LITTERATURE

Catherine Locandro lauréate du Prix Première Victor du Livre Jeunesse 2021


C’est ce mercredi que Catherine Locandro a remporté le Prix Première – Victor du Livre Jeunesse 2021  pour son 9ème roman “Cassius” publié chez Albin Michel et qui est aussi son premier roman de littérature jeunesse.  Belle réussite! Cette 3ème édition du prix littéraire valorisant la lecture chez les jeunes entre 12 et 15 ans acquiert doucement ses lettres de noblesse.

Un Prix littéraire porteur de sens

Organisé conjointement par le Fonds Victor et la Première (RTBF), le Prix Première – Victor du Livre Jeunesse récompense chaque année un livre de littérature de jeunesse « belge ». La sélection est établie par des professionnels de la lecture et de jeunes lecteurs. Les livres sont ensuite confiés aux seuls lecteurs âgés entre 12 et 15 ans. Ce sont eux qui, au final, ont le dernier mot quant au choix du lauréat. Ce dernier voit son ouvrage traduit ensuite en braille et enregistré sous forme d’audiolivre. De quoi valoriser la lecture sous toutes ces formes.
Ce prix littéraire est particulièrement porteur de sens à plus d’un titre puisqu’il rend aussi hommage à Victor, l’enfant de Patricia Vergauwen et Francis Van de Woestyne. Un fils parti trop tôt, accidentellement, à l’âge de 13 ans. Victor était curieux de tout, adorait voyager et surtout il aimait passionnément lire. « Il avait toujours un livre à portée de mains », confie son papa.

Une participation de 2166 jeunes

Cette année encore, le Prix Première Victor du Livre Jeunesse a remporté un franc succès auprès des jeunes lecteurs concernés. L’événement littéraire a réuni 2 166 adolescents répartis en 97 groupes de lecture dans des écoles, des bibliothèques et des maisons de jeunes dans toute la Wallonie et à Bruxelles. Au final,  c’est « Cassius » qui fut plébiscité, un roman signé Catherine Locandro, autrice originaire de Nice, qui a fait de la Belgique sa seconde patrie.  Le prix lui a été remis ce mercredi en compagnie, entre autres, des parents de Victor, Deborah Danblon (initiatrice du Prix et chroniqueuse littéraire), Philippine de Bidlot (coordinatrice du Fonds Victor) et Laurent Dehossay (La Première). Et c’est Typh Barrow, Marraine du Prix qui a remis en personne le chèque de 1 500 euros offert à la lauréate par le Fonds Victor. L’artiste témoignant par sa présence de l’intérêt qu’elle porte au Fonds Victor et à l’importance qu’elle accorde à la lecture chez les jeunes.

Ce Prix Première – Victor du Livre Jeunesse fut créé dans la foulée du Prix Première du premier roman et du Prix Première du roman graphique. La RTBF ayant choisi de s’associer au Fonds Victor pour mieux l’incarner. Ses objectifs sont d’inciter les jeunes à la lecture ; de valoriser toute la chaîne du livre belge francophone en faisant à la fois mieux connaître l’édition belge et les auteurs de chez nous,  en créant un cercle vertueux qui promeut nos créations littéraires. Enfin, il vise à favoriser la diffusion des romans de qualité made in Belgium et à les rendre accessibles au sein des écoles et auprès des jeunes.

Les cinq ouvrages en lice retenus pour cette édition 2021 étaient : “L’immortelle” de Ricard Ruiz Garzón, traduit de l’espagnol par Anne Cohen Beucher (Ed.AliceJeunesse) ; “Mémorandum” de Michel Honaker (Ed.Mijade) ;  “Les Aventures de Bob Tarlouze”, Tome 7 de Frank Andriat (Ker éditions) ; “Cassius” de Catherine Locandro (Ed.Albin Michel) et  “Le Voyage de Fulmir” de Thomas Lavachery (Ed.L’École des Loisirs).

Un Fonds et un Prix à l’image de Victor

Quant à la raison d’être du Fonds Victor, c’est en souvenir de leur fils que Patricia Vergauwen et Francis Van de Woestyne décidèrent de le créer, son objectif principal étant d’inciter les jeunes à lire et à apprécier la lecture que leur fils chérissait tant. En plus du prix littéraire, le Fonds Victor développe d’autres actions concrètes, ludiques et participatives destinées à promouvoir le plaisir de lire. Il finance chaque année plusieurs projets scolaires proposés par des enseignants(43 projets depuis sa création en 2018) et réalisés dans les trois premières années de l’enseignement secondaire, tous réseaux confondus, en Wallonie et à Bruxelles.  Victor aimait la lecture, inciter les jeunes adolescents à lire et à apprécier la lecture et les auteurs était sans aucun doute la meilleure façon de se souvenir de lui. “Un enfant qui lit n’est-il pas un adulte qui pense?”, comme l’écrivait Flore Vasseur

Le Prix Première Victor du Livre de Jeunesse est donc revenu cette année à « Cassius » de Catherine Locandro ; un ouvrage qui revient sur le destin d’exception d’un certain Cassius Clay devenu Muhammad Ali.

La reconnaissance de la jeunesse

Ce choix, une évidence pour Coline, jeune lectrice ayant participé à l’un des comités de lecture.
« Je trouve  “Cassius” est une leçon de vie et il prouve qu’il ne faut jamais abandonner ou se décourager, quoi qu’il arrive », explique-t-elle. Pour Malik: « Ce livre m’a plu, car il dénonce la discrimination raciale ayant lieu à l’époque. Il montre ce que peut ressentir une personne rejetée par la société. De ce livre se dégagent plusieurs valeurs importantes comme la persévérance, le courage et la détermination. Je recommande vivement ce livre. »

Cette récompense se veut également une belle reconnaissance  du public ciblé pour l’autrice d’un premier roman publié en 2005, « Clara la nuit » pour lequel elle avait remporté le Prix René Fallet. Après quoi, elle publia entre autres, et principalement aux Editions Heloïse d’Ormesson:
« Les Anges déçus » (2007), « Face au Pacifique » (2009), « L’Enfant de Calabre » (2013), « Pour que rien ne s’efface » (2017) ou encore « Des Coeurs ordinaires » , Ed. Gallimard (2019).

Le pitch de “Cassius”Dans les États-Unis des années 50, la ségrégation bat encore son plein. Malgré leur jeune âge et l’amour protecteur de leur mère Odessa, Cassius et Rudy en subissent la violence au quotidien. Jusqu’au jour où l’aîné des deux frères découvre la boxe. Dans les gymnases, la couleur de peau importe peu. Jab ! Crochet ! Uppercut ! Pour Cassius, progresser devient rapidement une obsession…

Une histoire à (re) découvrir quel que soit son âge. Comme l’écrivait Montesquieu: “Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé.

 

Photos ©David Ignaszewski