GUERRE EN UKRAINE

Garry Kasparov, le champion d’échecs russe en exil, avait prédit une nouvelle guerre froide

La plateforme de jeu Chess.com a été bannie par le Service Fédéral de Supervision des Communications, de l’Informatique et des Médias de l’agence gouvernementale russe Roscomnadzor. Ce sont deux articles critiques sur l'invasion de l’Ukraine, publiés sur le blog du site, qui ont attiré les foudres de Vladimir Poutine. Au-delà de cette censure arbitraire, il faut surtout y voir une façon de museler un lieu d’échange potentiellement dissident pour les 20 millions de joueurs russes participant à des tournois virtuels. Si la Russie a longtemps eu dans ses rangs les meilleurs joueurs mondiaux, d’aucuns sont en effet devenus des opposants affirmés au régime dans un pays où les échecs sont plus importants que le foot. En 1999, Garry Kasparov (58), l'un des plus grands joueurs d'échecs de l'histoire, devenu l’ennemi public numéro un, voulait déjà mettre Vladimir Poutine en échec.

La Russie n'a pas apprécié deux articles

Le Kremlin a fermement réagi à deux articles publiés sur le site chess.com Le premier condamne l'offensive lancée par la Russie en Ukraine le 24 février dernier. Le second livre des témoignages de joueurs ukrainiens pris dans le tourbillon de la guerre ou de l'exode. Le joueur d'échecs russe Sergey Karjakin a par ailleurs été suspendu de toute compétition internationale sur la plateforme en raison de ses prises de position pro-russes. Les publications de chess.com ont été qualifiées de « fausses informations » par le Parquet général russe. La plateforme de jeu figure désormais sur la liste des sites bloqués en Russie pour ses « choix antirusse » et ses « articles de propagande insultante ».

 

Copyright - Basé aux États-Unis, le site Chess.com se targue d'organiser plus de dix millions de parties d'échecs en ligne par jour - AFP

C’est le KGB qui gouverne

Il est vrai que le monde des échecs recèle de fervents opposants au régime de Moscou. Un peu plus d’une semaine après l’invasion russe de l’Ukraine, Garry Kasparov, celui que l’on surnommé « l’Ogre de Bakou », s’est exprimé longuement dans les colonnes du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung. Il explique pourquoi il soutient les sanctions prises à l’encontre de son pays.

« En 1989, lors de la chute du communisme, ou encore en 1990-1991, avec Gorbatchev et Eltsine, au moment de la fin de l’URSS, personne n’aurait imaginé, et surtout pas moi, que nous assisterions un jour au retour du KGB, de la police politique et des opérations secrètes. Et pourtant, c’est précisément cela, la Russie d’aujourd’hui. C’est une dictature. C’est le KGB qui gouverne. Poutine est un ancien responsable du KGB et nous sommes revenus au point de départ, comme si la chute du communisme n’avait jamais eu lieu ».

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