Soldes: quand les touristes sauvent le boxing Day à Londres
Les soldes d’hiver ont démarré au Royaume-Uni avec le traditionnel Boxing day de ce lundi 26 décembre au lendemain de la fête de Noël. Mais les bonnes affaires de cette fin d’année ont un goût particulier en raison d’une inflation galopante à 11%, la crise du coût de la vie et du pouvoir d’achat ainsi que la grève des cheminots et du transporteur ferroviaire Eurostar. Quel sera l’impact de ces éléments sur les achats en ce début des soldes? Reportage sur Oxford Street en plein cœur de Londres.
Il y avait beaucoup de monde ce mardi 26 décembre sur Oxford Street à Londres, la majorité d’entre eux étaient des touristes. Baucoup de Britanniques ont joué la prudence et ont préféré rester chez eux. Car ils n’ont pas tellement le moral pour les bonnes affaires en cette fin d’année 2022. En effet ils n’ont tout simplement pas voulu dépenser de l’argent dans les magasins après avoir payer leurs factures d’électricité et de gaz. Et pourtant, les vitrines des magasins affichent des réductions entre 50% et 80% dès ce début des soldes.
Le Boxing Day post Covid
C’est l’un des jours de vente au détail les plus importants de l’année et, bien qu’il n’y ait pas eu de restrictions Covid à affronter pour la première fois depuis 2019, le premier jour des soldes d’hiver du Boxing Day a été perturbé par les grèves ferroviaires, ainsi que par les contraintes de la crise du coût de la vie.
Les chiffres indiquent que sept Britanniques sur dix ont acheté moins de cadeaux et moins chers pendant cette période des fêtes et les ménages devraient dépenser moins pour les ventes en ce lendemain de Noël 2022 que l’année dernière. Car les consommateurs et les détaillants sont frappés de plein fouet par l’inflation galopante.
Mais l’affluence des touristes semble avoir un impact positif. Car la fréquentation des magasins a augmenté de plus de 50 % par rapport à il y a 12 mois. Les ventes du Boxing Day ont augmenté de plus de moitié par rapport à l’année dernière, malgré la crise du coût de la vie qui a frappé des millions de personnes et les grèves ferroviaires qui ont paralysé les projets de voyage.
Des millions de personnes à la chasse aux bonnes affaires ont afflué dans les rues principales et dans le centre de Londres et certains centres commerciaux ont vu leur fréquentation plus que doubler lundi par rapport à 2021.
Le niveau d’avant la crise Covid-19
Mais la fréquentation est toujours en baisse par rapport aux niveaux pré-pandémiques, avec des chiffres en baisse de plus de 30% par rapport à 2019, la dernière année avant l’imposition des restrictions de Covid.
Les chiffres de cette année surviennent malgré une nouvelle série d’actions revendicatives des cheminots. Ils ont bloqué toute circulation des trains ce lundi 26 décembre au Royaume-Uni aujourd’hui. Par ailleurs, les Britanniques ont mis une sourdine à leur fièvre acheteuse. Beaucoup d’entre eux nous ont confié qu’ils ont préféré acheter « une seule chose pour toute la famille » ou d’autres nous ont raconté qu’ils ont préféré « dépenser moins à cause de la hausse des factures d’électricité ».
Une femme nous a dit qu’elle avait l’habitude de voir « la file d’attente devant les magasins très tôt le matin et les rues remplies de monde. Ce n’était pas le cas cette année. Sans doute avec la grève, les personnes voulaient faire des courses à côté de chez eux… »
Le Boxing Day est un jour traditionnellement célébré au Royaume-Uni et dans d’autres pays du Commonwealth le 26 décembre, le lendemain de Noël. C’est un jour férié et de nombreux détaillants organisent des ventes au rabais ce jour-là, similaires aux ventes du Black Friday qui ont lieu aux Etats-Unis le lendemain de Thanksgiving.
L’expression Boxing Day est à mettre au crédit de la reine Victoria qui a décrété, en 1800, que le pays et les riches devaient emballer des cadeaux ou de l’argent pour leurs femmes de chambre, leurs cuisiniers et leurs femmes de ménage.
La société de crédit Barclaycard prévoit qu’une personne devrait dépenser en moyenne £229 dans les ventes après Noël, soit £18 de moins que l’année dernière. Dans un sondage auprès de 2.000 acheteurs potentiels, 42 % ont déclaré que la hausse du coût de la vie allait tempérer les dépenses lors des ventes après Noël, beaucoup d’entre eux affirmant qu’ils dépenseraient moins par rapport aux années précédentes.
L’inflation a atteint 10,7 % en novembre, un taux inférieur à celui d’octobre, mais toujours à son plus haut niveau depuis 40 ans.
Alexander SEALE (à Londres)