TOURISME

Venise met fin à la mobilité des grands navires sur ces principaux canaux dès cet été


Le gouvernement italien vient de l’annoncer, les grands navires de croisière, bateaux-hôtels des mers et des océans, accusés de mettre en péril le centre historique de Venise, lui-même classé au patrimoine de l’Unesco, en seront bannis à partir du 1er août prochain.  Il s’agit là d’une étape importante pour la préservation de la lagune vénitienne, soumise depuis des décennies au ballet continuel des paquebots déversant des millions de visiteurs dans la Cité des Doges. Une victoire aussi pour les défenseurs d’un certain farniente le long du Grand Canal.

Les défenseurs du patrimoine et de l’environnement dénonçaient depuis des années le fléau des grands navires qui menacent le fragile écosystème de la lagune et les fondations de son centre historique et son devenir. Ils peuvent ce soir saluer une belle victoire. Dès ce 1er août 2021, les grands navires de croisière ne circuleront plus sur le majestueux Grand Canal. Le débat avait été relancé le mois dernier avec le retour des croisières après des mois de pandémie qui avaient rendu aux Vénitiens calme, air pur et même quelques espèces animales heureuses de se réapproprier, pour un temps, l’accès aux canaux de la cité historique. Dès cet été donc, les bateaux de plus de 25.000 tonnes de jauge brute, de plus de 180 mètres de long, de 35 mètres de tirant d’air, ou dont les émissions contiennent plus de 0,1% de soufre ne seront plus autorisés à entrer dans le bassin de Saint-Marc, le canal de Saint-Marc et le canal de la Giudecca. “Ils devront s’amarrer dans le port industriel de Marghera, où des aménagements seront réalisés, tandis que les navires de croisière plus petits (environ 200 passagers) pourront continuer à accoster au cœur de la ville”, précise un communiqué du gouvernement.

Eviter le pire et le déshonneur

Le Premier ministre Mario Draghi a salué cette décision, alors que le ministre de la Culture et du patrimoine, Dario Franceschini a expliqué l’entrée en vigueur rapide de la nouvelle réglementation. “L’Italie veut éviter le risque concret d’une inscription de la ville sur la liste du patrimoine en péril”. Le temps pressait car les organismes consultatifs de l’Unesco ont proposé cette inscription fin juin et le Comité du patrimoine mondial doit statuer lors de sa réunion en Chine du 16 au 31 juillet. Cette inscription “SOS” peut permettre au comité d’accorder une assistance rapide au site concerné dans le cadre du Fonds du patrimoine mondial mais elle sert aussi à “alerter la communauté internationale dans l’espoir que celle-ci se mobilise pour sauver les sites concernés”. Elle peut aussi être perçue “comme un déshonneur”. Statut impensable pour les Champions d’Europe de football en titre.

En évitant ainsi, subito presto, l’inscription de Venise sur la liste du patrimoine en péril, la cité des Doges évite aussi le risque d’être retirée de la liste du patrimoine mondial.

 

R.K.