Le paradigme économique actuel est pour ainsi dire… complexe. Augmentation du prix des matières premières, augmentation du prix du carburant, de certaines denrées alimentaires… En France, certaines banques ont commencé à prendre en compte certaines de ces caractéristiques lorsqu’est venu le moment de déterminer l’accord d’un prêt immobilier. Certains critères comme l’éloignement du bien par rapport au lieu de travail peuvent ainsi être pris en compte par les organismes prêteurs. Et en Belgique ?
Depuis les confinements de la pandémie, une petite chanson résonne en fond dans le secteur immobilier et dans la presse spécialisée : les conditions d’accessibilité à un prêt hypothécaire se sont durcies. Malgré une demande toujours aussi importante, il est de plus en plus difficile d’accéder à la propriété. En 2021, déjà, plusieurs mesures ont compliqué cette accessibilité à l’achat d’un bien immobilier : pour les primo-acquéreurs, chaque banque doit désormais exiger de la part du candidat emprunteur un apport personnel d’au moins 10 % de la valeur du bien convoité (hors frais), il faut aussi depuis 2021 faire estimer le bien par un expert indépendant en vue d’obtenir le bien convoité.
Des conditions d’accessibilité qui interroge aussi nos voisins français. Selon Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer à BFMTV, les prêteurs veulent disposer de garanties « afin d’être certains que les emprunteurs puissent faire face à d’éventuelles dépenses imprévues.(…) Les banques demandent actuellement toute systématiquement de l’apport personnel (…) et une épargne après opération qui ne sera pas mise dans le projet, mais servira à éviter la souscription d’un crédit à la consommation en cas de dépenses imprévues, comme des travaux de toiture ou l’achat d’une 2e voiture, en limitant ainsi le risque de surendettement ou de non-remboursement du crédit », analyse-t-elle.
Ce ne sont pas les seules conditions que peuvent prendre en compte les banques, certaines d’entre elles regardent également la vétusté d’un bien, ses performances énergétiques ainsi que l’ancienneté professionnelle de l’acheteur pour évaluer les risques. Ces critères n’étaient auparavant, pas ou très peu pris en compte lors des calculs d’octroi.
51 % des courtiers interrogés par Vousfinancer estiment que l éloignement du bien par rapport au lieu de travail est un critère décisif. Vousfinancer lie cette évolution des conditions de prêt à un prix du carburant qui ne semble pas prêt de diminuer. « Nous avons eu des refus de prêt à cause de l’éloignement du bien par rapport au lieu de travail, en raison de la charge financière trop importante que cela allait représenter en termes de carburant », explique Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer sur BFMTV.
Contactées par nos soins, deux banques ont bien voulu expliquer les critères qu’elles prennent en compte lors de l’octroi d’un prêt immobilier.« De nombreux critères entrent en ligne de compte lors de l’acceptation d’un prêt hypothécaire, mais nous examinons tout d’abord la capacité de remboursement des emprunteurs : revenus, charges existantes, l’ancienneté professionnelle, etc. Deuxièmement, nous examinons la valeur (et donc l’état) du bien par rapport au montant demandé, en tenant évidemment compte des limites imposées par la BNB (Banque nationale de Belgique) », décrit ainsi Wouter Baelde, responsable de la communication de bpost bank.
« Chaque dossier est toujours examiné dans son intégralité avant de procéder à l’octroi d’un crédit. Différents facteurs sont analysés : la quotité (montant du crédit/valeur du bien), la capacité de remboursement de l’emprunteur (ratio dépenses/revenus, revenu disponible après dépenses), la sécurité des revenus, les autres dépenses fixes, l’historique de crédit, le coussin financier, etc. », ajoute Belfius.
On peut cependant remarquer que l’énergie a une place importante pour ces deux banques. « Nous conseillons nos clients de prendre en compte les objectifs énergétiques à venir, dans la mesure de leurs possibilités. Il est conseillé d’élaborer un plan sur les années à venir pour rénover la maison en mettant l’accent sur les mesures d’efficacité énergétique », indique Wouter Baelde pour bpost bank.
« L’accent mis sur l’efficacité énergétique est de plus en plus important. Nous recommandons de prendre en compte l’efficacité énergétique de l’habitation ou de rénover une maison non-économe en énergie de manière à en améliorer la performance énergétique. Les maisons économes en énergie offrent en effet plus de confort et sont moins dépendantes de l’évolution des prix de l’énergie », appuie également Belfius. Sur la question d’une hypothétique augmentation des refus de prêts hypothécaires, elles se sont montrées rassurantes. « Il n’y a pas de changement par rapport à la situation précédente », concluent bpost bank et Belfius.
Les enjeux énergétiques sont devenus prépondérants dans beaucoup de secteurs, et l’immobilier ne fait pas exception.
Maxime KLASSEN (st)
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