ECONOMIE

Grève nationale et en ligne aussi ce lundi


Malgré les mesures sanitaires en vigueur, les syndicats se mobiliseront ce lundi 29 mars contre les salaires “confinés”. “Faire grève nous expose moins au Covid que travailler “, glisse Jean-Marc Namotte, secrétaire fédéral de la CSC Liège-Verviers-Ostbelgien. Les discussions (dans l’impasse) autour de la marge disponible pour les augmentations salariales sont à l’origine de la colère des syndicats et de cette grève du secteur privé. Le mot d’ordre de la CSC Liège-Verviers-Ostbelgien pour la journée nationale d’actions de ce lundi est clair : « 0,4% ? Un salaire confiné ! Je ne vais pas travailler.” De nombreuses perturbations sont attendues entre autres sur le rail et sur les réseaux STIB et TEC

L’objectif est de bloquer tous les secteurs qui continuent de tourner malgré l’épidémie.

Pourquoi une grève? Ce sont les négociations pour l’accord interprofessionnel 2021-2022 (AIP) qui bloquent et ont conduit deux syndicats, la CSC et la FGTB à organiser une grève nationale ce 29 mars, dans le secteur privé. Le syndicat libéral (la CGSLB) soutiendra les actions de ses affiliés qui se mobiliseront.  O, 4% d’augmentation, comme indiqué par le Conseil Central de l’Economie, c’est bien trop peu et les négociations se sont retrouvées dans l’impasse. Le dossier est bloqué. En principe, les organisations patronales et syndicales devaient conclure cet accord interprofessionnel dans les deux mois suivant la publication du rapport du Conseil central de l’Économie fixant notamment la marge salariale. Ce délai était atteint le 14 mars dernier. Pas question pour les syndicats de ne pas se faire entendre. Ce lundi, soyez donc prévoyants si vous devez vous déplacer.

Secteurs impactés ce lundi

Ce matin ( jusqu’à ce soir 22h), la STIB et les TEC conseillent aux usagers de trouver des alternatives à leurs déplacements. Côté SNCB un service minimum sera assuré: un train sur deux devrait circuler. Dans le détail, deux trains IC sur trois circuleront, de même que deux trains S (offre suburbaine) sur trois et deux trains L sur trois. Par contre, la plupart des trains P (qui roulent exclusivement pendant les heures de pointe du matin et du soir) ne circuleront pas et quelques plus petites gares  risquent de ne pas être desservies.  “L’objectif est de bloquer tous les secteurs qui continuent de tourner malgré l’épidémie.” Des blocages et arrêts de travail sont prévus dans le bassin industriel, les zonings et du côté des commerces essentiels comme les grandes enseignes d’alimentation. Les grandes entreprises de logistique seront aussi ciblées: avec notamment un barrage à l’entrée de Brucargo, à l’aéroport de Zaventem. Des actions sont également prévues devant les magasins IKEA. Côté Flamand, le syndicat chrétien ACV et le syndicat socialiste ABVV se joignent à cette journée nationale d’action dans le secteur privé , par mécontentement face à l’échec des négociations salariales. Les syndicats ont soumis un préavis de grève au NMBS et à De Lijn pour une grève de 24 heures. Le Syndicat indépendant du personnel des chemins de fer y participera également. Mais un service minimum  devrait être assuré par  les deux sociétés de transports

La Communauté germanophone mobilisée

“En grève le 29 mars”. Des calicots reprenant ce message sont déployés aux entrées des principales villes en province de Liège (Liège, Verviers et Eupen). «Cette campagne a pour but d’inviter les travailleurs et les travailleuses à faire grève en restant à la maison. Et afin de rendre visible leur mobilisation en faveur d’un bon accord interprofessionnel et de véritables augmentations de salaire, nous leur demandons, le 29 mars, d’inonder les réseaux sociaux de photos d’eux en grève avec des pancartes, des illustrations… Bref, place à la créativité!», suggère Jean-Marc Namotte.

Statut quo auprès des fédérations patronales

Les syndicats veulent parvenir à un Accord interprofessionnel (AIP) pour 2021 et 2022 au bénéfice de quelque 4 millions de salariés(es). Les fédérations patronales expliquent depuis des semaines que cette marge de 0,4% constituerait un maximum qui ne pourrait pas être atteint dans certains secteurs et que ces 0,4% s’ajouteraient à l’indexation des salaires, estimée à 2,8% ainsi qu’aux augmentations barémiques qui varient selon les secteurs”. Selon elles, la crise engendrée par l’épidémie invite à la prudence. Du coup, les employeurs continuent à refuser toute possibilité d’augmenter les salaires au-delà de 0,4%, ce qui empêche un dialogue constructif.  Les organisations syndicales veulent un accord qui valorisent les travailleurs et les travailleuses et elles rappellent que de bons salaires profitent à l’économie et contribuent au financement de la sécurité sociale et à notre système de soins de santé, grâce aux cotisations versées par les employeurs et les travailleurs.

Des actions sur Facebook aussi

Ce lundi 29 mars aussi,  des caravanes CSC  “habillées” sillonneront la province de Liège et Bruxelles : les zonings, les parcs d’entreprises… «L’objectif est à la fois de marquer notre soutien à la présence syndicale symbolique organisée devant les entreprises et d’attirer l’attention sur les priorités du monde du travail à savoir une marge indicative pour l’augmentation des salaires, une augmentation sensible du salaire minimum et des bas salaires, des accords pour améliorer les carrières professionnelles et les fins de carrière, mais aussi la modification de la loi injuste sur la norme salariale de 2017», indique Jean-Marc Namotte.

Aux environs de 11h30, des Facebook live seront organisés en français et en allemand respectivement sur les pages de la CSC Liège et de son pendant en communauté germanophone, la CSC Ostbelgien. Enfin, sur le coup de 14h30, à Eupen, une action symbolique visant à sensibiliser les acteurs politiques sera menée devant le Parlement de la Communauté germanophone.