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Comment les jeunes vivent-ils le conflit ukrainien ? Réponse dans la vidéo


Rapport du GIEC, éco-anxiété, hausse du prix de l’énergie… Les raisons de s’inquiéter se multiplient au fur et à mesure que l’année 2022 avance. Et la guerre en Ukraine, aux portes de l’Europe, n’invite guerre à l’optimisme. Quand on a vingt ans en 2022, nous sommes nombreux, en Belgique, à n’avoir jamais connu la guerre. La guerre en Ukraine apparaît finalement comme le premier conflit à se dérouler à 2.200 km à peine de nos frontières. Comment la jeunesse réagit-elle face à ce conflit et aux images qu’on nous dévoile chaque jour ? Nous sommes allés à la rencontre de certains de ces jeunes qui avait à peine 3 ou 4 ans en 2001, quand les tours jumelles sont tombées. Le monde a changé depuis… Vraiment? Peut-être pas pour eux. Découvrez le ressenti des jeunes dans la vidéo « les jeunes face à l’Ukraine », réalisée début mars.  L’article apporte un complément informatif aux témoignages récoltés.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, nous suivons le déroulement des combats, les négociations et les initiatives nombreuses visant à soutenir les Ukrainiens. À la sortie d’une période de pandémie marquée par le confinement et son isolement, cette situation a de quoi inquiéter, voire de rendre anxieux.

Les Belges ont peur de la guerre

Selon le Grand Baromètre Le Soir-RTL-Ipsos-Het Laaste Nieuws-VTM publié le 28 mars dernier, 90 % des Belges s’inquiètent de l’évolution de ce conflit. Selon ce baromètre, nous serions 45 % à avoir « assez peur » de la guerre en Ukraine. Nous sommes 62 % à craindre une occupation complète de l’Ukraine par la Russie. La peur que le conflit se propage au reste de l’Europe est également une des principales peurs : 53 % des Belges disent craindre une grande guerre sur le vieux continent.

Et les jeunes ?

Dans une interview menée par l’ASBL et média universitaire The Conversation, le professeur de psychiatrie de l’UPEC (Université Paris Est Créteil), Antoine Pelissolo indique que « Les consultations de jeunes de 15 à 30 ans sont en très nette augmentation. Cela s’explique par plusieurs facteurs. Il s’agit d’une tranche d’âge où l’on a plus de fragilités psychologiques. À cette situation, se sont ajoutées les difficultés liées à la pandémie. »

Les universités et les hautes écoles ont fermé leurs portes, laissant les étudiants seuls face à leur travail. Une situation qui a complexifié les études pour certains, voire les ont stoppées définitivement.

L’isolement social, conséquence de près de deux ans de crise sanitaire, aurait pu aggraver la perte de repère de certains jeunes et ajouter un poids supplémentaire à de nombreux questionnements générationnels sur l’avenir. Il estime ainsi que certains jeunes se sont retrouvés fragilisés même ceux ayant une famille pour les soutenir et les encourager.

Une situation plus difficile à vivre pour les personnes atteintes de troubles mentaux

Le chercheur ajoute que l’actualité anxiogène qui continue de s’accumuler au fil des mois est plus difficile à vivre pour les personnes déjà atteintes de troubles mentaux. Selon un rapport d’enquête publié en 2018 par Sciensano  et consacré à la santé mentale, ce serait plus d’1 personne sur 10 qui serait atteinte de maladie mentale. 11 % de la population souffrirait de trouble anxieux et 9 % de dépression.

Pour lutter contre cette situation et éviter que ces chiffres ne s’aggravent, Antoine Pelissollo propose quelques conseils dans son interview : « Ne pas s’exposer en permanence aux sources d’angoisse que constituent, par exemple, les chaînes d’actualité en continu ou les réseaux sociaux. »

Il explique également qu’il faut se rappeler que la guerre en Ukraine est encore lointaine et donc relativiser pour s’apaiser. « L’idée est plutôt de gérer au jour le jour, de s’ancrer dans le moment présent. Il ne s’agit pas de déni, mais plutôt d’avancer par petits pas, au fur et à mesure : garder à l’esprit qu’il faudra peut-être affronter des problèmes plus complexes le jour venu, mais en restant concentré sur les éléments du présent, sur lesquels on peut agir », conclut-il.

Si vous souhaitez lire l’interview complète d’Antoine Pelissolo : https://theconversation.com/pandemie-guerre-en-ukraine-situation-economique-comment-gerer-son-anxiete-face-a-lactualite-179398

 

Maxime KLASSEN (st)


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