La tempête qui secoue le groupe bpost trouve son origine dans l’aide de l’Etat belge à la distribution des journaux quotidiens et périodiques. Le scandale du groupe postal ne doit pas faire oublier que tous les médias en Belgique ne sont pas logés à la même enseigne. Les médias digitaux ne bénéficient pas des mêmes largesses politiques. La Fédération Wallonie Bruxelles donne généreusement chaque année environ 10 millions d’euros à la presse écrite francophone traditionnelle. Par ailleurs, l’Etat fédéral octroie à bpost une somme d’environ 115 millions d’euros (175 millions avec la distribution des périodiques) pour la distribution physique des journaux dans les boites aux lettres de leurs lecteurs, à savoir 181.903.000 exemplaires distribués en 2021. Soit 0,65 euros par exemplaire par jour. Donc c’est l’Etat belge qui paie le timbre ! Est-ce bien normal ?
Petit rappel du paysage récent : Les médias écrits traditionnels sont concentrés depuis peu au sein de 4 grands groupes belges, 2 en Flandre et 2 en Belgique francophone. Certains de ces médias sont centenaires ou vont le devenir et on s’en réjouit.
Toutefois, sans doute le privilège de l’âge, ces médias reçoivent de nombreuses aides d’Etat :
Les aides sont nombreuses et peu connues du lecteur. La Fédération Wallonie Bruxelles donne généreusement chaque année environ 10 millions d’euros à la presse écrite francophone depuis que les autorités politiques ont octroyé le droit à la chaine de télévision RTL-TVi de vendre de la publicité en Belgique. C’était en 1987. Depuis cette date, les Gouvernements successifs se sont empressés de donner plus que le précédent. Depuis 1987, ces organes de presse francophones ont eu le temps de se réorganiser. Mais il semblerait que non…
Intervention du Fédéral
Le Gouvernement fédéral y accorde aussi beaucoup d’importance et notamment via la distribution des journaux papiers. En effet, chaque année, l’Etat fédéral octroie à bpost une somme d’environ 115 millions d’euros (175 millions avec la distribution des périodiques) pour la distribution physique des journaux dans les boites aux lettres de leurs lecteurs, à savoir 181.903.000 exemplaires distribués en 2021. Soit 0,65 euros par exemplaire par jour. Donc c’est l’Etat belge qui paie le timbre ! Est-ce bien normal ?
Grâce à ces subsides, ces médias ont orienté la diffusion de leurs informations vers les voies digitales en vue d’être plus réactifs et d’éviter les coûts du papier, de l’encre et de la distribution, mais ne sont pas encore prêts à stopper la diffusion du « journal papier ».
Chaque année, l’Etat fédéral octroie à bpost une somme d’environ 115 millions d’euros (175 millions avec la distribution des périodiques) pour la distribution physique des journaux dans les boites aux lettres.
La concession de l’Etat fédéral permettait à bpost de ne facturer aux éditeurs de presse que 0,30 euros de frais de « timbre » pour déposer le bon journal dans la boîte.
Ce marché public de concession qui expirait fin 2020 a déjà été prolongé à plusieurs reprises jusqu’en 2023.
C’est une collusion dans le cadre de ce marché de concession qui a coûté son poste au dernier CEO de bpost. Il est surprenant de constater qu’il ne s’est encore rien passé du côté des éditeurs de presse concernés.
Des aides pour une partie de la presse
Lors du conclave budgétaire 2023, le Gouvernement s’est résolu à ramener cette « dotation à la presse écrite » déguisée à 83,8 millions d’euros (125 millions au total avec les aides à la presse périodique). En effet, le nombre de journaux distribués en 2022 est bien moindre que celui sur lequel se basait les estimations du dernier cahier des charges de 2014. Les premiers à en subir les conséquences (chute du cours de l’action bpost) ont été les petits actionnaires de bpost lorsque celle-ci a annoncé ne pas respecter ses prévisions de résultats à cause des problèmes liés à la concession.
Les médias uniquement diffusés par les voies numériques ne bénéficient d’aucune aide publique, alors qu’ils font exactement la même chose que ses concurrents de presse écrite.
Les médias digitaux ne bénéficient pas des mêmes largesses politiques. En effet, ces médias uniquement diffusés par les voies numériques ne bénéficient d’aucune aide publique, alors qu’ils font exactement la même chose que ses concurrents de presse écrite. Pour quelles raisons, les médias uniquement digitaux ne reçoivent-ils aucune aide de l’Etat ? Serait-ce une volonté politique de laisser perdurer une telle discrimination ? Et pourtant, le Gouvernement fédéral comprend un Secrétaire d’Etat chargé d’orienter la population belge vers l’utilisation des canaux digitaux… Serait-ce la peur de changer les choses au risque de heurter les propriétaires des quotidiens belges ? Cela paraît difficile à croire… Alors n’est-il pas temps de répartir toutes ces aides en 2 parties, la première à ceux qui en bénéficient déjà et la seconde aux médias digitaux indépendants (non liés aux groupes ayant bénéficié des aides) qui publient régulièrement des informations générales ? Ne parlons pas des économies de recyclage de papiers que l’on pourrait réaliser dans les parcs de recyclage qui accueillent les 181 millions d’exemplaires générant plus de 35.000 tonnes de papier à recycler à l’échelle nationale.
Pierre Henri
Ancien directeur financier
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Les subsides pour la distribution matinale (en principe, j'insiste, en principe, car ça pas toujours été respecté) des journaux et périodiques n'ont plus aucun sens car cette distribution spéciale ne se justifie plus à l'ère des médias d'info en continu, les réseaux sociaux, ... Au moment où les journaux sont imprimés et, a fortiori quand ils sont distribués, ils sont déjà largment obsolètes : tous les médias en ligne et les radios/TV ont déjà publié les mêmes infos et des infos plus récentes !
Ce qu'il faut c'est, supprimer cette distribution (ou la faire supporter exclusivement par bpost et les éditeurs). Il n'est pas normal que l'argent du contribuable serve à enrichir bpost et les éditeurs ! Je vis en France, je paie encore une partie de mes impôts en Belgique et je devrais soutenir les éditeurs ???