JUSTICE

Le parquet européen, le nouveau flic anti-fraude, est redoutable

DANIEL MIHAILESCU

Deux décennies de négociations politiques difficiles auront été nécessaires pour qu’il voit le jour. Le parquet européen (EPPO), la nouvelle instance destinée à lutter contre la fraude et la corruption affectant les fonds de l’UE, est officiellement entré en fonction le 1er juin 2021. L’une de ses missions est de surveiller l’usage des milliards d’euros du plan de relance distribués pour aider les pays-membres à faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Et ses débuts sont prometteurs. Quelques mois seulement après sa création, la structure d’enquête a lancé de nombreuses investigations et permis le  placement en détention provisoire d’une ancienne ministre croate pour détournement de fonds.

L'Union européenne dispose depuis longtemps d'un Office de lutte antifraude (OLAF), mais pour engager des poursuites pour fraude, il devait les transmettre aux Etats membres, qui finissaient généralement par les abandonner. Surgie pour la première fois en 1997, l’idée d’un procureur centralisé ayant le pouvoir de poursuivre directement a mis du temps à se concrétiser. Mais, après des années de discussion alimentées par la multiplication des scandales de corruption enterrés par des justices nationales, le procureur européen a enfin démarré son activité le 1er juin dernier. Il s’agit de Laura Codruta Kövesi (48 ans).
Le symbole est fort : c’est une magistrate que le pouvoir de son pays, la Roumanie, avait limogée, alors qu’elle dirigeait le Parquet national anticorruption.

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