FRANCE/POLITIQUE

France : pour son discours de président réélu, Emmanuel Macron promet de l’action

Emmanuel Macron se voit remettre le grand collier de l’Ordre national de la Légion d’honneur par son grand chancelier, le général Benoit Puga, et reconnu comme grand maître de l’ordre, aux côtés du président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius. AFP

Réélu confortablement pour un second mandat de 5 ans, Emmanuel Macron veut « agir sans relâche » pour « bâtir une société du plein emploi », pour « faire de notre pays une grande puissance écologique », pour « refonder notre école et notre santé » et pour « réunir les territoires ». Il veut aussi œuvrer pour protéger la planète. Devant près de 500 invités, le président a prononcé un discours en toute sobriété, mais avec le souhait que les Français la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale pour mener les réformes annoncées. Il a aussi précisé que ce second quinquennat sera différent du premier en misant sur davantage de collaboration et dialogue avec toutes les forces vives du pays. Reste à voir maintenant ce que les Français décideront lors des législatives de juin prochain.

Pour théâtre, l’immense salle des fêtes du Palais de l’Elysée à Paris. Près de cinq cent invité(e)s sont venu(e)s en cette matinée du 7 mai pour assister à la réinvestiture à la Présidence de la République d’Emmanuel Macron, accompagné par son épouse Brigitte, habillée d’un ensemble robe-veste blanc. Les représentants du Rassemblement National, de La France Insoumise (et ses alliés), des principaux syndicats et de la communauté juive de France (pour cause de shabbat) n’avaient pas fait le déplacement.

On avait été prévenu : l’événement serait sobre et court. Cela fut : à peine une heure, entre l’annonce du résultat définitif de l’élection présidentielle du 24 avril dernier par le Président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, la réception du Grand Collier de l’Ordre de la Légion d’Honneur, le discours (à peine dix minutes) de Président de la République puis les poignées et accolades avec les invité(e)s, parmi lesquels les parents de Samuel Paty, le professeur assassiné le 16 octobre 2020, et enfin, les vingt et un coups de canon tirés dans le jardin des Invalides et la revue des troupes dans le jardin de l’Elysée. Au programme, pas de remontée des Champs-Elysées comme en 2017 pour Emmanuel Macron. Sobriété, avait promis le palais présidentiel…

Le choix d’un projet d’avenir

Réélu confortablement le 24 avril avec 58,55% des voix (contre 41,45% pour son adversaire Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement National/extrême droite), Emmanuel Macron avait, dans la foulée de sa victoire, promis pour ce deuxième quinquennat non pas la continuité, mais un temps nouveau. Ce qu’il a dit et répété, ce 7 mai, dans son discours de réinvestiture. « Le peuple français a fait le choix d’un projet d’avenir », a-t-il commencé. Un projet européen, prônant l’indépendance et tournant le dos aux démagogies faciles. Et de marteler : « Ce choix souverain m’oblige… »

S’ensuivra un long développement sur le thème « agir » : entre autres, pour « bâtir une société du plein emploi », pour « faire de notre pays une grande puissance écologique », pour « refonder notre école et notre santé », pour « réunir les territoires »… « Oui, agir sans relâche avec un cap », dira encore Emmanuel Macron qui lance : « Il nous faut inventer une méthode nouvelle. C’est le fondement de la renaissance démocratique dont notre pays a besoin ».

Je fais le serment de léguer une planète plus vivable et une France plus forte.

Quelques autres formules d’un discours ramassé, ce qui est extrêmement rare avec Emmanuel Macron : « Continuons d’aimer la République », « la France n’aura pas fini d’inspirer le monde », « chaque jour qui s’ouvre, je n’aurai qu’une seule boussole : servir ». Et de conclure : « Je fais le serment de léguer une planète plus vivable et une France plus forte ». Vaste programme, diront certains…

’ancien président français François Hollande (à gauche) regarde l’ancien président français Nicolas Sarkozy serrer la main du président français Emmanuel Macron (à droite) après que celui-ci ait prêté serment pour son second mandat de président. AFP

Après avoir prêté serment pour un second mandat, Emmanuel Macron retrouve ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande./AFP)

Premier voyage du second quinquennat à Strasbourg

Avant d’entamer officiellement son deuxième quinquennat le 14 mai prochain à 0 heure, Emmanuel Macron participera aux cérémonies du 8 Mai à l’Arc de Triomphe, puis fera lundi 9 mai un voyage européen à Strasbourg avant de retrouver en soirée à Berlin le chancelier allemand, Olaf Scholtz, pour un entretien et un dîner.

Tout cela alors qu’il réfléchit à la meilleure méthode pour lancer véritablement l’épisode Macron 2. Prolonger le Premier Ministre Jean Castex et son équipe gouvernementale jusqu’au lendemain des prochaines élections législatives (12 et 19 juin) ? Nommer un nouveau Premier Ministre et un nouveau gouvernement dès le 14 mai, à la condition de trouver la bonne personne pour diriger cette nouvelle équipe ?

Une rumeur plus qu’insistante fait état du souhait du Président Emmanuel Macron : après deux Premiers Ministres issus de la droite durant son premier quinquennat, pour ce second bail, il voudrait nommer une femme plutôt de gauche… En privé, il admet que la tâche n’est pas aisée, même si, après ceux d’Elisabeth Borne (ministre du Travail) et de Caroline Cayeux, circule le nom de Carole Delga, présidente de la région Occitanie et menant l’opposition à la « soumission » du Parti Socialiste à la NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) initiée par Jean-Luc Mélenchon.

Mais, il ne faut jamais oublier qu’Emmanuel Macron président s’est toujours considéré comme le maître des horloges. Et à l’image d’un Jean Castex, pour la série Macron 2, il est fort capable de sortir de son cabas un de ces « technos » qu’il affectionne tant… Suite au prochain épisode !

Serge Bressan (à Paris)