EDITO

Vaccination du personnel soignant : entre sensibilisation et obligation

BELGA

Alors qu’on assiste à une augmentation des cas de contaminations de Covid-19 ces derniers jours, la question d’une obligation de vaccination pour le personnel soignant refait surface. L’attitude de celui-ci interpelle, alors qu’il est en première ligne et qu’il a vu les dégâts de la crise sanitaire.

 

Etant en contact direct avec les malades, les infirmiers et les médecins ont le devoir de se faire vacciner. Il y va du respect pour le noble métier qu’ils exercent et de leur engagement à protéger les personnes fragiles.

 

Il est normal et sain de se poser des questions sur les vaccins. Mais étant en contact direct avec les malades, les infirmiers et les médecins ont le devoir de se faire vacciner. Il y va du respect pour le noble métier qu’ils exercent et de leur serment ou de leur engagement à protéger les personnes fragiles. Difficile donc de comprendre la trop grande méfiance de certains membres du personnel soignant vis-à-vis des vaccins. Par leur attitude de résistance, ils courent le risque de mettre en danger la santé des personnes à qui ils sont censés apporter secours, assistance et soins.

Ce faisant, ils apportent aussi de l’eau au moulin des anti-vaccins et accréditent (à l’insu de leur plein gré ?) la thèse complotiste selon laquelle le Covid-19 est une invention imaginaire ou encore que le vaccin est une machination ourdie par les puissants du monde pour contrôler le citoyen. Les médecins et les infirmiers sont censés être au courant des retombées positives de la vaccination. Elle permet de freiner sérieusement la propagation du virus, d’éviter une contamination de la forme grave de celui-ci et, de facto, de limiter les décès. L’attitude de certains membres du personnel soignant ne voulant pas se faire vacciner complique encore plus la tâche des pouvoirs publics qui misent sur la vaccination pour atteindre une immunité collective suffisante. Médecins, infirmiers et tous les professionnels de la santé, qu’ils soient dans les maisons de repos, dans les hôpitaux ou dans structures de santé,  devraient être des ambassadeurs tout désignés de la campagne de vaccination. Ils devraient rassurer les citoyens réticents à l’inoculation des doses.

Certes, les ratés du début de la campagne de vaccination et les polémiques sur l’efficacité des vaccins n’ont pas été de nature à vaincre toutes les appréhensions des citoyens. Mais les effets positifs de la vaccination sont bien plus importants que les rares cas de thromboses ou les effets secondaires observés ici et là. Il faut éviter de se tromper de cible. L’ennemi à vaincre, c’est le virus après tout et pas le vaccin, ni les chercheurs engagés dans une course contre la montre pour les découvrir. Face à la situation, il faut renforcer encore plus la sensibilisation pour venir à bout des poches de résistance au sein du personnel soignant. Des membres du personnel non soignant oeuvrant dans les hôpitaux et dans les séniories affichent également une certaine résistance au vaccin. Il faut donc travailler à les persuader aussi de se faire vacciner. Mais, à un moment donné, si les résistances perdurent, il faut rendre la vaccination obligatoire pour le personnel soignant et le personnel non-soignant dans les institutions de santé ou dans les maisons de repos. On ne peut pas prendre le risque de laisser perdurer encore longtemps des failles dans la réponse sanitaire face à la crise. En ne mettant pas tous les moyens de notre côté pour vaincre le virus mortel, on prend le risque de perdre les effets positifs de la lutte menée depuis plus d’un an contre celui-ci.