Société

L’Europe, le rappel d’un projet loin d’être totalement abouti


Ce lundi 9 mai est la journée de l’Europe. Cette journée marque la déclaration du 9 mai 1950 prononcée par Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, texte fondateur de la construction de l’Union européenne. Plus de septante ans après le lancement de la construction européenne, cette commémoration intervient dans un contexte particulier et rappelle que le projet des pères fondateurs de l’Union est loin d’être fini. Elle rappelle aussi que le projet demande une vigilance de chaque instant.

L’invasion de l’Ukraine, avec les atrocités commises par l’envahisseur russe, est la preuve de la nécessité de cette attention quasi quotidienne de la part des principaux acteurs engagés dans l’édification de l’idéal européen. Par ailleurs, cette guerre qui se déroule aux portes de l’Europe doit aussi interpeller les Etats-membres de l’Union européenne et rappeler à ceux qui aspirent à y entrer, que cette dernière est une protection contre les ambitions de domination de dirigeants comme Vladimir Poutine, pétris de certitude sur la puissance de leur pays et qui veulent étendre leur pouvoir. La guerre en Ukraine rappelle également, si besoin en était encore, qu’il faut une Europe de la défense pour se préserver de toute tentative de dirigeants externes à l’esprit grégaire et belliqueux.

Malgré ces imperfections, l’Europe reste un beau projet face à la mondialisation économique et le renforcement des puissances comme les USA, la Chine (et l’Asie dans son ensemble) et la Russie.

Malgré ces imperfections, l’Europe reste un beau projet face à la mondialisation économique et le renforcement des puissances comme les USA, la Chine (et l’Asie dans son ensemble) et la Russie. Les principaux dirigeants des Etats-membres doivent davantage travailler à rapprocher l’Europe de ses citoyens pour qu’ils réalisent combien elle peut améliorer leur quotidien. Surtout à un moment où les populations européennes sont confrontées à une baisse drastique de leur pouvoir d’achat face à une flambée du prix des carburants et de l’énergie. Que peut faire l’Europe pour les aider et leur garantir un avenir meilleur ? Quels sont ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique ? Que fait-elle pour protéger ses travailleurs face à la guerre fiscale que se livrent les Etats membres pour attirer des entreprises pourtant basées sur le territoire européen favorisant des délocalisations en son sein ?

Les dirigeants européens doivent aussi se rendre compte qu’il n’est plus question de poursuivre une course au nombre de pays attirés dans l’Union, car « qui trop embrasse mal étreint ». Cette course effrénée les a poussés, par le passé, à faire rentrer dans l’Europe, des pays qui, aujourd’hui, menacent sa cohésion et la déstabilisent.

Les principaux dirigeants des Etats-membres doivent davantage travailler à rapprocher l’Europe de ses citoyens pour qu’ils réalisent combien elle peut améliorer leur quotidien.

On pense notamment à la Pologne ou encore à la Hongrie, dirigées par des leaders dont les voix discordantes et les positions n’ont rien de constructives. Il faudra faire preuve de fermeté à leur égard et leur rappeler que la construction européenne n’est pas un projet à la carte où on prend ce qui arrange et où on joue à l’équilibriste avec la stratégie du « un pied dedans, un pied dehors ». Les Anglais se mordent aujourd’hui les doigts avec le Brexit qui est davantage source de complications qu’amélioration de leur situation. Il est désormais certain que si le référendum anglais était organisé aujourd’hui, il donnerait un résultat tout à fait contraire à celui ayant validé la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. La victoire des nationalistes du Sinn Fein des législatives confirme la poussée des partisans de la réunification avec la république d’Irlande, membre de l’Union européenne.

Mais il faut regarder vers l’avenir. Par conséquent, cette date anniversaire du 9 mai doit être un jour pour rappeler que l’Europe sera, pour longtemps, un projet en construction.