Des assouplissements ou à tout le moins des perspectives

Devant les députés à la Chambre jeudi après-midi, le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) a indiqué, en répondant à leurs questions, que le Comité de ce concertation (Codeco) de ce vendredi sera un « moment important pour tous les gouvernements du pays ». Il semble donc avoir mesuré l’attente, non seulement de la population, mais aussi et surtout, celle de plusieurs secteurs qui attendent avec impatience les mesures qui seront annoncées (Horeca, culture, sports, etc.).

Pour les différents exécutifs qui participent au Codeco, l’objectif doit surtout être de ne pas répéter le fiasco du 22 décembre dernier où les mesures décidées lors de cette réunion qui rassemble les différents gouvernements du pays étaient tellement incohérentes et critiquées par ceux-là mêmes qui ont participé à leur élaboration qu’elles ont finalement été retoquées par le conseil d’Etat au grand soulagement de tous.

Lors du Codeco de ce vendredi 21 janvier, il sera surtout question du baromètre Corona, lequel doit garantir une certaine prévisibilité et une certaine lisibilité dans la stratégie de lutte contre le Covid-19. Les gouvernants doivent aussi entourer ce baromètre d’une certaine souplesse pour éviter de prévoir des mesures si rigides qu’elles deviendraient, in fine, impraticables.  Il faudrait que les représentants des gouvernements tiennent compte de la spécificité des principaux secteurs concernés (événements publics, Horeca, événementiel, etc.). Le futur baromètre doit aussi donner de la respiration. Mais beaucoup de secteurs et la population attendent des assouplissements. Car, même si le variant Omicron brille par sa rapidité de contagion, il envoie peu de patients aux soins intensifs et cause peu de décès. Même s’il ne faut crier trop tôt victoire et penser qu’on a déjà vaincu le virus, lequel peut encore nous réserver de mauvaises surprises avec l’émergence de nouveaux variants, jusqu’ici inconnus des scientifiques, il faut laisser la population vivre tout en lui conseillant avec insistance la prudence.

Avec la France qui envisage de lever le pied sur les mesures et le Royaume-Uni qui va bientôt mettre fin aux restrictions, la Belgique aura du mal à justifier un renforcement des mesures à l’attention de sa population.

Avec la France qui envisage de lever le pied sur les mesures et le Royaume-Uni qui va bientôt mettre fin aux restrictions, la Belgique aura du mal à justifier un renforcement des mesures à l’attention de sa population. Considérant ces évolutions dans la stratégie anti-Covid chez nos voisins directs et en tenant compte du fait que le virus a perdu un peu de sa létalité, il faut penser à amorcer des assouplissements. A défaut d’alléger les mesures, il faut, à tout le moins, offrir des perspectives à la population en annonçant un calendrier clair d’allégement des mesures.

D’après des scientifiques, on peut raisonnablement considérer aujourd’hui que la vaccination nous a permis d’atteindre un taux de protection qui frise l’immunité collective et qui nous assure une relative protection face au virus. Cette situation doit aussi inspirer les responsables politiques à poursuivre la sensibilisation à la vaccination pour vaincre les oppositions plutôt que de s’engager sur la voie de la vaccination obligatoire. Celle-ci ne ferait que braquer davantage les opposants au vaccin et serait à ce moment contre-productif.