ENSEIGNEMENT

Actions multiples aujourd’hui et demain dans les écoles mais pas de grève

BELGA

La CGSP-Enseignement a appelé ses affiliés à observer un arrêt de travail de 50 minutes ce jeudi matin pour dénoncer les “conditions de travail insupportables” imposées aux enseignants de l’officiel, face à la hausse des cas de contamination. Le syndicat libéral SLFP-Enseignement appelle, lui, à un arrêt de travail généralisé d’une heure ce mercredi matin dans toutes les écoles des réseaux officiels de Wallonie et de Bruxelles, pour dénoncer les conditions de travail des personnels dans le contexte pandémique actuel. De son côté, la CSC déplore la pression du Fédéral sur les écoles, à 15 jours des vacances.  Néanmoins, la CSC-Enseignement soutient les actions locales qui se tiendront ce jeudi dans le respect des mesures sanitaires imposées et rappelle que le front commun “n’appelle pas à la grève”.

Une telle pression sur les écoles à quinze jours des vacances de Pâques est déplorable

Des actions, pas de grève?

Le syndicat socialiste (CGSP) entend mettre la pression sur le monde politique pour que les enseignants puissent bénéficier d’une vaccination prioritaire. Si aucune mesure spécifique n’est adoptée, la CGSP mènera des actions plus dures. Elle a déjà déposé un préavis de grève pour le mardi 30 mars.
A la CSC-Enseignement, le secrétaire général Roland Lahaye est plus nuancé. “Le front commun n’appelle pas à la grève, il est important que l’enfant, le jeune, ne soit pas davantage perturbé qu’il ne l’est depuis un an. Mais nous soutenons l’arrêt de travail ou des actions concertées comme ce sera le cas, entre autre à Charleroi, ce jeudi à 7h30 devant le Centre de vaccination régional. Il en sera de même à 8h, demain, en province de Luxembourg. L’objectif n’est pas de bouleverser le rythme scolaire plus qu’il ne l’est lui aussi”, explique-t-il. “Mais les dernières mesures imposées ont été trop loin. Toucher à l’accès de la salle des professeurs, là, c’est tabou. C’est un pas que les autorités n’auraient pas dû franchir. La salle des profs est le lieu où l’on échange, souvent le lieu aussi où se trouve la photocopieuse; c’est le seul “bureau” aussi des enseignants. Alors qu’on ne s’y presse pas à 15, si on ne peut y être qu’à 10, évidemment, mais il faut arrêter de rire!” Enfin, le secrétaire général CSC Enseignement de regretter l’action du gouvernement fédéral: “Une telle pression sur les écoles à quinze jours des vacances de Pâques est déplorable! Ne serait-ce pas pour ne pas se dédire par rapport à ce qu’ils ont promis à tous pour le 1er mai?”

Réaction aussi côté libéral

Du côté du SLFP, le syndicat libéral, on pointe du doigt la vaccination rapide des enseignants. “Le personnel des établissements scolaire a dû et a su s’adapter aux mesures depuis un an et ce, dans l’intérêt des élèves et de la société.  On a suivi des règles imposées souvent inadaptées et le ministre Vandenbroucke nous remercie d’un revers de la main. C’est inacceptable”, dit le communiqué du syndicat libéral.  A la CGSP, on réclame “l’application stricte des mesures sanitaires dans les écoles, à savoir, la mise à disposition partout de masques  et de gel hydroalcoolique”, explique Joseph Thonon, président de la CGSP-Enseignement.  Même réclamation du côté du SLFP qui demande aussi à ce que les masques de protection soient désormais fournis gratuitement aux enseignants, rappelant encore que cela fait un an que les personnels financent eux-mêmes leur sécurité.

Pas de changement dans les universités

Par ailleurs, dans ce contexte sanitaire compliqué, la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, a fait savoir que l’augmentation des chiffres ne menaçait pas le code orange en vigueur dans les universités et hautes écoles. La reprise du présentiel à hauteur de 20% est donc toujours en place. En Wallonie, le personnel de l’enseignement spécialisé pourra bénéficier des doses non-utilisées en fin de journée. En effet, il est ajouté aux priorités de la liste d’attente des centres de vaccination en cas de désistement.

En attendant, les prochaines mesures fixées par le nouveau Comité de Concertation (débuts des débats ce mercredi à 9h) qui laissent sous-entendre la fermeture des écoles dès lundi prochain, les enseignants mèneront un peu partout en Fédération Wallonie-Bruxelles des actions, ce mercredi et ce jeudi, dans l’espoir, qui sait, que ça y changera un petit quelque chose.

 

R. K.