Si l’on trouve le lithium, un métal alcalin de couleur blanc argenté, partout dans la nature, sa forme exploitable n’existe que dans quelques endroits de la planète. Le marché mondial du lithium, métal stratégique pour la décarbonation des économies, est concentré dans les mains de quelques acteurs. Le Salar d’Atacama au Chili fait partie, avec le Nord-Ouest Argentin et le Sud-Ouest Bolivien du « Triangle de l’or blanc » qui rassemble à lui seul 60% des ressources mondiales en lithium, un composant mineur (environ 5%), mais indispensable aux voitures électriques, batteries de téléphones portables et ordinateurs. Les ressources sont pourtant loin d’être infinies, les conséquences environnementales de son extraction sont encore très peu étudiées et son recyclage, s’il est envisagé, serait très énergivore. Animaux, plantes, eau, la vie disparaît au gré de son extraction.
A l’heure des véhicules électriques, sans parler de l’omniprésence dans notre vie de tous les jours d’équipements alimentés par des batteries au lithium, l’Amérique latine découvre cette nouvelle ressource stratégique que recèle son sous-sol et qui fait l’objet de vives convoitises de la part de grandes sociétés multinationales. La méthode d’exploitation est la même dans les 3 pays. La saumure des lacs salés d’altitude (salars) est extraite, puis s’évapore pendant 9 mois. Vient ensuite l’étape des traitements, puis de l’exportation sous forme de carbonate de lithium. Deuxième producteur mondial, le Chili extrait et transforme son lithium dans le désert d’Atacama, dans l’immense Salar au sud de San Pedro de Atacama. L’Argentine n’est que le 4ème producteur mondial derrière l’Australie, le Chili et la Chine, mais le pays possède un potentiel fantastique. Si la Bolivie n’est aujourd’hui pas un immense producteur, elle possède la première réserve mondiale, avec 40% d’un total estimé à 11 millions de tonnes, notamment au Salar de Uyuni. Selon l’institut d’études géologiques des Etats-Unis (USGS), la production mondiale de lithium s’est élevée à 100 millions de tonnes en 2021, contre 82 millions en 2020, et venant surtout de quatre pays : Australie, Chili, Chine et Argentine. Suivent le Zimbabwe, le Portugal et le Brésil.
Des voitures électriques pas très écolo in fine
Pour les constructeurs automobiles, les batteries au lithium ionique (électrochimiques) sont devenues des éléments stratégiques. Leur fabrication se réalise avec du dioxyde de cobalt et du lithium. Parmi les matériaux les plus importants pour l’industrie électronique figurent : le lithium, le nickel, le cobalt, le tantale, le cuivre, l’étain et l’or. Outre le lithium, les batteries pour voitures électriques contiennent aussi, entre autres, du cadmium, du mercure et du plomb. De facto, les nouvelles voitures électriques dites « vertes » ne sont pas aussi « vertes » que ce que les constructeurs nous vendent.
Si une voiture électrique pollue moins qu’une voiture thermique, avec une empreinte carbone réduite de moitié sur l’ensemble de son cycle de vie, les batteries électriques ont un réel impact environnemental. Leur production nécessite plus de ressources, ce qui cause des problèmes d’approvisionnement avec des coûts qui explosent. Au mois de janvier 2021, le prix de la tonne de lithium était de 11.000 euros. Elle était à 45.000 euros au 1er janvier 2022.
Une toxicité voilée au nom de l’écologie
Le lithium tout particulièrement pose un problème d’écotoxicité de par son extraction. Les dommages environnementaux sont réels. Sur le site d’Atacama, au Chili, les mineurs prélèvent près de 200 millions de litres d’eau par jour. Le pompage de la saumure du sous-sol crée un vide détournant l’eau douce disponible au détriment de la santé des populations locales, de l’agriculture et de l’écosystème.
Et ce n’est pas près de s’arrêter. L’entreprise minière chilienne Soquimich (SQM), détenue depuis la dictature de Pinochet par Julio Ponce Lerou, neveu de l’ex-général chilien, prévoit de tripler sa production de lithium d’ici à 2030 pour atteindre 180.000 tonnes d’équivalent carbonate de lithium (LCE) par an.
Un impact environnemental différé
Le recyclage des batteries pose également problème. Des millions de batteries seront mises au rebut au cours des dix prochaines années. Selon les dernières estimations de Greenpeace (Link : https://www.greenpeace.org/eastasia/press/6175/greenpeace-report-troubleshoots-chinas-electric-vehicles-boom-highlights-critical-supply-risks-for-lithium-ion-batteries/), 145 millions de voitures électriques seront en circulation d’ici 2030 et plus de 12 millions de tonnes de batteries lithium-ion seront en fin de vie. Si de nouveaux procédés permettant de récupérer jusqu’à 95 % des constituants des batteries sont en cours de développement, en Europe, seuls 5% des batteries au lithium sont actuellement recyclées.
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Les batteries Li-ion pour voitures électriques NE contiennent PAS de cadmium, PAS de mercure et PAS de plomb.
Et cette erreur n'est pas la seule dans cet article uniquement à charge