MOBILITE

Dimanche, à Liège, on marchera en faveur d’une seconde ligne de tram


Alors que le retour du tram liégeois est en marche sur la rive gauche du fleuve et que les premiers rails peinent à sortir de terre, une vingtaine d’associations liégeoises se mobilisent déjà pour la mise en place de la «Transurbaine» d’ici la fin de la décennie. Il s’agit du projet de construction d’une seconde ligne de tram, parallèle à celle en cours de réalisation  rive gauche, et qui relierait la commune de Ans au quartier de Chênée située aux portes de Liège, rive droite. Pour prouver les bienfaits et l’importance d’une telle ligne, les associations lancent un appel à une grande marche qui aura lieu ce dimanche 12 juin en suivant le parcours de cette « Transurbaine »  rêvée par de nombreux Liégeois, fatigués des problèmes de mobilité en Cité ardente. Le soleil prévoit d’être au rendez-vous, les organisateurs espèrent donc une mobilisation importante.

A Liège, plus de 80% des déplacements s’effectuent toujours en voiture

Pour les organisations participantes, l’ASBL UrbAgora en tête, le constat d’une saturation, déjà présente, du réseau TEC, en particulier sur cet axe malgré des fréquences déjà importantes. « Les projets annoncés par le TEC sur ce même trajet de l’éventuelle Transurbaine, soit la mise en place d’un bus à haut niveau de service,  ne suffiront pas du tout, selon nous, à résoudre ce problème, d’autant plus que d’importants projets urbains, en cours ou annoncés, le long de l’axe, annoncent une augmentation sensible de la demande», explique François Schreuer.

Il faut penser un réseau de transport public qui facilite aussi la circulation dans la ville, et entre les quartiers

Porté par la conviction que, sans corrections, le risque est élevé d’observer une relégation des quartiers situés aux portes de Liège rive droite (Bressoux, Amercoeur, Outremeuse, Longdoz, Vennes-Fétinne, etc), dont les indicateurs socio-économiques sont préoccupants mais aussi par la volonté qu’il est nécessaire plus que jamais de penser  à la mise en place d’un réseau de transport public qui facilite aussi la circulation dans la ville, et entre quartiers, et qui ne soit pas seulement orienté vers la pénétration urbaine, comme c’est encore trop souvent le cas aujourd’hui, un grand nombre de partenaires et de comités de quartier liégeois ont rejoint Urbagora dans leur volonté de faire bouger la mobilité, rive droite aussi.

Le projet du Tec Liège de mettre en place d’un bus à haut niveau de service sur la rive droite est dans les cartons mais pour quand? Il est urgent de faire bouger Liège autrement.

Essentielle mobilisation

« Il est nécessaire voire essentielle d’enfin résorber nos dernières autoroutes urbaines,  transformer l’axe Cadran-Burenville et le Boulevard de l’automobile pour les rendre accueillants aux piétons et aux cyclistes, et pour favoriser la qualité de vie de leurs riverains, ce que seul un tram rive droite pourra faire », poursuit-il.

De façon plus générale, l’agglomération de Liège a pris énormément de retard en matière de mobilité : plus de 80% des déplacements s’y effectuent toujours en voiture individuelle. Que ce soit sur le plan de la qualité de vie, du danger pour les usagers actifs, du bruit, de la pollution de l’air, de notre responsabilité climatique, cela doit changer rapidement. Investir, enfin, dans un réseau de transport public, capacitaire et attractif, est indispensable pour faire évoluer cette situation.

Avancer afin d’éviter d’être encore en retard

« Si nous voulons que le projet ait une chance d’aboutir avant la fin de la décennie, il faudra une décision au plus tard lors de la formation du nouveau gouvernement régional, en 2024. Le projet doit donc figurer dans les programmes électoraux, qui seront bouclés début 2024. Bref : il nous reste environ 18 mois pour construire un large consensus social autour de de ce projet», ajouter encore François Schreuer, aussi conseiller communal dans l’opposition.
Et donc, idéalement, selon Urbagora, il faudrait que, d’ici là, des études techniques soient menées — voire que soit réalisée l’Etude d’incidences sur l’environnement —, pour que la décision à prendre en 2024 soit chiffrée et pour qu’il soit possible d’engager rapidement le chantier.  « C’est donc maintenant que ça se passe, maintenant qu’il faut bouger pour faire bouger les choses !»

Une marche pour témoigner de l’intérêt

Ainsi, elles sont une vingtaine d’associations issues des coins du parcours de la Transurbaine à participer la grande marche de ce dimanche 12 juin. Une marche qui durera toute la journée et comptera environ 13 km. Certains participants feront tout le parcours, d’autres rejoindront la mobilisation en cours de route.  Une série de points de rendez-vous ont été fixé en vue d’expliquer l’importance du projet qui a pour but de cesser d’asphyxier Liège et ses quartiers d’une mobilité mal pensée et précisément de lui offrir enfin un peu de souffle.

La marche sera rythmée par une douzaine de rencontres avec des habitants des quartiers traversés, des urbanistes, des responsables associatifs, lors desquelles seront évoquées différentes facettes de cette seconde ligne de tram.

« Le rythme et l’ambiance seront ceux d’une randonnée tranquille, mais d’une randonnée quand même : si vous souhaitez la suivre, prévoyez de bonnes chaussures de marche, une gourde, un casse-croûte pour midi, un chapeau de soleil,…Nous emprunterons essentiellement Ravel et trottoirs, mais nous serons cependant amenés, sur quelques passages à côtoyer le flux automobile », conclut-il.

Les associations qui marcheront dimanche sont :
urbAgora ASBL; l’Aquilone; Barricade ASBL;  le Centre Franco Basaglia;  le Centre liégeois du Beau-Mur; Comité de quartier Amercoeur; les Comité de quartier du Longdoz, d’Outremeuse; de Sainte-Marguerite; de Sainte-Walburge; de Vennes-Fétinne; Fougères ASBL;  Gracq-Ans;  Gracq-Chaudfontaine;  Gracq-Liège; Inter-Environnement Wallonie; Peuple et Culture Wallonie-Bruxelles; la Plateforme Place Cockerill et Navetteurs.be

Retrouvez le parcours sur www.transurbaine.be