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Invasion du Congrès brésilien: une atteinte à la démocratie

Les partisans de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro affrontent les forces de sécurité lors d'une invasion du palais présidentiel du Planalto à Brasilia le 8 janvier 2023. AFP

Aux alentours de dimanche 8 janvier à 15h, heure locale, les supporters de l’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro ont pris d’assaut les bâtiments du Congrès à Brasilia au Brésil. Près d’une semaine après la prise de fonction du président Lula, les « vandales » sont entrés violemment dans les lieux, détruisant le matériel de la salle plénière du Parlement. Ils ont aussi envahi d’autres symboles du pouvoir : le  palais présidentiel et la Cour suprême. 

Comme pour l’ancien président Donald Trump aux Etats-Unis, Jair Bolsonaro n’a cessé de revendiquer son « élection volée » devant les médias et lors de ses discours auprès de ses partisans. Le 1er janvier 2023, lors de l’investiture du président Lula, il quitte le territoire pour ne pas assister à l’intronisation de son successeur. Elu en 2019, Bolsonaro incarne la droite conservatrice aux propos sexistes, homophobes et traînant une nostalgie de la dictature de 1964 à 1985. Quelques années auparavant, il entre au Parti social libéral (PSL).  Lors de l’emprisonnement du chef d’Etat de gauche, Lula, quelqu’un tente d’assassiner Bolsonaro. Ses électeurs commencent à lui adresser toute leur attention, leur droiture et leur fidélité. En 2022, il brigue un second mandat présidentiel qui va se transformer pour lui, tel un cauchemar.

Les forces de sécurité arrêtent des partisans de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro après avoir repris le contrôle du palais présidentiel du Planalto à Brasilia le 8 janvier 2023. AFP

Arrestation des “vandales” après la reprise du contrôle du palais présidentiel par les forces de l’ordre. (AFP).

Jair Bolsonaro refuse furieusement sa défaite

Ce dimanche 8 janvier après-midi, dévoués, Les pro-Bolsonaro ont envahi l’ensemble des institutions brésiliennes pour protester contre l’élection injustifiée du président de gauche, Lula. Armés de drapeaux et de projectiles, ils arpentaient les murs pour accéder aux salles, brisant les fenêtres à coup de battes de baseball. Pendant que les groupes se séparaient en direction vers les différents bâtiments en saccageant le matériel, d’autres ont violemment frappé un policier à cheval (TV brasil). Selon ce même média, ils étaient au nombre de 150 assaillants à 18h30, heure locale, voire plus.

Vers 19h, les forces de police sont parvenues à rétablir l’ordre à Brasilia où des arrestations se multiplient. Tout comme lors de l’assaut du Capitol à Washington aux Etats-Unis, les lieux étaient facilement accessibles. Ce même constat était détaillé lors du procès qui vient de débuter en cette nouvelle année. Les autorités brésiliennes sont en train d’enquêter sur les raisons du peu de sécurité dans les enceintes du pouvoir. Elles vont également examiner les circonstances de cette « insurrection » pour savoir s’il s’agissait d’un coup d’Etat orchestré par l’ancien dirigeant qui aurait pu attendre patiemment que Lula soit absent de Brasilia pour opérer en toute tranquillité.

Un à un, les chefs d’Etats européens,  le président français, Emmanuel Macron ainsi que ses homologues du Conseil de l’Union européenne, Charles Michel et du Parlement européen, Roberta Metsola ont condamné cette attaque contre la démocratie et leur soutien au président brésilien, Lula. Ce dernier a dénoncé le comportement des «vandales, fascistes fanatiques», et promis que les coupables seraient «tous punis».

H.B.