Après l’agression, la semaine dernière, de Clara, une jeune Liégeoise, suite à son refus de donner le nom de de son compte sur le réseau Instagram à un jeune homme qui l’interpellait dans la rue, le mouvement de jeunes du PTB, Redfox passera à l’action et souhaite que les autorités communales prenne en main la poursuite et le suivi des agresseurs en rue. En mai dernier, la plateforme Safer Cities, gérée par Plan International, comptabilisait déjà plus de 2975 signalements de harcèlement. La rue, avec plus de 29% des signalements et les transports publics (14% des signalements) apparaissent les lieux plus propices au harcèlement. Plus d’un signalement sur 10 a également lieu sur le chemin de l’école. Le mouvement Redfox a fixé rendez-vous ce mardi après-midi, à 17h, à Liège, place Saint-Lambert. « Il est temps de faire entendre sa voix et de crier que « non, ça veut dire non» ».
« Les femmes ont le droit d’être en sécurité dans nos villes. On veut montrer qu’on n’accepte plus la violence et le harcèlement des femmes dans les rues », explique Florine Baar, responsable du mouvement RedFox à Liège. « On veut montrer notre solidarité avec Clara, mais on veut aussi que la ville prenne le problème en mains. Il est urgent d’agir ! On demande aussi que la Ville lance un plan d’action contre le harcèlement dans les rues. »
« Clara n’était pas la première et ne sera malheureusement pas non plus la dernière femme qui se fait agresser en rue », poursuit-elle. « Toutes mes copines et même moi avons déjà subi du harcèlement ou pire dans les rues, dans les bars, dans les gares,… C’est aussi pour ça qu’on voit beaucoup d’enthousiasme chez nos jeunes de RedFox pour passer à l’action. Ils ont envie de dire « NON », de montrer qu’on n’acceptera plus que les filles ne se sentent pas en sécurité en ville. J’ai contacté Clara et demandé si on ne pouvait pas organiser une action. Elle était OK, elle aussi veut donner un signal. On en a marre ! »
Plus d’une fille sur trois a déjà subi des attouchements non consentis.
RedFox demande aussi que la ville prenne mieux en main la poursuite et le suivi des agresseurs. Trop d’agresseurs s’en sortent facilement. C’est un mauvais signal qu’on envoie à l’agresseur: « finalement, serait-ce si grave alors d’agresser une femme? En fait, je pourrais même recommencer ». Cela envoie aussi un mauvais signal à la victime: « ton agression, ça n’a pas d’importance ».
« La Ville devrait développer une application anti-harcèlement. Au moment où une femme se fait agresser, elle lance l’appli. La police est immédiatement mise au courant, et la localisation de la femme immédiatement envoyée à la police. L’application pourrait aussi déclencher un bruit strident afin d’alerter les personnes alentour. Cela pourrait aider la victime à faire fuir l’agresseur et permettre à la police d’intervenir directement », renchérit Florine.
Le Redfox réclame une vaste campagne de sensibilisation. Il entend renforcer les animations d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS), notamment sur le consentement. « Quand on dit « non » c’est « non ». Point. Clara a refusé plusieurs fois de donner son compte Instagram. C’est son choix et ça doit être respecté. Et cela ne l’a pas été. »
En juin dernier, Plan International, qui coordonne le programme Safer Cities, actif dans le domaine de la prévention contre le harcèlement sexuel en ville, publiait les résultats d’une enquête réalisée en 2019 en collaboration avec l’institut Dedicated et portant sur le harcèlement de rue rencontrés par les jeunes entre 15 et 24 ans. Il en ressort que les femmes sont plus souvent victimes du phénomène. Cette étude pointait également du doigt les espaces les moins sécurisants dans les villes du pays.
91% des filles interrogées affirment avoir déjà subi du harcèlement de rue
Safer Cities est une plateforme numérique sur laquelle les jeunes peuvent identifier et partager les lieux oùils se sentent mal à l’aise ou en insécurité, ou au contraire les lieux où ils se sentent bien et en sécurité. L’objectif poursuivi étant d’attirer l’attention sur les lieux d’insécurité pour y effectuer des changements durables.
La Belgique fait partie des pays où le harcèlement de rue demeure bien trop présent. Il ressort de cette enquête que, déjà en 2019, le harcèlement de rue concernait d’abord les filles. 91% des filles interrogées y affirment avoir déjà subi du harcèlement de rue contre 28% des garçons.
En mai 2021, la plateforme Safer Cities, gérée par Plan International, comptabilisait déjà plus de 2975 signalements de harcèlement. Quant aux endroits considérés les plus susceptibles d’affecter la sécurité en matière de harcèlement de rue, quatre lieux étaient alors pointés du doigt : la rue (plus de 29% des signalements), les lieux de loisirs (16% des signalements) et les transports publics (14% des signalements). Plus d’un signalement sur 10 a également lieu sur le chemin de l’école.
Il existe plusieurs façons de se sentir harcelé (e) et autant de types d’actes différents : 4 filles sur 5 ont indiqué avoir déjà été victimes de sifflements et de commentaires sexistes ; plus d’une fille sur trois a déjà subi des attouchements non consentis.
Bien que les sifflements, les regards insistants et les remarques sur l’apparence soient les formes de harcèlement les plus fréquentes, d’autres comportements malsains ont été mis en avant par l’étude de Plan International. Notamment, le harcèlement sexuel, l’insistance apparait aussi comme une forme d’agression violente. Le harcèlement sexuel, quant à lui, demeure un tabou au sein de la société. L’étude le confirme également pour la Belgique : moins d’un jeune sur deux ose en parler à ses amis et seulement un sur cinq décide de se confier à un membre de la famille.
Ce tabou entraîne également des conséquences sur le suivi psychologique des victimes. Parmi les personnes interrogées, seulement 7% d’entre elles font appel à un psychologue et 6% font appel à la police pour dénoncer les faits.
Au niveau international, il ressort, parmi les solutions possibles, la sensibilisation et l’éducation aux enjeux du harcèlement de rue. Parmi les idées plus innovantes figure la création de zones pour expliquer comment réagir face au harcèlement en tant que témoin et la création d’un numéro d’urgence visant spécifiquement le harcèlement sexuel dans les transports publics.
Parmi ces solutions, les « marches exploratoires », qui permettent aux jeunes, accompagnés d’autorités politiques locales, d’identifier les lieux et surtout les facteurs de sécurité.
La plateforme Safer cities couvre actuellement les villes d’Anvers, de Bruxelles, Charleroi et Gand.
A Liège, un projet baptisé SAFE a vu le jour en novembre dernier. Il est le fruit de quatre collègues issus de la société EVS. SAFE est une appli en développement qui remportait le Grand Prix du plus grand hackathon de Wallonie, le concours qui donne l’occasion de présenter et de développer des applications au service des citoyens.
« L’application a plus d’un atout. Elle permet ici de dénoncer une bagarre, de visualiser le lieu, le quartier où cela se déroule et ainsi de prendre connaissance des zones dites à risques afin de l’éviter. SAFE peut également évaluer et proposer des parcours sécurisés afin de se rendre d’un point A à un point B sans prendre de risque », expliquait alors le jeune développeur Quentin Michotte.
En remportant le plus grand hackathon de Wallonie, Quentin Michotte et ses collègues ont gagner l’opportunité de développer un prototype qu’ils présenteront au prochain congrès mondial des Smart Cities à Barcelone en novembre prochain.
A noter que Citizens of Wallonia est un hackathon dédié aux Smart Cities, pour créer de nouveaux usages grâce au numérique et développer des solutions pour faciliter la vie des citoyens. Il s’agit d’une compétition de 48 heures avec des coachs et des jurys issus de la technologie, de l’innovation et de la data. Depuis 2016, la thématique demeure la SmartCity soit la volonté (ré)inventer la ville de demain en créant des services innovants pour le citoyen!. Le prochain rendez-vous aura lieu du 18 au 20 mars à Charleroi.
Pour l’heure, reste à tenter de bousculer les choses et de changer les comportement d’un certain nombre. Pour cela, il reste la sensibilisation, la prévention et la dénonciation des faits.
Florine Baar, à la tête du mouvement des jeunes PTB de Liège espère que la mobilisation de ce mardi après-midi, qu’elle espèree importante, incitera les autorités communales à agir et réagir contre le harcèlement dans les rues. « Ça fait trop longtemps qu’on accepte que les femmes soient harcelées et agressées dans nos rues. Pour Clara et toutes les autres filles qui ont été agressées: On ne se laisse plus faire ».
Rendez-vous fixé ce 25 janvier, à 17h, place Saint-Lambert – à Liège.
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