CULTURE

A Florence, un tableau de Botticelli visé par des activistes de l’urgence climatique


ITALIE. Des militants écologistes du Collectif Ultima Generazione ont récemment collé leur main sur la vitre protégeant un célèbre tableau de Botticelli « Le Printemps » présent dans la Galerie des Offices à Florence. Objectif : s’appuyer sur l’oeuvre de la Renaissance afin de dénoncer et alerter de l’urgence climatique insuffisamment prise en compte.

Le 23 juillet dernier, deux activistes du groupe Ultima Generazione ont collé leur main sur la vitre protégeant le célèbre tableau Le Printemps de Botticelli, exposé ans le musée de la galerie des Offices à Florence.
Une façon aussi pour eux de protéger celui-ci.  Accompagnés d’une troisième personne, ils ont déployé une banderole sur laquelle était inscrite : « Dernière Génération, plus de gaz, plus de charbon ».
« De la même façon que nous défendons notre patrimoine artistique, nous devons nous consacrer à la protection de la planète », a expliqué le groupe dans un communiqué après que les activistes aient été interpellés puis expulsés du musée.  Protégée par une vitre, l’œuvre célèbre de l’artiste de la Renaissance n’a pas été détériorée.

Une oeuvre ésotérique

Le Printemps, œuvre très connue du peintre Sandro Botticelli, paraît représenter l’arrivée d’une saison de Renaissance de la vie, le Printemps. En réalité, il possède un sens plus profond, voire ésotérique. Avec La Naissance de Vénus, autre œuvre du peintre, ce tableau qui se lit de droite à gauche, constitue l’apogée pictural du Néoplatonisme de la Renaissance. Il fait allusion à un épisode écrit par Ovide.

Primavera ou Le Printemps de Sandro Botticelli.

Ce tableau est divisé en trois parties. À droite, la représentation bleutée du Vent Zéphyr essaie de saisir la nymphe Chloris. Il éprouve une passion sauvage pour elle et en fait sa femme Flora, reine de l’éternel printemps et lui offre le royaume des fleurs. Devenu femme féconde, elle répand la vie sur Terre en semant des fleurs. Au centre, souveraine de ce bosquet, la déesse Vénus se tient un peu à l’arrière.
Au-dessus d’elle, Cupidon décoche ses flèches d’amour, les yeux bandés en direction d’une des Trois Grâces. À gauche, Trois Grâces, compagnes de Vénus, dansent une ronde pleine de charme. Elles sont suivies de Mercure, le messager des dieux, qui ferme le tableau.

Trois volets de l’amour 

« L’amour est représenté par plusieurs personnages, qui expriment des formes différentes de l’Amour. La composition du tableau est un véritable cycle dans lequel Mercure et Zéphyr se rejoignent. Tourner le dos au monde avec le détachement de Mercure et retrouver le monde avec l’impétuosité de Zéphyr telles sont les deux forces complémentaires de l’amour, dont Vénus est la gardienne et Cupidon, l’agent », commente l’historienne de l’art Marie-Agnès Lambert.
« Le souffle printanier de Zéphyr et l’esprit de Mercure, représentent deux phases d’un processus récurrent. Celui qui descend sur terre sous la forme du souffle de la passion, retourne au ciel dans l’esprit de la contemplation ».

Y voit donc une définition d’un monde idéal sans plomb, sans gaz ni charbon… qui veut.