FRANCE. C’est un scandale à la fois sanitaire et financier, doublé d'un effroi médical, le dentiste étant l'un des soignants généralement les plus redoutés par les patients. Il aura pourtant fallu une décennie pour que le procès de ce médecin poursuivi pour mutilations dentaires ait lieu. À Marseille comparaîtra, à partir du 28 février et jusqu'au 8 avril, Lionel Guedj, un chirurgien-dentiste accusé d'avoir massacré les dents de centaines de patients, pour la plupart sans le sou, qu'il traitait à la chaîne et à qui il promettait « un beau sourire ». Ce sont les revenus du dentiste, les plus élevés de France, qui ont alerté l’Assurance Maladie. Plus de 450 personnes se sont constituées parties civiles. Le procès sur fond de dérives médicales, est très attendu chez nos voisins.

Six ans après son installation à Saint-Antoine, dans l’un des arrondissements marseillais où le chômage et la pauvreté frappent le plus fort, Lionel Guedj, alors âgé de 30 ans, était devenu, en 2010, le chirurgien-dentiste numéro un au niveau national, soit celui ayant perçu le plus d’honoraires, près de 3 millions d’euros, soit deux fois plus que le dentiste situé en deuxième position du palmarès. Un record pour une patientèle composée pour moitié de bénéficiaires de l’aide sociale. Mais, en janvier 2012, les singulières pratiques d'un chirurgien-dentiste des quartiers Nord de Marseille et de son père Jean-Claude, dentiste lui aussi, se révèlent. Désormais, radié de l’ordre des chirurgiens-dentistes, Lionel Guedj doit répondre de ses actes devant la justice.