OPINION

Italie: Quand l’obligation du pass vaccinal finit par tuer !


Il est des tragédies humaines, des événements d’une telle gravité, qui, par leur indicible cruauté, laissent, littéralement, sans voix. Cela vient de se passer, ce lundi 31 janvier 2022, dans la petite ville calabraise de Rende, en province de Cosenza, au sud de l’Italie, l’un des vingt-sept pays de l’Union Européenne. Un jeune professeur de 33 ans seulement, s’y est en effet immolé par le feu, brûlant comme une torche vivante et hurlant sous d’invraisemblables souffrances, après avoir été brutalement licencié de son école, sans même pouvoir toucher ses allocations de chômage, pour ne pas s’être soumis à l’obligation du pass vaccinal – le fameux « green pass » et même, pour corser l’affaire, le « super green pass » dans le jargon politico-médical de la péninsule – à l’encontre du Covid-19 !

Un acte de désespoir mais aussi de protestation

Cet ultime et extrême geste, conséquence affreusement douloureuse, physiquement plus encore que psychologiquement, d’un désespoir sans nom, cet homme, après s’être aspergé d’essence, l’a très lucidement accompli, comme pour souligner davantage encore la portée hautement contestataire, bien plus que simplement symbolique de son acte, devant un poste de carabiniers. Ces derniers, munis aussitôt d’extincteurs, se sont immédiatement précipités vers lui pour tenter d’éteindre, mais en vain en l’occurrence, les flammes qui le consumaient inexorablement : le malheureux, transporté d’urgence à l’hôpital des « grands brûlés » de Naples, a finalement succombé, dès le lendemain, mardi 1er février, à ses terribles blessures et multiples lésions, sur pratiquement 70% de son corps.

Suicidé de la société et responsabilité morale du gouvernement italien

Certes n’est-ce pas ici le temps de polémiquer, ne serait-ce que par respect envers la mémoire du défunt, sur les modalités, fondées ou non qu’elles soient, de ce pass vaccinal?
Une chose est néanmoins certaine, et se doit, quelles que soient les réticences à l’admettre, d’être dite publiquement : c’est bien l’obligation de ce pass vaccinal, avec ses impitoyables et injustes conséquences sur le plan humain, qui aura finalement provoqué, fût-ce indirectement, la mort de cet homme, nouveau suicidé, sinon encore martyr, de la société.

C’est dire si l’actuel gouvernement italien, son très autoritaire, par-delà son air apparemment débonnaire, Premier Ministre en tête, Mario Draghi, secondé en cela par son non moins inflexible Ministre de la Santé, Roberto Speranza, porte une grande part de responsabilité, sur le plan moral, dans cet épouvantable drame. Un drame, de surcroît, qui, honteusement passé à la trappe par la plupart des grands médias de ce pays, manifestement à la botte du pouvoir politique, s’est produit dans une indifférence quasi générale, à de très rares exceptions près. La conspiration du silence, un non-événement, comme si cette triste réalité, diligemment censurée par les médias officiels et le courant dominant au sein de l’opinion, n’avait jamais existé !

Pis : c’est là l’acte isolé d’un malade mental, d’un déséquilibré ou d’un dépressif (suite au récent décès, manifestement avéré toutefois, de son père), veut à présent nous faire croire, en minimisant donc son importance tout en relativisant sa portée, la nouvelle et quasi officielle version de cette tragédie !

De sinistres allures d’apartheid pour les « non vaccinés »

Davantage ! Sait-elle, notre Europe prétendument moderne et démocratique, que cette même Italie, pays que j’aime pourtant entre tous pour sa culture millénaire, son art de vivre, la richesse de ses villes, la beauté de ses paysages et la chaleur de son peuple, vient, ce mardi 1er février 2022 précisément, d’interdire aux « non vaccinés », sans aucune consultation populaire préalable et par la seule voix de quelques-uns de ses ministres, l’accès à tous les espaces publics : lieux de travail, transports en commun (avions, trains, métros, trams, autobus, taxis), magasins (y compris de première nécessité), banques, bureaux de poste, restaurants, cafés, théâtres, cinémas, musées, écoles, universités, académies et même, dans certains cas, les cabinets de médecins, pharmacies ou hôpitaux ?

D’où, légitime au regard de toute démocratie digne de ce nom, cette interrogation : ces fameux « non vaccinés », lesquels, nuance oblige, ne sont pas nécessairement, pour autant, des « anti-vax », seraient-ils donc désormais considérés, dans cette Italie aux sinistres allures d’apartheid, comme des citoyens de second ordre et, comme tels, exclus de ce système, de plus en plus déshumanisé, contrôlé, discriminatoire et aseptisé, mis ainsi arbitrairement en place ?
Et ce, quels que soient les arguments, fussent-ils de bonne foi, pour justifier de telles mesures sanitaires, souvent aussi excessives ou disproportionnées qu’irrationnelles ou contradictoires ?

Dangereuse dérive totalitaire, indigne d’une démocratie

Pis : y aurait-il donc ainsi en Italie, à voir la scandaleuse manière, parfois même criminelle, dont ce pays maltraite donc aujourd’hui une partie non négligeable de sa propre population, quelques nauséabonds relents, sinon de son fascisme passé, du moins de totalitarisme larvé ?

Je n’ose bien sûr croire, me refusant à tout amalgame idéologique aussi bien qu’à tout révisionnisme historique, et ne voulant donc pas sombrer là dans quelle que absurde théorie complotiste que ce soit, ni certes comparer ici l’incomparable, à pareille, ignominieuse et dangereuse, dérive nationale : une dérive où ce bien suprême que sont les libertés individuelles se voient soudain conditionnées, à l’instar de certains régimes dictatoriaux et sous prétexte de santé publique, par une hypothétique, sinon illusoire ou même fallacieuse, sécurité collective !

La vidéo illustrant ce tragique fait que je ne montrerai pas au grand public

Une dernière précision, enfin : soucieux de ne pas verser en un sensationnalisme de mauvais aloi, pas plus qu’en un voyeurisme malsain ou un exhibitionnisme suspect, mais afin aussi de ne pas heurter certaines sensibilités, j’ai choisi, pour des raisons de déontologie professionnelle, d’exigence morale, de discrétion médicale et de respect humain tout à la fois, de ne pas illustrer cette tribune par la très choquante vidéo (laquelle m’a été envoyée confidentiellement par une personne parfaitement crédible et informée en la matière) établissant la réalité de ces tragiques faits.
Je la tiens cependant à disposition, le cas échéant, pour qui mettrait en doute la véracité, son bien-fondé et son objectivité, de la situation relatée, avec la prudence due en pareille circonstance, dans les propos présents.

 

 

Daniel SALVATORE SCHIFFER