Exposition photo : « marcher dans l’image » avec André Kertész
Quand André Kertész joue avec l'ombre. D.R. En ce moment se tient au musée de la photographie à Charleroi une magnifique exposition portant sur l’œuvre d’André Kertész. Ce photographe dont Henri Cartier Bresson déclara « Ha, Kertész, nous lui devons tous beaucoup ». Excusez du peu ! Attention, il faudra se dépêcher car l’exposition « marcher dans l’image » est à voir jusqu’au 16 janvier 2022.
Le photographe hongrois est né à Budapest le 2 juillet 1894. Dès 18 ans, ce jeune homme originaire de la classe moyenne juive, s’en va parcourir les ruelles hongroises. Se définissant comme un sentimental, il ne rentrera jamais réellement dans aucun style photographique. Il laisse libre cours à ses pérégrinations et flâneries. Il s’installe à Paris entre 1925 et 1936, au grand étonnement de ses parents qui s’attendaient plutôt à ce qu’il fasse carrière dans le monde des affaires. Il préférera la vie de bohème parisienne où il fréquentera toute l’avant-garde artistique.
André Kertész et son influence
Equipé d’un nouvel appareil Leica, il est libéré des encombrantes plaques de verre de son ancien matériel. Il est probablement un des premiers professionnels à utiliser cet appareil. D’autres suivront, comme Robert Capa, Vivian Maier (Voir article relatif à l’exposition Vivian Maier).
Il réalise une photographie mêlant l’humanisme et la poésie. Ses thématiques sont diversifiées et résolument modernes. Il photographie des scènes urbaines, des ateliers de ses amis artistes, des jardins parisiens, des portraits de ses amis hongrois et aime jouer avec l’ombre des passants.
Le photographe hongrois a également ouvert une voie, celle du photo-reportage. De nombreux magazines lui commanderont des images pour illustrer certains évènements. Il sera considéré comme « le père de la photographie au 24×26 mm » par de nombreux historiens.
En 1936, il s’envole vers New-York pour son travail. Il y restera définitivement en raison de la montée de l’antisémitisme et par après, de la guerre. Cependant, il n’y rencontrera jamais le succès. Naturalisé américain, il y meurt en 1985.

Don à la France
A la fin de sa vie en 1984, André Kertész lègue un fonds de négatifs et de tirages à la France. Les originaux sont actuellement conservés par la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP). En plus des 100.000 négatifs, la MAP conserve également la bibliothèque et les courriers du photographe hongrois.
Cette superbe exposition met à l’honneur ce photographe marquant du XXème siècle. Et c’est tout à fait réussi, le titre de l’exposition « marcher dans l’image » vous entrainera à travers des nombreux clichés et le film, dans les déambulations parisiennes puis américaines de cet acteur majeur de la photographie. Elle vous propose un véritable diaporama de souvenirs et d’émotions de l’époque.
Eugénie Cortus
Informations pratiques
Musée de la photographie, Place des Essarts, 6032 Charleroi (Mont-sur-Marchienne)
Ouvert tous les jours de 10 à 18h, sauf le lundi.
