Prisons de Nivelles : les services sociaux dans l’impossibilité d’effectuer leur travail
Dans la foulée de mouvements de grogne constatés, cette semaine, dans plusieurs établissements pénitentiaires du pays, à Nivelles, les détenus s’impatient. Ils en ont marre de serrer les dents. Des actions de résistance pointent à l’horizon. Dans la foulée, l'Observatoire International des Prisons (OIP) confirme une situation au bord de l’implosion et dénonce divers manquements attribués à l'administration, a communiqué la section belge de l'organisation. De son côté, Martin Bohon, Directeur de La Touline, le service d'aide sociale aux justiciables de l'arrondissement judiciaire de Nivelles, souligne « une dégradation des conditions de travail des assistants sociaux et un absentéisme record chez les agents pénitentiaires rendant compliquée l'aide à apporter aux détenus ». L’emprisonnement est une mesure onéreuse. Si une personne incarcérée coûte 50.000 euros par an, travailler à la réinsertion post-carcérale porte ses fruits, tant pour l’individu que pour la société civile à devoir protéger de la récidive. Il est urgent de briser l’omerta et de mettre les services sociaux en condition d’effectuer leur travail correctement, estime le secteur. C’est, en outre, du financement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) réduit à néant.
L'OIP reproche à l'administration pénitentiaire des retards importants dans le traitement des dossiers d'exécution des peines, des sous-effectifs au niveau des directions locales et diverses restrictions liées à une surpopulation carcérale récurrente et aux grèves des agents. Les acteurs de terrains ont également de plus en plus de mal à assurer leurs missions et ce, malgré la fin des restrictions sanitaires.
Si les syndicats pénitentiaires se plaignent de leurs conditions de travail, leur absentéisme, devenu chronique, impacte directement les détenus et met à mal le travail des services sociaux.
Cela fait une semaine que les détenus travailleurs n'ont pas eu droit de prendre l’air au préau.
Un accès difficile aux détenus
« A Nivelles la semaine passée, une de mes collaborateurs n’a pu recevoir que 5 détenus sur l'ensemble de la semaine, l'absentéisme battant son plein. Les agents sont en sous-effectifs constant, les congés sont donnés à certains, refusés à d’autres et une ambiance exécrable s’installe. Les entretiens avec les sociaux, les visites, les préaux, les formations sont annulées. Il n'y a que des "impossibilités de recevoir" à cause du trop grand nombre d’agent absent », nous explique Martin Bohon.
« En cette période de vacances et de fortes chaleurs, cela fait une semaine que les détenus travailleurs n'ont pas eu droit de prendre l’air au préau, que celui-ci n'est pas nettoyé, que l'odeur est immonde et donc que les détenus n'ouvrent plus leur fenêtre pour certains, malgré les températures élevées. Les agents présents trouvent eux-mêmes que la situation devient intenable pour les détenus ». En cause : un manque d’effectifs au sein de l’administration pénitentiaire pour faire fonctionner de manière optimale l’établissement. Les services sociaux sont ainsi limités dans leurs visites physiques aux détenus.
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