20220213 - FRANCE : La candidate à la présidentielle du parti conservateur Les Républicains (LR), Valérie Pecresse, prononce un discours lors de sa rencontre au Zénith de Paris, à Paris, le 13 février 2022, avant l’élection présidentielle Français d’avril 2022. - French conservative party Les Republicains (LR) presidential candidate Valerie Pecresse gives a speech during her meeting at the Zenith de Paris, in Paris, on February 13, 2022, ahead of the April 2022 French presidential election. Photo Kelly Linsale bePress Photo Agency/bppa
Pour tout.e candidat.e à l’élection présidentielle en France, c’est une obligation. D’abord, réunir au moins 500 parrainages (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux,…). Et aussi, depuis 2017 et la loi sur la moralisation de la vie publique, présenter au Conseil constitutionnel une déclaration des biens et participations. Ainsi pour la prochaine élection présidentielle (10 et 24 avril), cette semaine, le Conseil constitutionnel a validé la présence de douze candidat.e.s et transmis leur déclaration de biens et participations à la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique) mise en place sous le quinquennat (2012-2017) de François Hollande. Valérie Pécresse (LR) dispose d’un patrimoine de 9,7 millions d’euros contre 122.000 pour Philippe Poutou (NPA).
Pour cette élection présidentielle, une nouveauté par rapport à celle de 2017 : cette fois, dans les semaines qui précédent le premier tour du scrutin, les informations données par chaque candidat sont consultables sur le site de la HATVP et sont donc publiques. Pour le second tour, ne figureront que celles concernant les deux candidat.e.s en lice. A la HATVP, on précise que lesdites déclarations ne feront pas « l’objet d’un avis ou d’un contrôle de sa part, en application des dispositions de la loi du 6 novembre 1962 relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel» et que « seules les déclarations du candidat élu seront ensuite maintenues sur le site ».
Intrusion dans la vie privée ?
Parmi les douze candidat.e.s, dix ont, dans le passé, pour des fonctions diverses (maire, député, conseiller.ère régional.e, ministre, voire président de la République), déjà communiqué une déclaration de biens et de participations où doivent être mentionnés l’immobilier, les biens supérieurs à 10.000 euros, les voitures, les comptes bancaires, mais aussi les participations dans le capital de sociétés, les dettes éventuelles et encore les activités professionnelles exercées durant les cinq dernières années.
Impossible d’échapper à cette « loi organique pour la confiance dans la vie politique de 2017 et renforce ainsi l’information donnée aux citoyens », même si certaines personnalités politiques n’apprécient guère ce qu’elles tiennent pour une intrusion dans la sphère privée…
Douze appelés, un élu et un patrimoine conséquent
Donc, douze candidat.e.s prendront part au premier tour de l’élection présidentielle 2022. Par ordre alphabétique, la liste telle que communiquée par le Conseil constitutionnel : Nathalie Arthaud (LO – Lutte Ouvrière), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Anne Hidalgo (PS- Parti socialiste), Yannick Jadot (EELV – Europe Ecologie – Les Verts), Jean Lassalle (Résistons !), Marine Le Pen (RN – Rassemblement National), Emmanuel Macron (LREM – La République en Marche), Jean-Luc Mélenchon (LFI – La France Insoumise), Valérie Pécresse (LR – Les Républicains), Philippe Poutou (NPA – Nouveau Parti Anticapitaliste), Fabien Roussel (PC – Parti communiste), Eric Zemmour (Reconquête !). Premier enseignement : le montant du patrimoine de ces douze candidats va de 9,7 millions d’euros à 122.000 euros. Cinq d’entre eux sont à la tête d’un patrimoine supérieur à un million d’euros, et six autres entre 630.000 euros et 219.000 euros.
Candidat le moins riche…
Le moins riche (ou le plus pauvre…) de cette « bande des douze » ? Avec 122.000 euros, Philippe Poutou, 54 ans, candidat d’extrême-gauche à la présidentielle pour la deuxième fois, ouvrier au chômage depuis septembre 2021. Il annonce percevoir des indemnités comme conseiller municipal et métropolitain à Bordeaux, n’a pas de patrimoine immobilier, mais près de 100.000 euros répartis sur quatre comptes bancaires… et roule en Peugeot 308 SW allure, acquise en 2020 (prix catalogue : 26 900 euros, mais payée 15.000 euros après aides diverses).
L’autre candidate d’extrême-gauche, Nathalie Arthaud (LO), et le représentant du PC, Fabien Roussel, annoncent, respectivement, 219.000 euros et 220.000 euros (Roussel précisant même être à découvert de 219 euros sur un de ses comptes courants…).
Emmanuel Macron dans le ventre mou
Dans le « ventre mou » de ces patrimoines, Emmanuel Macron, 44 ans. Le président en exercice et grandement favori dans les sondages pour le scrutin d’avril prochain (avec 30% des intentions de vote pour le premier, et grandement vainqueur final avec plus de 65% quel que soit son adversaire au second tour) figure seulement en 8ème position, avec 550.000 euros.
Tout comme en 2017, le président-candidat a déclaré un patrimoine principalement constitué de comptes bancaires et d’instruments financiers : un Livret de développement durable abondé à 120.000 euros, un Livret A de 22.000 euros, une assurance vie dont la valeur de rachat s’élève à 113.000 euros. Il lui reste 122.500 euros environ à rembourser d’un prêt pour travaux contracté en 2011 et il a perçu 900.000 euros de revenus nets imposables entre le début de son mandat à l’Elysée le 14 mai 2017 et le 31 décembre 2021. Ultime précision : il ne possède aucun bien immobilier, ni de voiture…
Dans le top 5
Dans le Top 5, on trouve deux « vieux routiers » de la politique : le candidat d’extrême-droite Nicolas Dupont-Aignan, 61 ans, et celui de gauche (extrême ?) Jean-Luc Mélenchon, 70 ans dont cinquante de vie politique. A ce jour, considérée dans les sondages (avec 18% d’intentions de vote au premier tour de la prochaine présidentielle) comme la seule « challengeuse » d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen figure à la 5ème place avec un patrimoine de 1,2 million d’euros : une maison (633 m²) dans les Hauts-de-Seine, dont elle détient en SCI 12,5 % pour un montant de 616.800 euros ; une maison (120 m²) dans le Morbihan, dont elle possède en indivision 28,5 %, soit 111.883 euros et une maison dans les Yvelines, dont elle possède en indivision 25 %, soit 565.801 euros.
Pour la campagne présidentielle 2022, elle a dû contracter un prêt de 10.691 775 euros… L’autre candidat d’extrême droite, Eric Zemmour, jusqu’à l’automne dernier journaliste au Figaro et C-News et écrivain, annonce un patrimoine de plus de 4 millions d’euros. Dans le détail, cela donne la propriété (ou copropriété) à Paris de cinq appartements allant de 27 à 165 m2, pour des valeurs de 176 400 euros à 1,8 million d’euros, environ 633 000 euros à rembourser de quatre emprunts immobiliers et 90 % du capital de la société d’édition Rubempré, pour une valeur de 1,5 million d’euros. Il affirme tirer l’essentiel de ses revenus comme gérant ou écrivain.
La plus riche de tous est…
Toutefois, les onze candidat.e.s donnent l’impression de « jouer petit bras », quand on compare leurs déclarations à celle de la représentante de LR, Valérie Pécresse. Certes, après avoir été désignée par son parti en décembre, elle plonge inexorablement dans les sondages, avec aujourd’hui à peine 12% des intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle, mais question patrimoine, elle est bien la plus riche : elle a le double de son suivant immédiat, Eric Zemmour, et… près de 90 fois plus que le dernier de la liste, Philippe Poutou ! A 54 ans, mariée à Jérôme Pécresse depuis 1994 et mère de deux enfants, présidente de la région Ile-de-France, la candidate LR déclare posséder trois maisons et des terrains pour une valeur totale de plus de 4,1 millions d’euros, dont une maison dans les Yvelines (toute proche du château de Versailles) et une autre en Loire-Atlantique.
Avec son mari, PDG de General Electric Renewable Energy depuis 2016 après avoir été vice-président d’Alstom (2011- 2016), elle possède pour près de 6,5 millions d’euros en assurances vie, en plan d’épargne retraite, stock options, actions, comptes courants et produits d’épargne divers, ou encore 60.000 euros d’œuvres d’art. Dans sa déclaration, elle précise qu’elle est endettée à hauteur d’un million d’euros, entre un prêt immobilier (811.049 euros) et un montant dû au Trésor public de 173.749 euros (une somme qui, selon un collaborateur de la candidate LR, aurait été payée en février dernier…).
Serge Bressan (à Paris)
>Le patrimoine des 12 candidats
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