JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES

Valérie De Bue: « Les femmes et les hommes sont complémentaires »

BELGA

Pour Valérie De Bue (MR), la ministre wallonne de la Fonction publique, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière, notre société doit rester « focus »  sur des droits des femmes. Le chemin est encore long pour parvenir à ce que  l’égalité objective et naturelle prenne toute la place. Il ne faut jamais manquer de le rappeler aux hommes, mais aussi aux femmes  dès le plus jeune âge. Il faut également oeuvrer  à sensibiliser davantage les agents de services publics, comme la Police et la Justice aux violences intrafamiliales.

L-Post: En tant que femme et ministre, estimez-vous que le statut de la femme a réellement évolué ces dernières années ?

En politique, l’attitude des hommes à notre égard a changé, il faut le reconnaitre ; notre statut aussi a évolué grâce aussi à la présence affirmée de nombreuses femmes à tous les niveaux. Prenons les exemples de la Présidente de la Commission européenne, ou de celle du Parlement européen mais aussi des femmes ont été nommées aussi à la tête du FMI, et plus proche de nous, Première ministre pour ne citer que Sophie Wilmès. Elles sont des exemples et la preuve que les temps changent. Néanmoins, elles restent trop absentes dans les Comités de Direction, dans les conseils d’administration... Mais regardez, elles sont aussi très présentes dans le sport. Le sport féminin est devenu un secteur avec lequel il faut compter. Il y a encore du chemin à faire. Le changement de mentalité est lent mais il est en marche.
C’est dès le plus jeune âge qu’il est nécessaire d’éduquer les filles et les garçons à travailler sur ce changement de mentalité. Il faut cesser de les opposer mais travailler sur leur complémentarité, c’est essentiel. Femmes et hommes sont complémentaires. Bien entendu, il y a progrès, mais la question de l’identité et des rôles que peuvent occuper les femmes, c’est à l’école et à la maison que cela commence. Par mimétisme aussi. Les femmes doivent aussi être davantage médiatisées, cela participe à l’émancipation et à la reconnaissance et par conséquent au changement des mentalités.

L-Post: Avez-vous un souvenir d’attitudes discriminatoires à votre égard, depuis votre entrée en politique ?

Pas vraiment, je l’avoue même si par moment, selon les fonctions que j’ai pu occuper, j’ai ressenti de la condescendance de la part de certains de mes homologues masculins. Il m’a fallu serrer les dents, mais en cela aussi les choses ont changé. Quand je me suis lancée en politique, il y a plus de vingt ans, on me disait souvent : « pour une femme, tu n’as pas choisi la vie la plus facile ». Moi, je n’avais pas ce sentiment de choisir un métier d’hommes, mais j’avais la volonté de faire progresser les droits des femmes, la voix des femmes. Et c’est toujours l’un des objectifs que je poursuis aujourd’hui.
En politique, y a des places prendre pour toutes celles qui voudraient se lancer et des opportunités à saisir. Il existe une réelle différence par rapport au contexte d’il y a dix ans. Je me souviens d’avoir participé alors à la confection des listes électorales en vue des élections communales. Dans les communes où le bourgmestre était une femme, c’était bien plus facile d’attirer d’autres femmes à s’engager que sur des listes tirées par un homme bourgmestre. Le phénomène fait des émules. Une femme mise en avant ouvre la voie à d’autres, elles servent d’exemples à suivre.

On doit favoriser les formations et la sensibilisation de la police et de la justice à ces trop nombreuses violences intrafamiliales

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