SOCIETE

Mort de Samuel Paty: Les écoles françaises lui rendent hommage ce 15 octobre


Le 16 octobre 2020, un radicalisé agissant au nom d’Allah décapite de sang-froid un enseignant, Samuel Paty (47 ans) près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne. Que lui reprochait Abdoullakh Anzorov ? Avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. Jean-Michel Blanquer s’est adressé le 6 octobre dernier aux recteurs et rectrices d’académie, afin de rappeler toute l’importance pédagogique de l’hommage qui lui sera rendu dans les écoles et les établissements le 15 octobre prochain. Pour le ministre de l’Éducation Nationale, de la jeunesse et des sports, « La commémoration de cet évènement tragique doit, pour l’École de la République, être à la hauteur à la fois du traumatisme subi et des principes et valeurs qui ont été attaqués à travers cet assassinat »

Samuel Paty est décédé pour avoir été dans une transmission pédagogique libre et éclairée. « Ses cours étaient percutants », « il nous apprenait bien plus que de l’histoire », « il nous ouvrait les yeux à la différence », « il nous apprenait aussi à lui donner un sens pour vivre ensemble », c’est en ces termes que les nombreux élèves qui ont assisté aux cours de leur professeur d’histoire et de géographie se souviennent de lui.

Former des esprits au sens critique

L’objectif de l’école, autour de la figure du professeur, est de favoriser la prise de conscience de ce qu’est l’esprit critique, de former à l’importance de la démarche scientifique fondée sur les faits et leur observation et d’apprendre la confrontation des représentations et des idées afin de se forger un avis éclairé sur les sujets les plus sensibles. En ce sens, « l’école a pour mission de former des individus libres, égaux et fraternels. Le terrorisme et son terreau en sont l’exact inverse. C’est pour cette raison que l’École est le premier antidote face à ce fléau contemporain parce qu’elle permet de forger l’esprit critique des élèves. Le rôle de Samuel Paty, comme de tout professeur, était d’accompagner chaque élève vers les progrès de la connaissance et de la conscience, en confrontant les faits, les opinions, les analyses. Il a été assassiné dans l’exercice de cette mission essentielle. C’est pourquoi je souhaite que, dans chaque école et chaque établissement scolaire, un hommage soit rendu à Samuel Paty à la fois par les personnels et par les élèves », a précisé Jean-Michel Blanquer dans un communiqué.

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Un square du souvenir à Paris

Un square au nom de Samuel Paty sera inauguré face à La Sorbonne à Paris le 16 octobre, un an après son assassinat. « Ce sera une inauguration très simple, dans le recueillement, en présence des parents et des sœurs de Samuel Paty qui ont donné leur accord au projet », a indiqué Laurence Patrice, adjointe de la maire Anne Hidalgo à l’AFP. L’inauguration viendra conclure la journée de commémoration de l’assassinat du professeur. La famille sera préalablement reçue par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer et le président français Emmanuel Macron.

Situé devant l’Hôtel de Cluny, qui abrite le musée national du Moyen-Âge, et face à la plus ancienne université de France, le square portait jusqu’ici le nom de Paul Painlevé, mathématicien et homme politique du début du XXème siècle. Il était également un grand théoricien de l’aviation dont il soutint le développement par son action politique.

Publier son mémoire pour honorer sa mémoire

Le 23 septembre, à l’initiative d’un de ses anciens camarades de cours, Christophe Capuano, les Presses universitaires de Lyon ont également publié le mémoire de maîtrise de Samuel Paty, consacré au symbolisme de la couleur noire. Un document qui laisse déjà entrevoir l’engagement intellectuel du futur professeur. « Le noir : société et symbolique, 1815-1995, mémoire d’un apprenti historien », PUL, 2021.

 

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