Politique

Scandale au Parlement wallon : Magnette demande la démission de Marcourt et joue à la girouette


Après avoir soutenu le président du Parlement wallon sur les plateaux de télévision (RTBF) jeudi 8 décembre, Jean-Claude Marcourt (PS) estimant qu’il n’a commis « aucune faute personnelle », le président du PS, Paul Magnette, a demandé le lendemain 9 décembre la démission de tout le bureau politique de l’assemblée législative wallonne. Mais séquence que tente d’écrire le président du PS interpelle, car que s’est-il passé pour imposer ce revirement de position en 24 heures ? Le président du Parlement wallon semble faire de la résistance rappelant qu’il a été choisi par une assemblée jusqu’en mai 2024, mais il risque d’être lâché par les députés socialistes wallons qui seront tentés de respecter la ligne tracée par leur président et vont lui retirer leur soutien. L’implication de Jean-Claude Marcourt dans le dossier Nethys et qui lui a valu une perquisition de son bureau présidentiel le rattrape et fragilise sa position. Chantre de la gouvernance, les Ecolos, également membre du bureau vont probablement emboîter le pas à Paul Magnette et opter pour la démission. Le MR ne veut pas précipiter les choses.

Le scandale des frais et des voyages dispendieux du greffier, Frédéric Janssens, et du président du Parlement wallon, Jean-Claude Marcourt (PS), continue à faire des vagues et provoque un séisme dans le landerneau politique wallon. Après avoir soutenu, jeudi 8 décembre, ce dernier suite aux révélations de nos confrères du « Soir », le président du bureau politique de l’Assemblée législative régionale estimant sur les plateaux de la RTBF qu’il n’avait « aucune faute personnelle » et que la responsabilité était « collective », Paul Magnette, président du PS a fait vendredi 9 décembre un revirement de 180 degrés. Chez nos confrères de la RTBF, il a demandé une démission collective du bureau politique présidé par Jean-Claude Marcourt. Les autres membres bureau sont Jacqueline Galant (MR), la première vice-présidente ; Manu Disabato (Ecolo), également vice-président, et les secrétaires Sophie Pécriaux (PS) et Sybille Coster-Bauchau (MR).

Marcourt fragilisé par l’ombre des mains invisibles dans le dossier Nethys

Dans une première réaction citée par nos confrères de la RTBF, Jean-Claude Marcourt semble faire de la résistance, car il leur a fait savoir qu’il est élu par ses pairs jusqu’en mai 2023 (les instances sont renouvelées chaque année). Mais sa position est fragile, car il y a fort à parier que les députés socialistes wallons vont suivre la ligne de leur président et priver l’ancien ministre wallon de l’Economie de leur soutien. Dans la foulée, la secrétaire du bureau politique du Parlement wallon, Sophie Pécriaux a suivi la consigne du président Magnette et a démissionné du bureau. La position de Jean-Claude Marcourt est d’autant plus instable que le scandale dans lequel il est impliqué fait remonter à la surface le dossier Nethys dans lequel il est présenté comme l’une des « mains invisibles » qui avaient joué dans cette affaire qui a sérieusement ébranlé le PS liégeois et a fragilisé sa position au sein du parti à la rose. Les conséquences se font encore sentir aujourd’hui… Son bureau présidentiel à Namur avait même été perquisitionné, ce qui était une première pour un président du Parlement régional. Le Liégeois vacille sérieusement de son perchoir namurois et sa position risque de finalement devenir intenable.

Faire monter l’opposition à bord du bureau du Parlement

La question est de savoir ce que vont faire les autres partis, pris de court par leur homologue socialiste qui, visiblement, aurait fait sa sortie sur une démission collective du bureau politique du Parlement wallon dans la presse sans concertation. Chantre de la bonne gouvernance, Ecolo aura du mal à ne pas s’aligner sur la position du PS. Le président du MR, Georges-Louis Bouchez refuse de prendre une position dans la précipitation et prend acte du retrait de la confiance du PS à son député Marcourt. Lui, veut plutôt prendre le temps de l’explication avant d’imposer une démission aux représentantes du MR que sont rappelle au passage que Jacqueline Galant et Sybille Coster-Bauchau. Mais pour envoyer un signal fort, la démission collective des membres du bureau finira par s’imposer. Mais les autres de la majorité wallonne rejoignent Paul Magnette dans sa proposition d’ouvrir le bureau politique du Parlement wallon aux partis de l’opposition. Le PTB, dans l’opposition, a déjà montré son intérêt pour l’option. Les Engagés (ex-cdH) devrait suivre. Pour rappel, c’est la pratique au Parlement bruxellois où l’opposition est associée au contrôle des dépenses du parlement régional de la capitale.


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