Société

Inondations : l’enquête du parquet de Liège prendra au moins quelques mois

bePress Photo Agency / BOURGUET

Le parquet de Liège a mis à l’instruction le dossier des inondations meurtrières des 14, 15 et 16 juillet et qui ont fait une quarantaine de morts dont 33 en province de Liège. Mais on précise que l’enquête durera plusieurs mois au regard de la complexité du dossier. Il faudra désigner des experts et out dépendra notamment de leurs travaux. L’objectif est de ramener la sérénité dans le dossier, mais vu l’ampleur des dégâts et le nombre de morts, il était question aussi d’identifier d’éventuelles responsabilités.

Ça y est, la justice s’empare du dossier des inondations des 14, 15 et 16 juillet dernier. Le parquet de Liège a indiqué mercredi avoir mis le dossier à l’instruction. La justice liégeoise va donc s’emparer de tous les éléments, notamment les communications, les alertes et messages qui ont été échangés entre différents acteurs impliqués dans la gestion du phénomène notamment les différentes autorités (Région wallonne, Provinces, communes, etc.). La gestion du barrage d’Eupen sera particulièrement scrutée par les enquêteurs.

Garantie d’objectivité et d’indépendance

Pour rappel, plusieurs intervenants ont dénoncé la mauvaise gestion du barrage d’Eupen en reprochant à ses gestionnaires de ne pas avoir anticipé les inondations, malgré les alertes, en relâchant progressivement de l’eau du barrage. Ce retard dans la réactivité des gestionnaires du barrage d’Eupen aurait aggravé le débordement de la Vesdre avec les conséquences qu’on connaît aujourd’hui. « A un moment donné, il faut ramener de la sérénité dans le dossier. Nous voyons passer beaucoup d’éléments, de déclarations et d’analyses dans les médias, vu l’ampleur des dégâts matériels et des décès (le bilan provisoire est aujourd’hui de 38 morts dans les inondations dont 33 en province de Liège, NDLR), il fallait intervenir pour garantir l’objectivité et l’indépendance dans la recherche de la vérité », nous a-t-on confié au parquet de Liège. « Cette décision n’est nullement l’expression d’une opinion quelconque quant à l’existence d’éventuelles responsabilités, mais résulte du désir de garantir la sérénité, l’objectivité et l’indépendance avec laquelle la recherche de la vérité pourra être menée, dans le respect de la mémoire des victimes et de leurs proches », confirme Damien Leboutte, procureur de division dans un communiqué.

Les investigations risquent de prendre des mois (au minimum 3-4 mois), dit-on, car il faudra désigner des experts et tout dépendra de la complexité des expertises. Dans le cadre de l’enquête dont la décision a été prise en concertation avec le Procureur général de Liège et la Procureure du roi d’Eupen, il est question d’identifier toute personne pouvant être accusée du chef d’homicides involontaires, par défaut de prévoyance ou de précaution. L’enquête devra déterminer si des fautes graves ont été commises et identifier des responsabilités. Reste à savoir maintenant comment l’enquête judiciaire va se mener parallèlement à l’analyse indépendante annoncée par les autorités wallonnes, par la voix du ministre wallon du Climat, Philippe Henry (Ecolo).

Ph. Law.