NAMUR. Du 20 janvier au 6 mars 2022, les Abattoirs de Bomel- Centre culturel de Namur consacreront une grande exposition à l’un des éléments centraux de la culture tunisienne, le bakhnoug. Ce textile monochrome, souvent rouge ou bleu, accompagne les femmes berbères tout au long de leur vie. Sous le commissariat de Denise Biernaux (Les Drapiers), l’exposition, Rouge Bleu, parole de la matière, confronte de façon inédite le bakhnoug à deux autres ensembles de création.
L’exposition prévue tout prochainement aux Abattoirs de Bomel est multiple et singulière à la fois. Le Centre culturel de Namur inaugure l’année nouvelle en consacrant une grande exposition à l’un des éléments centraux de la culture tunisienne, le bakhnoug. Ce textile monochrome, souvent rouge ou bleu, accompagne les femmes berbères sur le chemin de leur vie. L’exposition Rouge Bleu, placée sous le commissariat de Denise Biernaux (Galerie Les Drapiers), confronte de façon inédite le bakhnoug à deux autres ensembles de création. D’une part, Pol Pierart peint des toiles libres, presque monochromes, traversées par des anagrammes lourdes de sens. D’autre part, Jean-Luc Petit empile des pierres calcaires de Meuse extraites d’une carrière proche marquées par le temps et l’homme.
Tisser le bakhnoug, ce voile caractéristique berbère, n’est pas tâche facile. La jeune fille tisse la laine blanche avec des insertions de motifs en coton blanc. La richesse des symboles abstraits, ainsi que la couleur du bakhnoug teint aux diverses étapes de la vie de la femme, construisent un univers symbolique singulier, racontant de façon discrète la perception de vie d’une personne, à travers le geste d’artisanat.
Ce geste par la répétition infinie de mouvements maîtrisés, opère une accumulation de perceptions qui, bien que minimes et inconscientes, sont porteuses d’une incroyable richesse et profondeur de sens. L’artisanat, lié aux besoins humains, orne, embellit l’existence et crée du sens à travers son geste. Ce dernier, par son ancrage primordial à la matérialité, fonctionne en quelque sorte comme un rappel de notre propre état originel : notre corporalité nous lie aux mêmes cycles de vie.
Examiner un bakhnoug, c’est rechercher la cosmothéorie, les ambitions, les peurs et les croyances d’une femme individuelle, (…) remontant à l’aube de l’humanité.
Ainsi, l’artisanat agit comme un rappel d’humilité, puisque notre matérialité ne peut pas échapper à cet inévitable horizon de finitude et de résurgence.
Déchiffrer le symbolisme des motifs d’un bakhnoug, c’est suivre un « fil disparu » qui nous guiderait vers une vision de vie personnelle. Examiner attentivement les fils qui tissent chaque bakhnoug, c’est rechercher la cosmothéorie, les ambitions, les peurs et les croyances d’une femme individuelle, qui s’alignent sur une généalogie vaste de gestes et de symbolisations féminines remontant à l’aube de l’humanité.
En considérant le bakhnoug comme le psychogramme d’une vie, un code symbolisant hors du langage, ne pourrait-on pas en dire de même des deux autres gestes artistiques réunis dans cette exposition ?
Les peintures de Pol Pierart s’imprègnent du geste et des mots. L’artiste accorde beaucoup d’importance à la matérialité de la toile recouverte à répétition de peinture de façon à préserver le geste évident. Aussi, son usage particulier du langage – corriger, effacer, transformer –renvoie au mouvement tumultueux du vivant et active des anagrammes profondément attachées à notre condition humaine.
L’ensemble est complété par l’installation de Jean-Luc Petit, le scénographe de cette exposition exceptionnelle. Il y cultivera entre autres artistiquement des pierres, extraites d’une carrière de la région, découpées et façonnées par la main humaine. Un jeu double se construit : une référence aux formations géologiques portant des fossiles incrustés d’autres cycles de vie disparus, et un lien au lieu – les carrières voisines – dans une mise en évidence discrète d’une rencontre inextricable entre l’art, la vie et le travail manuel.
Du20:01 au 06/03/22.
Du mardi au dimanche, de 14h à 18h
Abattoirs de Bomel / Centre culturel de Namur. Traverse des Muses 18 – 5000 Namur
Gratuit
www.centrecultureldenamur.be/expo-rouge-bleu
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