On le disait pris dans la nasse. En quête d’une sortie de crise. Ou encore « sonné par une commotion de censure », comme le titre « Le Canard enchaîné ». Nombreux l’accusaient de se cacher, le sommaient de parler au plus vite après l’adoption du projet de la loi sur les retraites par le Parlement grâce au 49.3, le 20 mars. Alors, le Président de la République Emmanuel Macron a parlé. Une interview de trente-quatre minutes menée par les présentateurs du « 13 Heures » (sur TF1 et France 2), le journal télévisé de la mi-journée réputé s’adresser principalement à la France « profonde ». Une interview durant laquelle le Président de la République est demeuré inflexible. L’opposition et les syndicats sont vent debout. « Mépris, condescendance, foutage de gueule », ont-ils rétorqué. La 9^ème journée d’action de ce jeudi 23 mars risque d’être une mobilisation sans faille…

Interrogé sur l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi sur les retraites avec, en point d’orgue, le passage de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, il n’a pas manqué, presque avec délectation, de rappeler que « le texte va poursuivre son chemin démocratique. Il est étudié par le Conseil constitutionnel… Si ce dernier donne un avis favorable, il faut que ça entre en application d’ici la fin de l’année ». Au hasard d’une question, il a également avoué avoir lancé cette réforme des retraites sans grand plaisir, mais par nécessité pour préserver un système en équilibre. « Cette réforme, ce n’est pas un luxe, c’est nécessité ».