourisme local en période de déconfinement. Cela fait sourire, quoique.

Semi-reconfinés que nous étions depuis le 20 octobre et donc le lancement à peine entamé de la validité dudit « sésame ». On nous promet alors six mois pour en jouir à foison, à raison de deux voyages par mois. Pas mal, non?! Oui mais bof. Car dès les la fin octobre, l’horeca se voit reconfiné…il l’est toujours, ne l’oublions pas. Les musées demeurent accessibles sur réservation, ce qui n’invite pas à l’excursion spontanée en terre gantoise ou namuroise. Les parcs et zoo sont fermés. Le manque d’agréments incite peu au voyage.

Impatiente attente

Bien sûr, certains, oui, en auront profité malgré tout, pour aller se balader, le pique-nique en bandoulière, le gobelet au vent, histoire de voir quand même du pays. A deux, dans sa bulle.  Les fameux 12 voyages offerts sur le réseau SNCB auront vécu pour beaucoup, confinés, eux aussi, dans un tiroir de bureau, dans le vide-poche de l’auto, l’enveloppe à peine décachetée. Tout simplement négligés.

Passons sur le coup de sang de la patronne de la SNCB, Sophie Dutordoir, qui, n’ayant pas été consultée avant l’annonce fatale du Kern, dénonça, en son temps, au printemps, le caractère faussement gratuit de ce cadeau. Annoncé pour juillet, puis pour août, le Rail Pass aura finalement été reporté une première fois au mois de septembre, pour finalement prendre vie à l’automne, méprisant avec lui le temps des vacances.  Ces retards se justifieront par les aléas de la crise sanitaire et la montée et descente des courbes de la Covid. On ne le sait que trop bien.

Passons aussi sur le coup d’envoi presque stressant des commandes à exécuter par mail uniquement avant la date fatidique du 30 septembre. Car après, c’était trop tard. Rappelez-vous: « Vous avez 30 jours pour demander vos billets! » Passons. La vie du Free Rail Pass de la SNCB, qui devait permettre, à tous les citoyens qui le demandaient, d’obtenir 12 trajets gratuits et à travers lui, quelques heures d’évasion peut-être, prendra fin le 31 mars.
Quoi qu’il arrive…il ne sera pas reconduit. Ni même remboursé. Y’a pas de raison, mais pour le coup, la SNCB nous avait prévenus. Un par personne nommément, non remboursable s’il n’est pas utilisé.  Pour le coup, on aurait souhaité en profiter davantage. Mais il vous reste jusqu’au 31 mars inclus pour partir deux fois. Vite, filez.

R.K.