INTERNATIONAL

Invasion de l’Ukraine : « il est peu probable qu’une solution diplomatique au conflit puisse être trouvée à court terme »

Les accusations des autorités russes concernant une tentative d'assassinat orchestére par Kiev et son président (à gauche sur la photo) pour tuer le président russe (à droite) ressemblent à de la désinformation. AFP

A la veille du premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, L-Post a rencontré le professeur Tanguy Struye de Swielande, docteur en sciences politiques et professeur en relations internationales à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve. Il rappelle qu’il faut l’accord des USA pour autoriser l’envoi d’avions F-16 à l’Ukraine ; or, pour l’instant, Washington n’y est pas favorable. D’après lui, les pays qui soutiennent l’Ukraine ne connaissent pas la limite au-delà de laquelle le président russe, Vladimir Poutine, estimerait qu’ils sont ouvertement entrés en guerre contre lui.  Outre l’appui à la demande d’envoi d’avions de chasse, la tournée en Europe du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est une forme de pression sur les Européens. Mais il joue aussi la corde émotionnelle. Le Pr Sytruyve de Swielande n’exclut pas une révolution de palais à Moscou, car la position du président russe est affaiblie par la débâcle de son armée en Ukraine.

Le 24 février, il s’agira du tristement premier anniversaire du début du conflit. Quel bilan en tirez-vous ?

Plusieurs éléments peuvent être soulignés. Au niveau local, Moscou avait très clairement sous-estimé la réaction occidentale et la résilience ukrainienne. Au niveau régional, nous avons pu constater que l’UE, malgré un poids économique international important, peine à exister au niveau politique. Néanmoins, et cela concerne également l’OTAN, l’existence d’une menace réelle et d’un adversaire clairement désigné est un facteur favorisant l’unité au sein de ces organisations. Cette dynamique interne est toutefois surtout opérationnelle et peine à atteindre le niveau stratégique, et ne touche certainement pas le niveau politique. Par ailleurs, l’absence de consensus international vis-à-vis de la politique de sanctions à l’égard de la Russie a montré que les Occidentaux n’avaient pas pris la réelle mesure de l’évolution de la scène internationale cette dernière décennie, et de l’ampleur de la fracture existant entre les Occidentaux et leurs alliés d’un côté, et les autres régions du monde de l’autre. N’oublions pas en effet que si la Russie ne parvient pas à s’imposer sur le théâtre ukrainien, ce n’est pas du tout la même dynamique que l’on peut observer en Afrique, où les positions russes (et accessoirement chinoises), ne cessent de grandir au détriment de l’influence occidentale.

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