GRANDE INTERVIEW

Sandrine Rousseau (députée française EELV) : « l’égalité parfaite homme-femme n’existe pas »

Députée EELV (membre de l'alliance de gauche NUPES) à l'Assemblée nationale, Sandrine Rousseau dézingue l'hémicycle qu'elle qualifie de lieu de masculinsime et de climato-scepticisme. AFP

Députée Europe-Ecologie-Les Verts (EELV, membre de l’alliance de gauche, NUPES) à l’Assemblée nationale, Sandrine Rousseau estime que les féministes sont en train de gagner, mais qu’il faut continuer le combat pour arriver à « une égalité de droit, d’accès, de traitement, et une indifférence sans fait du genre ». Concernant son homologue à l’Assemblée nationale, Adrien Quatennens, condamné par la justice à quatre mois de prison avec sursis, elle soutient qu’il n’a pas véritablement été sanctionné. Par conséquent, dit-elle, il n’y aura pas de véritable réintégration le concernant tant qu’il n’y aura pas de sanction. D’après elle, l’Assemblée nationale française « est un lieu de climato-scepticisme, un lieu de masculinisme. Il y a des moments où l’hémicycle me fait honte ». Elle souhaite que l’alliance de gauche, NUPES, présente un projet commun aux élections européennes de 2024. Et affirme ses liens avec les Ecologistes belges. « Ils m’ont déjà invitée plusieurs fois, sur des journées de formations par exemple et j’en garde un très bon souvenir ». Rencontre avec Sandrine Rousseau, députée écoféministe, dans un café près des Olympiades, quartier du 13ème arrondissement de Paris où elle est élue. Elle n’élude aucune question : la place de la femme dans la société, les futures élections européennes, et des institutions de la Vème République. Derrière l’écume des controverses médiatiques se découvre une vraie pensée structurée.

 Comment définissez-vous le féminisme en ces temps actuels ? Est-il en mutation ?

C’est une lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, mais aussi une forme de dévirilisation de la société. Il ne s’agit pas juste de vouloir l’égalité et d’être des hommes comme les autres. On veut déviriliser les codes de la société, Il s’agit d’un respect. Est-il en mutation ? Je ne sais pas.

Ce que l’on considère comme naturel est-elle en fait une construction sociale ?

C’est une virilité qui est affirmée comme une valeur. Elle n’était pas aussi flagrante avant. Cela veut aussi dire qu’on est en train de gagner.

Quels sont les penseurs, penseuses, sociologues, politologues qui nourrissent votre réflexion ?

Il y en a énormément ! Cela va de Nancy Fraser, (philosophe féministe et post-structuraliste) à Judith Butler (dont le travail porte principalement sur la théorie du genre, l’homosexualité et la théorie queer). Il y a également Bourdieu, les écoféministes, Françoise d’Eaubonne mais cela va aussi à des femmes comme Iris Brey dans le cinéma. C’est assez vaste.

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