Les obsèques du prince Philip auront lieu samedi à Windsor

C’est dans une stricte intimité qu’auront lieu, le samedi 17 avril, les obsèques du prince Philip, époux d’Elizabeth II,  en la Chapelle St Georges, du château de Windsor. C’est là que la famille royale britannique fera ses adieux à l’un de ses rocs en présence du prince Harry mais sans Meghan.

Le prince Philip avait par ailleurs, par le passé déjà précisé certaines conditions pour ses obsèques. Aucun grand cortège officiel n’aurait été prévu en temps “normal”, mais 800 personnes auraient pu être attendues. En raison de la crise sanitaire, à peine 30 personnes, principalement la famille et des proches, assisteront à ces adieux. Les britanniques sont aussi conviés à ne pas se rendre au pied du château de Windsor pour éviter les mouvements de foule.

Les funérailles se dérouleront à 15h locales (16h chez nous) en la chapelle St George, à Windsor, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Londres, où le duc d’Edimbourg, s’est éteint « paisiblement au château de Windsor » vendredi matin, à 99 ans. Le duc d’Edimbourg avait épousé Elisabeth II, il y a 73 ans.

Le duc d’Edimbourg avait quitté l’hôpital le 16 mars dernier (photo ci-contre),  où il avait subi une intervention pour un problème cardiaque dans cet établissement, doté du plus grand service cardiovasculaire spécialisé en Europe. Il était rentré chez lui, auprès de la reine à Windsor après une hospitalisation d’un mois.

Philip Mountbatten, époux et prince consort à l’impressionnante longévité, s’est éteint donc ce vendredi à l’âge de 99 ans. La nouvelle a été annoncée sur le compte Twitter officiel de la famille royale. “C’est avec un profond chagrin que sa majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé le prince Philip, duc d’Edimbourg”, selon un communiqué du Buckingham, précisant que le prince Philip, qui avait été hospitalisé récemment, est mort “paisiblement ce  matin au château de Windsor”.

Le prince avait déjà eu quelques alertes. En juin 2017, il avait déjà été hospitalisé deux jours pour soigner “une infection liée à une pathologie existante”. Il avait été opéré à une hanche en 2018.  Fin décembre 2019, il avait encore une fois été hospitalisé “en raison de problèmes de santé préexistants”, selon le palais.

Le sens du devoir et de la décontraction

En mai 2017, il avait annoncé son retrait de la vie publique, à quelques semaines de son 96ème anniversaire, après avoir participé à plus de 22.000 engagements publics officiels. Dès 2011, le prince Philip avait estimé qu’il avait “accompli (s)a part” du travail aux côtés de la reine, souveraine à la longévité sans précédent. Ensemble, ils ont eu quatre enfants, Charles, né en 1948; Anne, née en 1950; Andrew, né en 1960; et Edward, né en 1964.  De souche allemande, Philip de Grèce et du Danemark était né à Corfou le 10 juin 1921 où il connut une enfance solitaire et agitée, entre la France, l’Angleterre et l’Allemagne.  Evacué dès son plus jeune âge dans un lit fait de cartons d’oranges à bord d’un navire britannique, il fuit son pays, la Grèce avec ses parents et ses quatre soeurs, alors que son oncle le roi de Grèce est déposé.

Très jeune, il est marqué par plusieurs drames. L’internement de sa mère, schizophrène, dans un asile psychiatrique. Puis, alors qu’il suit une scolarité spartiate dans l’établissement écossais de Gordonstoun, la mort de sa soeur bien-aimée, Cécile de Grèce, mariée à un dignitaire nazi. Philip n’a alors que 16 ans. Après ses études, en 1939, il rejoint la Royal Navy.  Il n’a que 18 ans lorsqu’il rencontre pour la première fois la jeune Elizabeth, 13 ans à peine, celle-ci tombera sous le charme de l’officier. Tous deux étant des descendants de la reine Victoria, ils sont cousins au troisième degré. Le mariage a lieu le 20 novembre 1947 en l’abbaye de Westminster. Elizabeth n’est encore simplement que la fille aînée du roi George VI. Le roi lui offre le prédicat d’altesse royale et le titre de duc d’Édimbourg. Elizabeth accèdera au trône, après le décès prématuré de son père, en 1952.

Son tempérament fougueux et complètement opposé au politiquement correct imposé par l’étiquette lui ont fait commettre de nombreuses gaffes, parfois aux relents xénophobes. Mais la reine ne lui en a jamais tenu rigueur, pas plus que ses sujets qui trouvaient qu’il apportait un peu de légèreté à la monarchie et lui ont su gré de sa constance auprès d’Elizabeth II.  Malgré tout, le prince Philip a secondé son épouse depuis son accession sur le trône en 1952. “Mon premier, second et ultime emploi est de ne jamais laisser tomber la reine”, avait-il déclaré un jour.  Elizabeth II avait livré en retour, en 2011, que le prince Philip était son “roc” et “tout simplement ma force et mon soutien”.  Connu aussi  pour son humour et sa complicité avec ses petits-enfants, principalement, Harry et William, il s’est éteint ce matin, au terme d’une vie bien remplie. Sa famille et tout un pays porteront le deuil dès ce soir.

 

 avec Belga/AFP