RESEAUX SOCIAUX

Snapchat débauche James M. Murray, le patron des services secrets américain

James M. Murray prend sa retraite des services secret US et rejoint Snap Inc, la maison-mère de Snapchat. Crédit: Snap Inc.

WASHINGTON – James M. Murray, Le directeur des services secrets vient d’annoncer qu’il prendrait sa retraite à la fin du mois, après une carrière de 27 ans passée au sein de l’agence chargée de protéger le président des États-Unis. Il a annoncé, dans la foulée, avoir accepté un poste de responsable de la sécurité au sein de la société de médias sociaux Snap Inc, connue pour son application de messagerie, Snapchat. Il prendra ses nouvelles fonctions le 1er août prochain et sera directement rattaché à Evan Spiegel, l’entrepreneur américain, devenu milliardaire à l’âge de 24 ans, cofondateur de l’application mobile Snapchat et directeur général de l’entreprise. Selon certains observateurs, cette nomination va certainement continuer d’alimenter les rumeurs de collusion entre les services de renseignement américains et les géants technologiques du Net.

De la Maison Blanche à la Silicon Valley, il n’y a parfois qu’un pas que s’apprête à franchir James Murray, le directeur du Secret Service, l’agence américaine chargée de la protection du président des États-Unis. « Nous sommes ravis d’accueillir Jim Murray chez Snap et nous avons hâte qu’il rejoigne notre équipe le 1er août », a déclaré le porte-parole de Snap Inc dans un communiqué. « Jim apportera une grande expérience à ce poste qui permettra d’assurer la sécurité des plus de 5.000 employés de Snap qui vivent et travaillent à travers le monde ».

Une carrière dans l’administration publique

James Murray a commencé sa carrière dans le service public en tant qu’enquêteur au ministère des transports. Il a ensuite rejoint les services secrets en tant qu’agent spécial du bureau de New York. Il a fait partie du groupe de travail conjoint FBI-NYPD sur le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001, avant de devenir l’agent de liaison des services secrets auprès du Congrès et du Capitole.

Il devient ensuite superviseur pour les événements nationaux de sécurité spéciale, notamment l’investiture du président Barack Obama en 2009, pour être enfin promu agent de liaison spécial auprès des services secrets à Washington, D.C. Il a depuis participé activement aux efforts de protection des différents candidats à l’élection présidentielle.

 L’ère Trump

Sous sa présidence, Donald Trump nomme James Murray au poste de directeur général des services secrets US. Il occupe ce poste depuis le 1er mai 2019. Selon un communiqué de l’agence, durant trois ans,  « il a guidé avec succès l’agence à travers huit événements spéciaux nationaux de sécurité et près de 20.000 opérations de protection internationales et nationales. Pendant son mandat de directeur, l’agence a également récupéré 4,2 milliards de dollars de pertes dues à de la fraude et a empêché des pertes supplémentaires estimées à 8,1 milliards de dollars dans le chef d’entreprises criminelles ».

La nomination de James Murray chez Snap Inc. intervient alors que le Secret Service s’est retrouvé au centre des débats ces derniers jours, dans le cadre de la Commission parlementaire spéciale chargée de l’enquête sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 et des émeutes qui s’en sont suivies.

En eaux troubles ?

Cette arrivée au sein de Snap Inc. va, sans doute, continuer d’alimenter les rumeurs de collusion entre les services de renseignement américains et les géants technologiques du Net. L’un des symboles de cette ambiguïté n’est autre que l’entreprise Palantir, une société de services et d’édition logicielle spécialisée dans l’analyse et la science des données, basée à Denver, dans le Colorado. Il se dit que l’entreprise développe aussi des services destinés à la police et aux services de renseignement américains. Elle a vu le jour après les attentats du 11 septembre 2001. Elle aurait notamment épaulé la CIA et l’armée américaine dans sa traque de Ben Laden.

Concernant Snap Inc., sa réputation est bien moins sulfureuse que celle de Palantir. La maison mère de Snapchat doit surtout actuellement faire face à une concurrence acharnée sur le segment des réseaux sociaux, fortement concurrencée par Instagram et surtout par TikTok. Les chiffres sont en berne. L’entreprise a perdu 359,6 millions de dollars entre janvier et mars 2022, contre 286,9 millions un an plus tôt sur la même période. Snap Inc. a aussi été déficitaire sur l’ensemble de l’année 2021, avec 488 millions de dollars de pertes.