Italie : la post-fasciste, Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia), forme son gouvernement

Giorgia Meloni, leader du parti d’extrême-droite italien Fratelli d’Italia, qui avait remporté les suffrages lors de l’élection gouvernementale du 25 septembre dernier en Italie, vient d’accepter sans réserve la tâche de former le nouveau gouvernement lors de sa rencontre officielle avec le président de la République italienne, Sergio Mattarella. Cet accord a été entériné après plus d’une heure de conversation au Palais Quirinal, résidence de travail du président Matarella. C’est à l’issue de l’entretien qu’a été dévoilée la liste des ministres du nouveau gouvernement italien: 9 sont issus du parti d’extrême-droite de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia ; 6 autres proviennent de la Lega Nord, parti de droite de Matteo Salvini et enfin, les 5 ministres restants proviennent de Forza Italia, le parti de centre-droit de l’ancien président du Conseil des Ministres italien, Silvio Berlusconi. 

Le nouveau Gouvernement italien de la post-fasciste Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia) vient d’être formé et les premières observations, à chaud, que l’on peut tirer de ce tirage au sort sont de plusieurs ordres.

La première est qu’il y a une forte disparité numérique entre les hommes et les femmes dans ce tout nouveau gouvernement. En effet, on ne recense seulement que 7 femmes pour un total de 26 postes ministériels qui étaient à pourvoir, ce qui pourrait bien présager de la tendance de la politique générale de ce gouvernement quant aux Droits des Femmes, tendance conservatrice déjà fort critiquée ces dernières semaines, depuis l’élection du 25 septembre, notamment pour ce qui est de la mise en péril du Droit à l’avortement en Italie, sujet qui fait amplement débat au sein de l’opinion publique.

Un gouvernement déjà menacé par Silvio Berlusconi…

La seconde observation serait ainsi que Matteo Salvini, leader de la Lega Nord, et grand perdant de ces dernières élections, n’a pas obtenu le portefeuille de l’Intérieur comme il le désirait pourtant et l’avait maintes fois exprimé lors des négociations de ces dernières heures. Pour rappel, Matteo Salvini avait déjà exercé la charge de ministre de l’Intérieur durant le Gouvernement Conte 1er, pour une courte durée d’un peu plus d’un an entre juin 2018 et septembre 2019, période durant laquelle son mandant avait été fortement critiqué par l’opinion publique notamment pour différents débordements et abus de pouvoir liés à sa fonction à l’intérieur. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons qui auraient poussé Giorgia Meloni à ne pas accéder à sa demande de récupérer sa précédente charge de ministre de l’Intérieur.

Enfin, ce qui étonne au vu des derniers bruits de couloirs, c’est l’absence de Silvio Berlusconi qui, usant et abusant de ses éternels jeux de pouvoir, avait fait savoir que s’il n’est pas repris, il  ferait tout pour faire tomber ce gouvernement. En revanche, on notera bien la présence de Antonio Tajani, ancien bras droit du Cavaliere et surtout ancien président du Parlement européen. Mr Tajani est également l’un des membres fondateurs du parti de Silvio Berlusconi, Forza Italia, l’un des piliers du cartel centre-droit qui a permis à Giorgia Meloni de devenir Première ministre. En effet, le parti Fratelli d’Italia, malgré son record historique de 26% du total des suffrages, n’a pas la possibilité de former un gouvernement sans une coalition avec le parti de droite, Lega Nord, de Matteo Salvini et celui du centre-droit, Forza Italia, de Silvio Berlusconi.

Les premières réactions des élus de ce tout nouveau gouvernement ne se sont pas fait pas attendre, avec pour Matteo Salvini, une petite touche d’espérance: « Cinq ans ensemble pour changer l’Italie », a-t-il commenté.

Silvio Berlusconi, quant à lui, mauvais perdant de ce tirage au sort, a déclaré : « Nous apporterons une contribution décisive et nuancée (…) ». Pour le président de la République, Sergio Mattarella, ce sera plutôt le pragmatisme qui sera mis en évidence lors de cette toute première appréciation : « Il fallait aller vite ».

La prestation de serment de la nouvelle Première ministre et de toute son équipe est prévue ce samedi 22 octobre à 10h, au Palais du Quirinale à Rome.

Aury Colombo (Journaliste et correspondante en Italie)

 

 

Voici la liste officielle du nouveau Gouvernement italien :

 

Giorgia Meloni (FDI), Première Ministre ;

Matteo Salvini (LN), vice-Premier Ministre et Ministre des Infrastructures ;

Antonio Tajani (FI), vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères ;

Giancarlo Giorgetti (LN), Ministre de l’Économie ;

Adolfo Urso (FDI), Ministre des Entreprises et du  ‘’Made in Italy’’ ;

Paolo Zangrillo (FI), Ministre de la Transition Écologique ;

Guido Crosetto (FDI), Ministre de la Défense ;

Matteo Piantedosi (LN), Ministre de l’Intérieur ;

Carlo Nordio (FDI), Ministre de la Justice ;

Marina Elvira Calderone (TECH), Ministre du Travail ;

Orazio Schillaci (TECH), Ministre de la Santé ;

Giuseppe Valditara (LN), Ministre de l’Éducation et du Mérite ;

Anna Maria Bernini (FI), Ministre des Université et de la Recherche ;

Gennaro Sangiuliano (TECH), Ministre de la Culture ;

Gilberto Pichetto Fratin (FI), Ministre de la Fonction Publique ;

Francesco Lollobrigida (FDI), Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire ;

Elisabetta Casellati (FI), Ministre des Réformes ;

Roberto Calderoli (LN), Ministre des Affaires Régionales ;

Raffaele Fitto (FDI), Ministre des Affaires Européennes ;

Alessandra Locatelli (LN), Ministre pour le soutien au Handicap ;

Andrea Abodi (TECH), Ministre de la Jeunesse et du Sport ;

Eugenia Roccella (FDI), Ministre de la Famille, de la Natalité et de l’Égalité des Chances ;

Luca Ciriani (FDI), Ministre des Relations avec le Parlement ;

Daniela Santanchè (FDI, ex-FI), Ministre du Tourisme ;

Sebastiano Musumeci (FDI), Ministre pour la gestion de la Mer et du Sud ;

Alfredo Mantovano (TECH), Sous-Secrétaire du Premier Ministre ;

 

Légende :

 

FDI – Fratelli d’Italia (Giorgia Meloni)

LN – Lega Nord (Matteo Salvini)

FI – Forza Italia (Silvio Berlusconi)

TECH – Indépendant