Crise énergétique : Test-Achats déplore le manque de courage politique
Alors même que l’automne et l’hiver n’ont pas encore commencé, les prix du gaz et d’électricité continuent à s’envoler, mettant des milliers de ménages dans l’impossibilité de régler leurs factures et de nombreux autres sous pression. Afin de préserver un maximum de personne, Test Achats avait demandé au gouvernement d’adopter des mesures urgentes, telles que le plafonnement des prix, la taxation des surprofits et la réintroduction des contrats fixes. « Nous déplorons un manque de courage politique lors du comité de concertation consacré à l’énergie le 31 août. Nos requêtes sont loin d’avoir été entendues. Aucune nouvelle mesure n’a été adoptée pour soulager les ménages. Seules les mesures actuelles – baisse de la TVA, tarif social élargi – ont été prolongée », déplore Julie Frère, porte-parole de Test Achats. Entretemps, un effet domino se met sournoisement en place. Pour contrer le phénomène, l’association de protection des consommateurs prône une facture d’électricité net d’impôts.
« C’est un véritable drame social. En août, la facture d’électricité s’élevait à 2.200 euros par an, celle de gaz à 3.800 euros. Si on part de ces chiffres, des factures annuelles qui s’approchent du montant hallucinant de 10.000 euros par an ne sont plus une fiction mais une réalité douloureuse », développe Julie Frère. « De moins en moins de personnes peuvent échapper à ces prix extrêmes. Les contrats fixes d’un an signés l’été dernier arrivent tous à échéance, ce qui signifie que chaque jour qui passe, davantage de clients seront contraints de souscrire à des contrats variables à ces prix sans précédent et de supporter seuls les éventuelles futures hausses de prix », indique Test-Achats.
Des recommandations non suivies
Alors que les prévisions pour les mois à venir ne sont pas réjouissantes et malgré les prix fous, les recommandations de l’association de défense des consommateurs n’ont pas été entendues par le gouvernement, à savoir : sobriété énergétique, taxation des surprofits, réintroduction des contrats fixes à un tarif régulé, – en particulier pour les fournisseurs d’énergie qui disposent de leur propre capacité de production – et nettoyage de la facture d’énergie, en supprimant les redevances, taxes et obligations de service public qui alourdissent une facture déjà très salée.
Effet domino
La crise énergétique met le couteau sous la gorge des consommateurs, mais aussi à des fournisseurs d’énergie. L’augmentation considérable des prix de l’énergie rend très vulnérables les petits acteurs qui ne disposent pas de leur propre production et sont contraints d’acheter de l’électricité et du gaz sur les marchés.
Ainsi, après la faille d’Energy2Business en septembre 2021, c’est de Vlaamse Energieleverancier qui a mis la clé sous le paillasson au mois de décembre. L’organisation de protection des consommateurs n’exclut pas que d’autres acteurs du marché de l’énergie suivent dans les mois à venir. C’est pourquoi elle demande aux régulateurs, qui ont la mission légale de contrôler la situation financière des fournisseurs, d’imposer un coussin financier financiers plus strict. En cas de faillite, il est en effet très difficile pour les consommateurs de récupérer leurs éventuels créances
Une facture net d’impôts
La crise énergétique ne date pas des manœuvres de la Russie en Ukraine. Cela fait déjà plus d’un an que le gaz et l’électricité subissent des augmentations spectaculaires de prix et Test Achats craint que la pauvreté énergétique ne touche de plus en plus de ménages.
Déjà en décembre 2021, l’organisation, soutenue par une pétition de plus de 33.400 signatures, avait plaidé en Commission de l’énergie au Parlement fédéral pour une véritable réforme fiscale sur l’énergie.
« Tout le monde s’accorde à dire que la société doit s’électrifier afin d’atteindre les objectifs climatiques. Or, c’est précisément la facture d’électricité qui contient le plus de taxes et de redevances, la rendant parmi les plus chères d’Europe. Nous prônons une facture réduite à l’essentiel, abordable, transparente et équitable, soit réduite au coût des électrons, à leur transport et à leur distribution. Le moment est venu de repenser structurellement la facture d’énergie en Belgique ».
Pour financer la nécessaire transition énergétique, Test Achats estime qu’il existe de meilleures alternatives telles que des fonds généraux ou la création d’un fonds climats, financé par une taxe sur le CO2. « La facture d’électricité ne doit à tout le moins plus être plus traitée comme une note d’impôt. Il est grand temps de faire preuve de courage politique », affirme Julie Frère au nom de Test Achats.
A noter : Pour les personnes qui doivent ou souhaitent changer de fournisseur, qui ont des questions sur l’énergie, ou qui rencontrent des difficultés Test Achats a ouvert le numéro gratuit 0800 504 50.
