LITTERATURE

Pas de Foire du Livre cette année ? Qu’importe, on a de quoi lire du Belge aussi


La Foire du Livre de Bruxelles n’ayant pas lieu cette année, elle devait se tenir ce week-end. Qu’importe, c’est l’occasion de remettre à l’honneur les Prix littéraires 2021 de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’occasion de revenir sur les lauréats des prix littéraire de la Fédération Wallonie Bruxelles décernés à l’automne et qui récompensent aussi bien des auteurs débutants qui ont publié un premier titre que les écrivains confirmés dont ils couronnent la carrière. Une façon pour la FWB de participer à la promotion des œuvres et à travers elles de celles et ceux qui leur donnent vie.

Le week-end est l’occasion, parfois, de prendre le temps de se détendre à travers une saine ou drôle lecture. La Belgique littéraire n’en manque pas. Et puisqu’une fois de plus, la Foire du livre de Bruxelles n’aura pas lieu, c’est l’occasion de nous replonger dans les oeuvres récompensées en 2021 par nos prix littéraires.

Rappelez-vous, le Prix triennal de littérature dramatique en langue française a ainsi récompensé l’auteur et dramaturge anversois, Paul Pourveur, pour « Aurore boréale ». Décerné pour la première fois en 1926, ce prix récompense tous les trois ans un auteur pour une pièce de théâtre. Le jury a souligné la force de cette pièce, où fond et forme se rejoignent, ainsi que l’importance de Paul Pourveur comme dramaturge de chez nous.

Il fait bon lire du Belge

Le Prix triennal de littérature de jeunesse est revenu quant à lui à Anne Herbauts. Le travail d’Anne Herbauts se distingue par une exigence graphique et une richesse dans le contenu narratif. On y perçoit aussi une exigence poétique susceptible de toucher tant les petits que les lecteurs adultes, enrichissant ainsi le potentiel d’une lecture partagée. Auteur et illustratrice depuis une vingtaine d’années, elle a publié une cinquantaine de livres, principalement des albums pour la jeunesse.
Son travail est principalement le livre. (albums jeunesse, BD, livres graphiques), mais elle expérimente parfois d’autres supports narratifs comme le court-métrage (vidéo et film d’animation), et les espaces-narratifs.  Complimentée du Prix triennal de Littérature Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 2021-2023. Anne Herbauts a d’ores et déjà reçu le Prix Libbylit de l’Album belge, 2022  pour « Quand Hadda reviendra-t-elle ? » Ce prix est décerné chaque année lors de la Foire du Livre de Bruxelles, par l’équipe de la revue éponyme. Il met à l’honneur une sélection de livres « coups de coeur »  parus sur une année et qui ont fait l’objet d’une recension dans la revue Libbylit.

Anne Herbauts exposera à la Wittockiana dans le cadre du Picture Festival qui se tiendra du 18 au 30 mars 2022.

Anne Herbauts ©T.-Bellahcene

Le Prix de la première œuvre en littérature de jeunesse  récompensait Elisa Sartori pour Je connais peu de mots. Cet ouvrage se présente sous la forme d’un fin leporello, glissé dans une pochette. La qualité de l’objet a suscité de l’enthousiasme ainsi que l’illustration, qui témoigne d’un minimalisme soigné. A travers sa thématique, la maîtrise d’une langue autre que la sienne, le propos est susceptible de toucher un public enfant et adulte. Une exposition conçue par l’auteur et intitulée, « J’ai déjà réussi à te dire tout ça », sera inaugurée le mardi 22 mars prochain à la Maison de la Francité, dans le cadre de la Fureur de lire. A cette occasion, une rencontre dialoguée avec Elisa Sartori sera organisée le jour du vernissage.

Une diversité d’ouvrages à succès

Le Prix de la première œuvre en langue française récompense le recueil « Le Fil des traversées » (Gallimard, Prix Apollinaire Découverte et Prix Révélation Poésie de la Société des Gens de Lettres en 2020), d’Anna Ayanoglou. Le jury avait salué la naissance d’une voix poétique originale et nouvelle présentant une belle ouverture d’esprit, un lyrisme renouvelé en plus d’une grande maturité du discours poétique. Le 5 mai prochain paraîtra le nouvel ouvrage d’Anna Ayanoglou intitulé « Sensations du combat », encore une fois chez Gallimard.  A noter encore que cette Parisienne vit actuellement à Bruxelles et anime sur les ondes de Radio Panik l’émission « Et la poésie, alors ? », qui donne à entendre des poèmes du monde entier lus en langue originale et en traduction française

José Parrondo, un univers à découvrir.

Le Prix Atomium-Fédération Wallonie-Bruxelles en BD a été attribué à José Parrondo. Le jury a tenu à mettre en avant un auteur qu’il considère comme un peu trop discret jusqu’à présent dans l’univers de la bande dessinée, et ce alors qu’il contribue de façon significative à son enrichissement culturel.
José Parrondo est l’auteur d’une douzaine d’albums aux éditions du Rouergue, dont la série des Petit Parrondo. Pour les éditions Delcourt, il collabore avec Lewis Trondheim et réalise les illustrations de la série Allez raconte !, qui sera ensuite adaptée en 2010 sous forme de dessin animé. Il a également publié dans la revue Lapin et a la presse jeunesse, en dessinant pour Picoti, Toboggan, Toupie et Picsou Magazine. Mais l’auteur est aussi musicien : il a ainsi réalisé la musique de plusieurs dessins animés de Nicolas Mahler.

Porté par un dessin minimaliste, l’univers de Parrondo se caractérise par un humour décalé et poétique, où le sens et le non-sens se côtoient joyeusement. Son trait reconnaissable et son approche particulière de la bande dessinée et de l’illustration en font un auteur incontournable, créateur d’une œuvre cohérente, drôle, mais également susceptible de séduire les lecteurs de tout âge. On aime!

Le Prix de la première œuvre en bande dessinée met en avant le « Manuel de civilité biohardcore » d’Antoine Boute, Stephan De Groef et Adrien Herda. Il s’agit d’une première œuvre forte, marquante, conceptuelle. Côté actualité, Antoine Boute a également récemment publié « On peut boire la transpiration d’un cheval » aux Petits Matins à Paris.

Le Prix triennal de littérature dramatique en langue régionale saluait à l’automne deux autres  œuvres ex-aequo : «  Filipè & Je.han » de Rose-Marie François, et « Vauban Toudis Li. » des auteurs Michel Robert et Michel Meurée.

Enfin, le Prix de la première œuvre en langue régionale  a salué ex-aequo  Michelle Fourez pour « Louise Bel Air » et Armand Herbeto pour « Mi sonle-t-i qui ».

Voilà de quoi vous sustenter un moment. Belles lectures et agréables découvertes.

En savoir plus ? : rendez-vous sur Objectif Plumes, le portail des littératures belges.