C’est ce lundi 20 mars que Déborah Géradon (PS) prendra l’écharpe maïorale en tant que bourgmestre Seraing. A 36 ans, l’actuelle échevine de l’Urbanisme, titulaire d’un master en sciences politiques (Université de Liège) devient la première femme bourgmestre de la Cité de fer. Sous des dehors souriants, la nouvelle bourgmestre est une main de fer dans un gant de velours. Et de l’autorité, elle en a, en témoignent ses interventions au conseil communal où elle ne s’en laisse pas conter par les manœuvres, parfois dilatoires, de l’opposition, en particulier du PTB. Elle remplace Francis Bekaert qui redevient simple conseiller communal. Quelques jours avant d’endosser ses charges, elle nous a accordé un entretien sans langue bois, elle balaie la rumeur laissant croire que l’ancien bourgmestre, Alain Mathot (PS), tirerait encore les ficelles à Seraing et évoque sa relation avec l’échevine de l’Environnement et des Finances, Laura Crapanzano (PS), longtemps présentée comme sa rivale. « Elle n’est pas mon amie, mais une collègue pour qui j’ai du respect. C’est une personne sérieuse, impliquée dans ses dossiers. C’est à elle de décider de ce qu’elle voudra faire en 2024, soit continuer avec moi à Seraing, soit tenter la représentation de Seraing à un autre niveau de pouvoir », précise la nouvelle bourgmestre de Seraing. Déborah Géradon expose ses conditions quant à une éventuelle ouverture de la majorité à d’autres partis comme le PTB. Et elle l’affirme : « Je serai candidate-bourgmestre de Seraing en 2024 pour poursuivre le travail entamé ».
Dans quel état d’esprit êtes-vous à la veille de reprendre officiellement le flambeau de bourgmestre de Seraing ?
C’était fort tendu il y a quelques semaines, mais j’ai eu le temps de faire un break en famille et de pouvoir relativiser beaucoup de choses. J’ai rechargé mes batteries et je me suis recentrée sur ce qui doit être concret. Je suis consciente des difficultés et du travail à faire, je suis déterminée.
C’est la première fois qu’une femme devient bourgmestre de la Ville de Seraing…
C’est vrai qu’il n’y en a jamais eu et je ne vais pas cacher que ça reste une fierté. Ce sont mes collaborateurs qui l’ont soulevé. C’est un changement important dans les mentalités et je suis assez heureuse de l’incarner. C’est en soi un challenge, il faut défendre l’égalité des genres. Mais le genre du bourgmestre ne doit pas être un gage de qualité ou de non qualité.
Je suis avant tout la première représentante des Serésiens et je veux que tout ce qu’on met en place soit en leur faveur et pas en faveur d’un parti.
A quoi ressemblera le maïorat sous l’ère Géradon : le changement dans la continuité ou tout autre chose ?
D’abord, je vais avoir un maïorat court, 18 mois pour convaincre avant les prochaines élections communales. C’est deux grossesses, je n’en ai eu qu’une. Ensuite, en 18 mois, on ne révolutionne pas les choses, mais on amorce des changements qui sont attendus par les Serésiens. J’ai conscience de la nécessité d’une meilleure communication avec les Serésiens. Il y a quelque chose qui ne passe pas. Est-ce dû au Covid-19 ou au climat morose général qu’on peut observer avec les différentes crises qu’on a vécues (Covid, Ukraine, inflation, etc.) ? Probablement, mais on voit bien qu’il y a une coupure. Un de mes principaux objectifs est de retourner au contact des Serésiens au quotidien. J’ai pu constater que beaucoup de Serésiens ne connaissaient pas bien leur commune et ne pouvaient pas profiter à fond de ce qu’elle peut leur offrir. Il y a donc un gros travail de communication à faire.
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