Politique

Maria Vorontsova, la fille aînée de Poutine assure la propagande de son père en ligne


Qui se cache derrière le pseudo de Maria V. ? Selon Dmitry Kolezev, rédacteur en chef de Republic, un média indépendant russe censuré par Moscou en 2021, il s’agit de Maria Vorontsova, la fille aînée du maître du Kremlin. À 37 ans, la pédiatre et endocrinologue, dont l’histoire et le parcours sont partiellement tenus secrets, assurerait la propagande de son père sur une chaîne Telegram suivie par des anciens étudiants diplômés de la faculté de médecine fondamentale (FPM) de l’université d’État de Moscou et s’y exprime sur des questions politiques d’actualité. Voici ce qu’elle écrit sur l’Occident, les Etats-Unis, la Russie, la Crimée et son père.

Une opinion dans la ligne du Kremlin

D’après les informations relayées par Dmitry Kolezev, la jeune femme aurait rejoint le groupe Telegram à l’automne dernier, en se présentant comme une ancienne de la promotion 2011 du département de médecine de l’université d’État de Moscou, ce qui coïncide avec l’année de promotion de la fille aînée de Vladimir Poutine.

Et les opinions de Maria V. sont en parfaite cohérence avec la politique officielle du Kremlin. Elle affirme notamment que « la Russie n’est pas un agresseur, mais une victime qui est obligée de se défendre dans le cadre de la guerre en Ukraine (…) Blâmer et rejeter toute la responsabilité sur une personne revient à faire confiance à cette seule personne, comme à un tsar (…) Nous ne sommes pas comme les Allemands des années 1930, plutôt comme ceux qu’ils ont bannis » .

Personne en Occident ne veut que notre pays prospère

Dans de nombreux posts, Maria V. critique l’attitude des États-Unis et de l’Union européenne à l’égard de la Russie : « personne en Occident ne veut que notre pays prospère. Ils ont toujours tout fait pour que ça n’arrive pas. Et ils continueront à le faire ». Elle pointe que « personne n’impose de sanctions aux États-Unis pour avoir déclenché des guerres ».

Dans une autre discussion, on peut aussi lire comment Maria W. rend George Soros, un financier américain d’origine juive, né en Hongrie et détesté par la fachosphère, responsable du fait que « la Russie a perdu toute une génération d’esprits en médecine et en science ».
Maria V. fustige enfin l’emploi du terme d’ « annexion » pour parler de la Crimée. Elle estime que « ce mot néglige la volonté du peuple ».

 Bloquée par des sanctions internationales

Alors que la Russie est visée par des sanctions internationales en réponse à l’invasion de l’Ukraine, sur la question de la corruption en Russie, Maria V. minimise leur récurrence dans le pays : « y a-t-il des problèmes ici ? Oui, personne ne le nie. Nous avons plus que quelques traîtres. Il y a de la corruption et la bureaucratie est monstrueuse. Mais voici une question : quel pays n’a pas ces problèmes ? ».
Maria Vorontsova fait elle-même l’objet de sanctions économiques.

Selon un communiqué de la Maison Blanche (Link : https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2022/04/06/fact-sheet-united-states-g7-and-eu-impose-severe-and-immediate-costs-on-russia/) sont aussi dans le viseur de l’Union Européenne, du G7 et des États-Unis : l’élite du Kremlin et parmi elle, les filles de Vladimir Poutine. Ces mesures les coupent de tout système financier et gèlent leurs avoirs hors de la Fédération de Russie.

Deux filles entièrement dévouées au système

Maria Vorontsova est née à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) en 1985, et Katerina Tikhonova est née à Dresde (en Allemagne) en 1986. Elles sont issues du mariage de Vladimir Poutine avec l’ancienne hôtesse de l’air Lioudmila Shkrebneva dont il s’est séparé en 2013. Jusqu’à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les médias ne s’intéressaient guère aux membres de la famille du président russe. Mais, elles participeraient activement aux montages financiers de leur père ce qui attise les curiosités.

 


Copyright : photomontage Facebook

Âgée de 37 ans, Maria Vorontsova est endocrinologue. Elle a étudié la biologie à l’université de Saint-Pétersbourg et la médecine à l’université d’État de Moscou. Elle est également très impliquée dans des travaux de recherche génétique que Vladimir Poutine estime être « un domaine qui déterminera l’avenir du monde entier ».
Elle fait partie du conseil d’administration de Nomeko, une société russe de recherches médicales dont elle est l’une des principales actionnaires. Sogaz est un des principaux investisseurs de Nomeko. Cette compagnie d’assurance appartient au banquier Louri Kovaltchouk, un proche de Vladimir Poutine.

Selon British Broadcasting Corporation Russia, cette société a investi 30 milliards de roubles (476 millions de dollars) dans le projet. Elle a épousé l’homme d’affaires néerlandais Jorrit Joost Faassen dont elle aurait divorcé. Toujours est-il que son mari travaillait pour Gazprombank, une banque privée russe contrôlée en totalité par l’entreprise Gazprom. Aucune estimation de leurs actifs et de leurs avoirs n’est actuellement disponible.

Au service du père

Katerina Tikhonova a 36 ans. Titulaire d’une maîtrise en mathématique, elle est spécialisée en sciences mécaniques et dirige une fondation scientifique et technologique affiliée à l’Université d’Etat de Moscou. Elle gère également l’Institut de l’intelligence artificielle auprès de la même université et Innopraktika, un fonds de soutien aux jeunes scientifiques russes.

En 2013, elle s’est fait connaitre du grand public en terminant cinquième au championnat du monde de rock acrobatique.
Selon Bloomberg, elle était mariée avec Kirill Shamalov, le plus jeune milliardaire en dollars de Russie, vice-président du conseil d’administration de la holding pétrochimique Sibur, fils de Nikolai Shamalov, copropriétaire de la Rossiya Bank, connue comme une banque des « amis » de Vladimir Poutine.
En 2015, une enquête menée par Reuters, avait révélé que la valeur des participations dans des sociétés détenues par Ekaterina Tikhonova et son mari était de 2 milliards de dollars. Alors que le couple a divorcé en janvier 2018, cet événement était selon certaines sources, lié à des transactions financières secrètes chez Sibur visant à éviter les sanctions.

Bien que les deux filles de Vladimir Poutine n’aient jamais confirmé publiquement que le dirigeant russe soit bien leur père, les États-Unis restent persuadés qu’elles l’aident à cacher sa richesse par de multiples montages financiers et à blanchir son argent en achetant des manoirs, des yachts, des œuvres d’art et d’autres biens de grande valeur hors Fédération de Russie.

 


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