SOCIETE

Identité nationale, guerre en Ukraine, migrants : que pensent les Flamands ?


Les résultats de De Stemming 2022, une étude interuniversitaire de la VUB Brussels School of Governance et de l’Université d’Anvers, ont été publiés par VRT NWS et De Standaard.  Comme les éditions précédentes de 2020 et 2021, l’étude a été menée auprès de 2000 citoyens par les professeurs Jonas Lefevere (VUB) et Stefaan Walgrave (Universiteit Antwerpen). L’enquête annuelle sonde les opinions politiques des Flamands sur plusieurs questions d’actualité. Quels sont les critères pour pouvoir affirmer être « un vrai Flamand »? Quel accueil la population du nord du pays est-elle prête à accorder aux réfugiés ? Que pensent-ils de la guerre en Ukraine. La première série de résultats vient d’être publiée. Le rapport complet le sera au mois en juin prochain.

Une identité flamande forte

A la question vous sentez-vous plus belge ou plus flamand ? 44 % des personnes interrogées ont déclaré se sentir à la fois flamands et belges. C’est plus que dans une étude précédente de 2007. C’est surtout le sentiment d’être belge qui semble décliner : 7 % disent se sentir belges et non flamands, alors qu’ils étaient encore 14 % en 2007. Ceux qui se sentent belges, avant de se sentir flamands, ont donc diminué de moitié. L’identité flamande gagne donc clairement du terrain.

Immigration, mais assimilation

Il en ressort également que 76% des Flamands, les migrants non occidentaux doivent adopter notre culture et nos coutumes. Fait marquant : cet avis est également partagé par une majorité d’électeurs de gauche, qu’ils soient du Vooruit, de Groen ou même du PTB.

Savoir parler le néerlandais et respecter les institutions politiques et les lois sont essentiels pour 80 % des personnes interrogées. En outre, l’accès à la nationalité belge pourrait également être rendu un peu plus difficile : 66 % pensent qu’il devrait être plus difficile pour les migrants d’acquérir la nationalité belge. Cela vaut certainement pour les partisans du Vlaams Belang (90 %) et de la N-VA (80 %).

À peine 30 % des personnes interrogées pensent que notre pays devrait accueillir davantage de réfugiés

De tests pratiques contre la discrimination

68 % des Flamands estiment que le gouvernement devrait organiser des tests pratiques pour lutter contre la discrimination à l’embauche. Il n’est pas surprenant que ce thème obtienne de bons résultats à gauche, mais il est également majoritaire à droite : 58 % chez les partisans de la N-VA et 56 % chez les électeurs du Vlaams Belang.

Une politique migratoire plus stricte

Les Flamands sont réticents à la migration. À peine 30 % des personnes interrogées pensent que notre pays devrait accueillir davantage de réfugiés. Seul chez les électeurs de Groen on trouve une majorité en faveur de la migration : 56 %. De manière générale, la plupart des personnes interrogées souhaitent des mesures migratoires plus strictes. Sur une échelle de 0 (moins strict) à 10 (plus strict), la réponse moyenne est de 6,8. Le Vlaams Belang (8,5) et la N-VA (7,4) obtiennent des scores particulièrement élevés, mais aussi Vooruit (6,2). Seuls les électeurs de Groen pensent à nouveau que la politique migratoire actuelle est suffisante.

 Soutien à l’Ukraine, mais accueil limité

S’il existe un soutien aux réfugiés d’Ukraine beaucoup plus important que pour les réfugiés de Syrie ou d’Afghanistan, offrir eux-mêmes un logement temporaire aux réfugiés c’est aller trop loin pour la plupart des flamands interrogées. En revanche, seul le Vlaams Belang est disposé à faire campagne pour un arrêt complet de la migration.

Il est aussi frappant de constater que 57% des personnes interrogées pensent que le nombre de demandes d’asile approuvées a augmenté ces dernières années. Ainsi parmi les électeurs du Vlaams Belang, 78% pensent que c’est le cas. Or ce n’est pas exact, le nombre de demandes d’asile est resté plus ou moins stable : en 2018, il y en a eu 11.510, en 2019, 10.236, en 2020 (année covid) 5.766 et en 2021, 11.297.