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Le roi Mohammed VI du Maroc annoncé au sommet arabe d’Alger

Le roi Mohammed VI est annoncé au sommet arabe de début novembre à Alger.

Selon plusieurs médias internationaux, le roi Mohammed VI participera personnellement au Sommet de la Ligue arabe, qui se tiendra en Algérie les 1er et 2 novembre prochains. Cette participation pourrait-elle ouvrir la voie à une relative désescalade entre le Maroc et l’Algérie et créer les conditions d’une relative unité en Afrique du Nord ? Un groupe de soutien composé de 35 pays dont les nations du Golfe ont affirmé l’intégrité territoriale du Maroc et sa souveraineté sur le Sahara occidental.

Citant des « sources bien informées », le magazine d’informations panafricain, Jeune Afrique, a indiqué que plusieurs pays du Golfe tels que le Qatar et le Koweït ont été informés que le monarque marocain « participera personnellement » au 31e Sommet arabe. En effet, cette participation intervient dans la foulée des encouragements du Maroc invitant les autres Etats arabes à participer à des sommets « à un niveau très élevé » pour assurer leur succès.

La visite pourrait être un signe que les tensions entre les deux pays voisins ne peuvent pas être aplanies et être l’occasion pour les deux pays d’ouvrir la voie vers une nouvelle ère dans les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie. Les relations entre les deux pays voisins maghrébins ont été particulièrement tendues ces trois dernières années. L’Algérie, soutien financier et logistique du Front Polisario, ne souhaite pas changer sa position, mais souhaite discuter avec les autorités marocaines. Or, suite à la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël (soutien indéfectible de la marocanité du Sahara), le régime algérien a rompu tout contact officiel avec le Maroc en août 2021. Entre-temps, le roi du Maroc, Mohammed VI a affirmé, à plusieurs reprises, que le Maroc est ouvert à un « dialogue franc » avec l’Algérie pour mettre fin à l’impasse politique vieille de plusieurs décennies entre les deux pays frères et promouvoir la stabilité et la prospérité régionales.

L’intégrité territoriale du Maroc non négociable

Mohammed VI avait également insisté sur le fait que l’intégrité territoriale du Maroc n’était pas négociable. De nombreux observateurs doutent probablement que la visite annoncée du monarque chérifien en Algérie modifie substantiellement l’engagement avoué du régime algérien pour la lutte séparatiste du Polisario. La semaine dernière, tout en annonçant que l’Algérie enverrait son ministre de la Justice, Abderrachid Tabi, comme « envoyé spécial » pour inviter le roi Mohammed VI à assister au sommet de la Ligue arabe, de nombreuses sources gouvernementales algériennes anonymes ont insisté sur le fait que cela ne changerait pas leur position vis-à-vis du Front Polisario.

Je voudrais envoyer un message clair au monde : la question du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc voit son environnement international.

Mohammed VI a appelé les partenaires du Maroc à « clarifier » leur position sur le territoire contesté du Sahara occidental. « Je voudrais envoyer un message clair au monde : la question du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc voit son environnement international », a-t-il déclaré dans une récente allocution télévisée. Il a également indiqué qu’il s’agit d’une « mesure claire et simple de la sincérité des amitiés » entre le Maroc et ses partenaires. C’est un message sans équivoque pour les pays qui ne soutiendraient pas le plan d’autonomie proposé par le Maroc.

Soutien des monarchies du Golfe

Les Emirats arabes unis sont en tête des 35 pays qui ont renouvelé leur soutien à l’intégrité territoriale du Maroc.  Ils ont rappelé la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental lors de la 51e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDHNU) à Genève. Le porte-parole des Emirats arabes unis au conseil s’est exprimé « au nom des 35 pays qui soutiennent la pleine souveraineté du Maroc sur ses régions du sud ». Dans un communiqué, le groupe de soutien à l’intégrité territoriale du Maroc a salué l’ouverture de consulats généraux dans les villes marocaines de Laâyoune et Dakhla, affirmant que cette décision renforcerait « la coopération économique et d’investissement au profit des habitants ». Il a relevé les efforts du Maroc pour « améliorer et respecter » les droits de l’homme dans toutes les régions du pays, en particulier « l’interaction positive » du Maroc avec les procédures spéciales du HCDH (Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme) à Laayoune et Dakhla. Le groupe est composé de 35 pays, dont les Emirats Arabes-Unis, Bahreïn, l’Arabie saoudite, le Burkina Faso, le Burundi, la République centrafricaine, les Comores, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, Djibouti, la Dominique, le Gabon, le Guatemala, la Guinée , Guinée équatoriale, Gambie, Guinée Bissau, Haïti, Jordanie, Libéria et Koweït, le Sultanat d’Oman, le Qatar, le Sénégal, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Sao Tomé-et-Principe, la Sierra Leone, la République dominicaine, la Zambie, les Maldives, le Yémen et le Maroc.

L’Union du Maghreb arabe appelle à la réconciliation entre le Maroc et la Tunisie

L’institution dit « regretter le déclenchement d’une nouvelle crise au milieu de la longue querelle maroco-algérienne et de la crise libyenne ». Taieb Baccouche, secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe (UMA), prône « la réconciliation entre le Maroc et la Tunisie ».

Il faut dire que la décision du président tunisien d’inviter le chef du Polisario à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) a provoqué de vives tensions diplomatiques. Pour Taieb Baccouche, « les tensions régionales semblent s’aggraver malgré son appel lancé il y a des mois à la Tunisie pour qu’elle prenne des initiatives de désescalade alors que les hostilités s’intensifient entre l’Algérie et le Maroc après que le Gouvernement algérien a annoncé sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc ».

Il a également suggéré l’organisation d’une une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères du Maghreb pour discuter d’une solution politique à la crise libyenne vieille de dix ans.

Hamid Chriet, éditorialiste L-Post « Londres »