Sur la route des vins et de beaux villages d’Alsace

Entre Mulhouse et Strasbourg, des villages inchangés, des vignes partout, de beaux hôtels et des viticulteurs locaux qui produisent des merveilles ; c’est toute l’Alsace profonde, intacte et si passionnante. A la découverte de petits villages d’Alsace, pas trop loin de l’affluence un peu trop touristique de Ribeauvillé, Riquewihr, Sélestat ou Kaysersberg, on découvre des lieux formidables qui sont de pures merveilles à découvrir comme Bergheim, désigné en 2022 « le village préféré des français ».

A Bergheim, le temps semble s’être arrêté : des maisons à colombage, ses fortifications du 14^ème siècle, des tours de garde, une enceinte, des pavés, le calme et la sérénité. On se promène dans un village, sans circulation tout au long des anciennes rues, les très belles maisons de vignerons en maçonnerie et pans de bois du 15^ème siècle sont toutes plus surprenantes les unes que les autres : colorées, à boiseries, ornées d’enseignes métalliques, des portes de granges gigantesques. La place du Marché devant la Mairie est abrite un bistrot, proposant un plat du jour à 10 euros. Depuis les coteaux des vignobles qui ceinturent le village, on admire le majestueux château du Haut-Koenigsbourg.

A découvrir le magasin « L’Eglantine de Bergheim » qui met en vente des produits issus d’une exploitation agricole familiale comme des confitures, des miels, des sirops et des infusions.

Le très bel hôtel « La cour du Bailli », avec spa, piscine et jacuzzi, propose diverses formules de logement à des prix tout à fait raisonnables, ainsi que, bien entendu, des dégustations de vin.

A quelques kilomètres, on découvre Zellenberg, juché sur une colline en plein vignoble. Ce village est logé entre les deux célébrités de la région que sont Ribeauvillé et Riquewihr. Il permet d’aller à leur découverte à pied. Les rues sont étroites, en pente, on découvre sur le passage une église datant de 1760, deux tours d’angle des anciens murs de la ville datant de 1252 et coiffées de nids de cigogne, des fontaines de rue, la cloche du tocsin de 1445 sur l’ancien corps de garde et les vestiges de l’enceinte fortifiée. Les promenades autour de la colline permettent de jouir d’une vue exceptionnelle sur la plaine d’Alsace et les Vosges.

A l’entrée du village, l’hôtel « Au Riesling » bien connu des touristes belges, au milieu des vignes, offre de nombreuses promotions de séjour avec également des formules de prix très attractives.

Un village de moins de 1.000 habitants

Un tout petit peu plus loin, on arrive à Beblenheim, super beau village viticole très ancien de 939 habitants, en témoignent les pierres tombales des 15 et 17^ème siècles autour de l’église Saint-Sébastien, ou la fontaine Saint-Nicolas datant de 1500. La cave coopérative locale est le principal employeur du village, et toute la vie se résume à l’entretien des vignes et à la production de vins. La principale animation du village est son auberge « A l’Agneau Blanc », en face de la Mairie. Un établissement sympathique agrémenté d’une très large cour dans un cadre alsacien typique qui invite à la découverte des recettes généreuses et gourmandes et de la cuisine du terroir.

En face du restaurant, on est vite séduit par le caveau du « Domaine de la Vieille Forge ». Fort de son diplôme d’œnologue, on est accueilli par Denis Wurtz (également premier adjoint au Maire) qui fait revivre, depuis 1998, le domaine de ses grands-parents, dont le nom évoque le métier de l’un de ses aïeuls. Installé dans une maison à colombages du 16^ème siècle, il exploite 10 hectares de vignes répartis dans six communes, avec un tiers des surfaces dans quatre grands crus. Ce vigneron passionné par son métier, propose des promenades didactiques dans les vignes, suivies de dégustations généreuses. Ses prix sont hyper corrects, pour des vins raffinés et de très grande qualité (Pinot blanc 7,10 euros, Riesling 7,80 euros, Crémant Brut 8,80 euros ou Gewurztraminer à 13,50 euros) ; une bonne adresse qui vaut absolument le détour.

Vélo et chemins de table

 Pour louer un vélo, surtout électrique, il faut se rendre à Colmar, 15 kilomètres plus loin, au pied d’une impressionnante gare ferroviaire où les trains circulent encore à droite, au contraire des autres régions françaises et principaux pays européens. Le plus bel itinéraire, de +/- 55 kilomètres, longe le canal de Colmar, construit en 1864, ancien embranchement navigable du canal du Rhône au Rhin, une piste cyclable le long de l’eau menant au village d’Artzenheim, situé à la frontière allemande. Une aventure magnifique, dans une nature calme et paisible, sur un itinéraire dégagé et bien aménagé. Seuls regrets : l’itinéraire n’est pas fléché et il faut se débrouiller avec une carte peu précise, le parcours n’est pas agrémenté de coins de repos, ni de petites auberges pour se désaltérer.

Et le cadeau-souvenir de ce passage en Alsace est tout trouvé : ni cigogne en boule de neige, ni tablier alsacien, mais bien des nappes ou des chemins de table de la manufacture « Ribeauvillé », située sur la route menant de Ribeauvillé à Sainte-Marie-aux-Mines. La Manufacture d’Impression sur Etoffes développe depuis plus de deux siècles un savoir-faire unique : un linge de maison haut de gamme, synonyme de luxe, de grande qualité et de tradition. Des tissus d’une qualité irréprochable, aux motifs traditionnels ou tendance, composent une large gamme de linge d’office, de maison (nappes, serviettes, chemins de table, torchons (essuies) ou encore de cuisine pour une maison qui fournit les Palais de l’Elysée ou de Buckingham.

Une très belle région qui vaut une visite de quelques jours. Signalons une très bonne mention aux efforts constants des offices du tourisme, qui éditent des cartes de chaque village, des promenades ainsi qu’un fascicule explicatif de toutes les maisons, édifices et monuments à visiter dans chaque lieu. L’Alsace mérite votre visite.

Caroline Vanbossel