Cela suffit le cirque électrique !
Quelle pitié de voir nos grands politiques n’avoir plus qu’un mot à la bouche : aller pêcher les surprofits de ces gros picsous producteurs d’électricité… Même en supposant que cela soit juridiquement possible, ce qui reste à voir, et en acceptant que ce serait bienvenu si la redistribution est faite correctement, la question en fait n’est pas celle-là !
Assez des réponses à la petite semaine ! Assez de rejeter la responsabilité dans le camp des autres ! Il faut des solutions structurelles pour sortir du marasme dans lequel les décideurs politiques nous ont mis (et non pas les producteurs d’électricité !).
Qui a décidé la mise en place du marché bancal de l’électricité, cause de la hausse des prix venant de la hausse des prix du gaz ? Les politiques, au niveau européen, et donc bien sûr, au niveau national. A eux de porter le chapeau ! Et de trouver les vraies solutions, répétons-le, structurelles.
Il faut dès aujourd’hui revenir à un prix de l’électricité, bien public et non vulgaire marchandise, qui soit le reflet de son vrai cout de production avec une marge raisonnable de bénéfices et d’investissements. Mais il faut aussi veiller à ce que ce coût soit le plus bas possible, en prenant en compte tous les aspects des coûts de la chaîne de production.
Que nos politiques fassent leur mea culpa, et réforment structurellement le marché électrique
Il faut privilégier le mix de production qui combine le moindre coût global, la plus faible empreinte carbone et la fiabilité maximale. Et si on fait tout cela, alors il n’est même pas besoin de se serrer la ceinture. Comment ? Pas besoin de photo-finish : il faut garder toutes nos centrales nucléaires en fonctionnement le plus longtemps possible (aussi longtemps que l’autorité de sûreté donne l’agrément).
Comme l’ont montré des rapports de l’OCDE, le nucléaire existant (en durée de vie prolongée) est la moins coûteuse des façons de produire de l’électricité. Plus personne ne contredit le fait que l’empreinte carbone du nucléaire est quasi nulle (au même niveau que l’éolien, mais bien meilleur que le solaire photovoltaïque).
Enfin, le nucléaire est pilotable et non intermittent, et n’a donc pas besoin de stockage encore inexistant ou de gaz carboné pour venir à la rescousse quand il n’y a pas de vent ou de soleil (c’est-à-dire la majeure partie du temps).
En conclusion… plutôt que de se montrer dans les débats télévisés comme les chevaliers blancs sans peur et sans reproche, montrant du doigt les surprofits de vilains producteurs… que nos politiques fassent leur mea culpa, qu’ils réforment structurellement le marché électrique… et annulent la désastreuse loi de l’Ecolo Deleuze de 2003 et négocient avec ENGIE le maintien de tous nos réacteurs nucléaires en fonctionnement.
S’ils ne sont pas capables de faire cela, ils ne méritent que notre mépris, qu’ils démissionnent en bloc et allons aux élections.
Marc DEFRENNES
Ingénieur Civil
de Dilbeek