Les Emirats Arabes Unis bataillent contre l’islamisme en Afrique

Fin janvier s’est tenu, à Nouakchott, en Mauritanie, la 3^e « Conférence Africaine pour la paix ». Organisé à l’initiative du « Forum d’Abou Dabi pour la Paix », cet évènement est représentatif du soft-power religieux émirati en Afrique de l’Ouest et de sa stratégie religieuse. La doctrine religieuse émiratie est plus qu’un simple outil diplomatique. C’est un catalyseur de la politique étrangère de la fédération. Elle veut nommer clairement l’adversaire et octroyer des moyens nécessaires pour combattre l’islam politique sous toutes ses formes : frériste ou wahhabite. Elle favorise aussi la projection géopolitique du pays en dehors du Golfe et rehausse son influence. Très actif dans le Sahel, le soft-power religieux émirati est bien vu par Paris qui le voit comme un appui à sa diplomatie régionale.

La conférence de Nouakchott a réuni plusieurs représentants d’Etats sahéliens, dont le président mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazouani, et le président nigérien, Mohamed Bazoum. Des théologiens étaient également présents comme l’Imam malien Mahmoud Dicko ou bien Abdallah bin Bayyah, président du « Conseil des Emirats pour la Fatwa » et du « Forum d’Abou Dabi pour la Paix ».

L’objectif de la conférence : trouver des solutions religieuses à l’instabilité qui frappe le Sahel. La région est secouée par des conflits aux racines ethno-sociales, malgré une foi islamique commune. L’idée est de promouvoir un dialogue intercommunautaire via un islam modéré.