JUSTICE

Quelle prise en charge pour les pédophiles ? L’impasse sur la prévention

En 1996, l’affaire Dutroux aura un retentissement mondial. Elle révèle aux yeux du grand public les atrocités qui peuvent être commises sur des enfants. Vingt-sept ans plus tard, des faits de pédophilie défraient toujours la chronique judiciaire. Début juin, la commune d’Aiseau-Presles, en province du Hainaut, est le témoin de scènes de violence entre des citoyens et la police locale. Cette dernière doit intervenir pour protéger un pédophile présumé en état d’arrestation de la vindicte populaire. Le 22 juin, c’est en Flandre que les faits se déroulent. Un pédiatre de 50 ans, aussi entraîneur de gymnastique, est arrêté à Veldegem pour suspicion de voyeurisme et détention de pédopornographie. Il avait déjà commis des délits similaires par le passé mais avait obtenu une suspension de peine. Qui est pédophile ? Pourquoi et comment le devient-on ? Comment prévenir le premier passage à l'acte et la récidive ? On fait le point.

Canaliser la testostérone

L’OMS classe la pédophilie parmi les paraphilies, soit les troubles de l’orientation sexuelle. Elle y est définie comme « une préférence sexuelle pour les enfants, qu’il s’agisse de garçons ou de filles, prépubères ou au début de la puberté ». Être pédophile ne signifie pas automatiquement être un délinquant sexuel. Un pédophile peut être dit « abstinent », c’est-à-dire qu’il n’a jamais commis d’infraction sexuelle.

En Belgique, la principale réponse apportée à la pédophilie a longtemps été la castration chimique, un traitement hormonal qui permet de bloquer le fonctionnement des organes sexuels en abaissant le taux de testostérone. Son efficacité dépend de la régularité des injections et du suivi psychologique.
A ce traitement médical, certains pays tentent d’y associer d’autres mesures, avec des résultats plus ou moins probants, comme le port d’un bracelet électronique et l’interdiction d’accès au web. Aux Etats-Unis, les plus répressifs en la matière, les délinquants sexuels sont fichés à vie sur internet, un fichier, avec une description de leurs condamnations consultable par tout citoyen. Solution extrême, pratiquée notamment en Suisse : la castration physique, soit l’ablation des testicules par chirurgie, la peine de mort hormonale par excellence, puisque irréversible. Une opération qui ne garantit toutefois pas l’absence totale d’activité sexuelle, l’érection restant possible.

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