GUERRE EN UKRAINE

Etats baltes: la police du ciel de l’OTAN sous pavillon allemand, hongrois et italien


Depuis lundi, l’Allemagne, la Hongrie et l’Italie prennent la relève de la mission OTAN de police du ciel dans les États baltes où des avions de combat effectuent des patrouilles aériennes au-dessus de la région de la Baltique. Pendant les prochains mois, quatre chasseurs JAS-39 hongrois et environ quatre-vingts soldats dirigeront la mission depuis la base aérienne de Šiauliai (Lituanie), tandis que quatre Eurofighter allemands décolleront d’Ämari (Estonie). Ils seront accompagnés d’Eurofighter italiens basés à Malbork (Pologne). En outre, ce matin, l’Assemblée nationale française s’est prononcée en faveur d’une adhésion à l’Otan de la Suède et la Finlande. Les deux pays scandinaves ont décidé de renoncer à leur neutralité au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février dernier.

Depuis ce 1er août, des avions de combat allemands, hongrois et italiens effectuent des patrouilles aériennes au-dessus de la région de la Baltique. « La mission de police du ciel de l’OTAN témoigne clairement de la solidarité à l’œuvre entre les Alliés », indique Oana Lungescu, porte-parole de l’Organisation. Et d’ajouter : « À l’heure où la sécurité européenne a été bouleversée par la guerre de la Russie contre l’Ukraine, les chasseurs des pays de l’OTAN se tiennent prêts jour et nuit à protéger l’espace aérien de l’Alliance. La vigilance est permanente ».

Passage de relais

Ces nouveaux contingents ont ainsi pris la relève des unités belges, françaises et espagnoles qui patrouillaient dans la région depuis avril dernier. Après plusieurs mois à Šiauliai, en Lituanie, les chasseurs de l’armée de l’air tchèque resteront déployés tout l’été. Les Alliés se relaient pour surveiller l’espace aérien de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie depuis que ces pays, qui ne possèdent pas d’avions de chasse, sont devenus membres de l’OTAN, en 2004. Par ailleurs, depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, en février 2022, l’OTAN renforce davantage encore les patrouilles aériennes dans la partie orientale du territoire de l’Alliance, où elle mobilise des appareils supplémentaires.

En exécution de la mission OTAN de police du ciel, les chasseurs décollent chaque fois qu’un appareil s’approchant de l’espace aérien de l’Alliance ne suit pas les bonnes pratiques de pilotage, comme celles consistant à déposer un plan de vol et à communiquer avec les contrôleurs aériens. Les pays de l’OTAN mettent à disposition des chasseurs d’intervention rapide prêts à décoller en quelques minutes pour intercepter tout appareil pouvant menacer l’espace aérien de l’Alliance.

Quatre chasseurs JAS-39 prennent le relais dans le ciel des pays baltes.

La Finlande et la Suède renoncent à leur neutralité

Après un vote de l’Assemblée nationale ce mardi, le Parlement français a ratifié les protocoles en faveur de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan. En raison de la guerre en Ukraine menée par la Russie, les deux pays nordiques avaient fait le choix historique de renoncer à leur neutralité.

« Il s’agit d’une décision historique et majeure puisque la neutralité de ces deux états constituait jusqu’ici un principe cardinal», a indiqué la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna.  209 députés français ont adopté le texte, ce matin, contre 46 voix provenant en partie de la France insoumise. Pour sa part, le RN s’est abstenu. Par ce choix, la France a ainsi rejoint les vingt alliés qui ont déjà ratifié les protocoles.

La menace de gel de la Turquie

Cependant, rien n’est encore gagné pour les deux pays candidats de la dernière heure. Si la France s’est accordée pour approuver le processus d’adhésion, la Suède et la Finlande ont besoin d’une ratification des trente Etats membres de l’organisation, afin de bénéficier de la protection en cas d’attaque, comme le stipule l’article 5 de la Charte de l’Otan.
De son côté, la Turquie accuse les deux pays de bienveillance envers le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés d’Ankara, qu’elle considère comme des organisations terroristes. Elle a donc dans la foulée menacé de «geler» le processus d’adhésion. Or, cette adhésion à l’Otan apparait comme  nécessaire en raison du contexte géopolitique actuel.