Libéré, Farid Kharkhach a été placé dans un centre de rétention
Considéré comme une « pièce rapportée et périphérique », six ans de prison avaient été requis pour sa participation « ponctuelle » à la préparation des attentats de Paris. La cour d’assises spéciale qui a jugé les attentats du 13 novembre a condamné Farid Kharkhach à deux ans de prison, une peine couverte par sa détention provisoire et synonyme de liberté pour le Belge de 39 ans qui vient de passer 5 ans et demi en prison. Libéré dans la nuit de mercredi à jeudi, sans même avoir quitté la prison de Nanterre, dans les Hautes-Seine, où il était incarcéré, il a été placé en rétention administrative à Vincennes. « C’est une décision lunaire », déplore Maître Fanny Vial, son avocate.
Une rétention administrative
« C’était la fin du cauchemar pour lui », avait déclaré son conseil à l’énonce du verdict. « Sa femme était en route pour la maison d’arrêt pour ramener son mari en Belgique, elle venait de prévenir ses enfants que pour la première fois depuis six ans, c’est leur père qui les emmènerait à l’école le lendemain matin, mais quand elle est arrivée, elle a vu Farid Kharkhach quitter la prison dans une voiture de police » détaille Maître Vial.
Farid Kharkhach a été conduit au commissariat de Nanterre où il a passé la nuit et une bonne partie de la matinée. Jeudi midi, il a été transféré au centre de rétention administrative de Vincennes. Ce placement en rétention administrative du Belgo-Marocain est une décision administrative prise par la préfecture des Hauts-de-Seine, territorialement compétente.
Obligation de quitter le territoire
Contactés par nos confrères de BFMTV.com, les services de la préfecture indiquent que « Farid Kharkhach, défavorablement connu des services de police, est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire qui date du 25 février 2022, la mesure administrative est assortie d’une interdiction de circulation sur le territoire français pendant 3 ans. Il va être éloigné vers la Belgique ».
L’avocate de Farid Kharkhach dénonce une « immixtion de l’administratif dans le judiciaire ». « Enfin la justice a reconnu ce qu’il disait depuis 6 ans, à savoir qu’il n’était pas coupable et l’autorité judiciaire n’a pas prononcé d’interdiction du territoire français, mais du côté de l’administratif il y a une volonté d’humilier qui est incompréhensible », martèle son conseil. « Nous dénonçons l’absurdité de cette mesure, Farid Kharkhach souhaitant quitter sans délai le territoire français pour rejoindre la Belgique où réside sa famille et dont il est lui-même ressortissant ».
Copyright – Le centre de rétention de Vincennes à Paris – AFP